“Inspiré par les films d’horreur classiques des années 1990 comme Twin Peaks et The X-Files, Dark Days est un jeu d’aventure horrifique à part entière. D’un motel sinistre à un désert hanté, résolvez des énigmes et avancez vers une vérité dérangeante. Plongez dans un cauchemar américain, immergez-vous dans des environnements cinématographiques, mais soyez prudent et réfléchissez bien ! Quelque chose vous traque. Il n’y a qu’une seule règle : si vous la regardez, ce cauchemar tue.”
Ce jeu d’aventure 3D à la première personne nous est proposé par le studio français Parallel Studio, qui a également développé EQQO ou Under the Waves malheureusement pas [encore] porté sur Switch.
Préalablement sorti pour Oculus GO le 22/06/2016, Dark Days était donc un jeu d’aventure VR typé point-and-click avec une bonne touche d’escape game pour les connaisseurs du genre. Et tout comme pour leur précédent titre EQQO, il a bénéficié d’une bonne adaptation sur Nintendo Switch en mars 2023 soit 7 ans plus tard.
“Une nuit pour une personne svp !”
Nous incarnons Jade Lacroix, une romancière ayant besoin d’un break et laissant derrière elle sa petite-amie Tara, parcourant une route désertique en direction de Las Vegas, dans la Vallée de la mort. Ça promet déjà ! L’autoradio passe un bulletin d’information sur la disparition d’une jeune fille de 23 ans, Crystal, qui séjournait au Motel 9 non loin de là.
Après quelques échanges avec les pensées de Jade et en observant les éléments dans le véhicule, nous entendons tout près de notre oreille un gémissement flippant, et lorsque nous tournons la tête, une créature sombre nous saute dessus.
A peine lancé, le ton que va prendre ce jeu de recherche, d’escape game et de cache-cache nous est donné car cette entité nous traquera à la fois dans nos songes comme dans la réalité ! Enfin, est-ce que tout ce que nous verrons sera réel ? A nous de le découvrir !
Après une première belle frayeur qui aurait pu nous faire quitter la route, Jade décide donc de trouver un endroit pour s’arrêter et reprendre ses esprits, et surtout pour y passer la nuit. Quoi de mieux qu’un motel un peu craignos comme dans les films américains ? Et comme par hasard, c’est au Motel 9 que nous allons faire un arrêt pour la nuit !
Nous ne dévoilerons pas davantage la suite car le titre mérite d’être parcouru. Au prix de 7.99 euros sur l’eShop, la durée de jeu varie de 3 à 5 heures selon notre envie ou non de dénicher les 20 bobines disséminées dans les 5 chapitres du jeu, qui nous permettent d’en apprendre davantage sur les évènements passés dans cette contrée désertique.
« Là on me voit, là on me voit plus, on me voit, on me voit plus, on me voit un peu, on me voit plus on me voit. »
Dark Days étant sorti en 2016 pour l’Oculus Go, quelques éléments sont restés dans cette adaptation pour la Switch. Une flèche orange apparaîtra lors de certains déplacements (monter sur un meuble ou en descendre par exemple) mais les contrôles resteront tout de même simples : stick droit pour se déplacer, stick gauche pour la vue, gâchette gauche pour courir, gâchette droite pour zoomer (pratique pour visualiser les petits éléments), A pour interagir, B pour annuler et Y pour s’accroupir.
Les décors sont assez beaux même si la profondeur visuelle est absente. Une bonne chose car cela nous permet de rester concentré sur ce qui est proche du personnage.
L’ambiance sonore est au poil ! Le vide du désert ou encore le côté lugubre du motel sont plutôt bien retranscrits, et Nicolas Bredin a mis un point d’honneur à peaufiner la synchronisation des séquences angoissantes par une bande son de bonne facture (Il s’est également occupé de l’OST de EQQO). Et la possibilité de jouer au titre en version française est vraiment un gros plus ! Le doublage VF, avec sous-titres (ou non) est très réussi. Cela nous permet d’apprécier les petites blagues hasardeuses de Jade sur son environnement ou de vivre ses états d’âmes comme si nous étions elle. Nous imaginons que le rendu en VR quelques années auparavant devait être angoissant à souhait !
Dans ce point-and-click aventure, il faudra trouver des indices, des collectibles et des objets réutilisables pour s’extirper des différentes pièces où nous nous retrouvons constamment enfermé. Tel un escape game, un code ou une clé se trouvera dans l’environnement mais la créature sera présente pour nous mettre des bâtons dans les roues !
Il faudra donc éviter son regard et se cacher dans un placard ou sous une table pour la faire disparaître. Si l’on se fait prendre, c’est le game over assuré ! Et nous recommençons donc à la dernière séquence sauvegardée automatiquement. Là, nous constatons que les objets à récupérer sont disposés de manière procédurale : la clé trouvée dans le fond d’un tiroir sera donc ailleurs. C’est plutôt sympa même s’il n’y a pas non plus 30 000 endroits pour planquer ce genre de choses.
Les animations sont correctes, les quelques personnages rencontrés sont dans l’ordre du cliché comme la pomme dans la tarte aux pommes !
Les séquences de Jump scare et de cache-cache ne sont pas trop nombreuses pour pouvoir les apprécier et nous permettre de continuer notre petite enquête.
Le scénario est lui aussi plutôt bon, même si pour les habitués du genre nous aurons vite compris le dénouement avant d’atteindre le chapitre 5 ! Et en bonus, deux fins possibles histoire de pimenter un peu le final de ce titre angoissant et mystérieux.
La lecture culture :
Savez-vous de quand date le premier Jump scare ?
Dans l’univers cinématographique, le premier film à utiliser cet effet serait Le Fantôme de l’Opéra de 1925 par Rupert Julian d’après le roman éponyme de Gaston Leroux. Film en noir et blanc et muet, ça donne un certain style, pas vrai ?
Mais pour le cinéphile assidu, le plus célèbre jump scare viendrait de Cat People de 1942, donc une vingtaine d’années plus tard, puis Psycho d’Alfred Hitchcock en 1960 ou encore L’Exorciste par William Friedkin en 1973.
Beaucoup s’y sont essayé, nombreux ont échoué car le Jump scare est toute une technique, tout un art : ni trop ni pas assez, jouer avec l’environnement, le scénario, la musique, etc…
Dans le jeu vidéo, il est difficile de savoir de quand date ce phénomène. On sait juste qu’il appartient principalement au genre de l’horreur, du thriller et du psychologique. D’aucuns se feront leur propre avis au regard des nombreux top 5 ou 10 de jump scare qui traînent sur le net.
À la limite, nous ne pouvons que vous proposer une petite liste non exhaustive de personnages ou de titres provoquant de bons Jump scare qui rappellent de [mauvais] souvenirs à certains joueurs : Alma de FEAR, les animatronics de Five nights at Freddy’s, le Slenderman, les apparitions de Layers of Fear, les chiens de RE, les monstres d’Amnesia, Outlast tout simplement et encore bien d’autres.
Conclusion
Le jeu de Parallel Studio à moins de 10 euros vaut le détour. Tout est bien pensé : le scénario, l’angoisse véhiculée, les personnages, les lieux parcourus, la bande-son entraînante et la VF quasi parfaite. Petit bémol pour la durée du jeu limitée. On aimerait en apprendre davantage une fois le titre terminé, malgré ses deux fins possibles. Que s’est-il vraiment passé ? Des événements similaires ailleurs dans le monde entier ? Qu'advient-il réellement de Jade au final ? Que de questions auxquelles il faudra répondre de manière individuelle… tel le final d’Inception par exemple. “Est ce que cette toupie continue vraiment de tourner ?”
LES PLUS
- Une bonne adaptation pour la Switch
- La VF aux petit oignons
- L’ambiance sonore entraînante
- Peu de décors mais suffisants pour être dans l’ambiance du thriller horreur
- Des graphismes à la fois sombres et colorés rappellent l’aspect des comics ou le jeu XIII sorti sur Gamecube.
LES MOINS
- Un petit peu court
- Les sous-titres décalés par rapport aux voix par moments
- Quelques trous dans le scénario