C’est toujours la même question qui nous tracasse en tant que testeur. Est-ce qu’un jeu doit se juger à son prix ? Est-ce que nous devons avoir un regard différent pour un jeu à quatre euros ? Et un autre à sept euros ? C’est toute la problématique que nous pose Dungeon Arsenal, un petit jeu disponible à quatre euros sur PC mais qui est arrivé mystérieusement le 16 mai 2024 au prix de sept euros sur l’eShop de la Nintendo Switch. Ce deckbuilder roguelike est développé par Brainium Games, un tout petit studio américain situé dans l’est des États-Unis. Faut-il vous recommander l’expérience ?
Un concept vraiment intéressant
Dungeon Arsenal est un deckbuilder roguelike dans lequel nous ne constituons pas vraiment notre deck.
Le concept est plutôt simple : nous incarnons un personnage qui va aller dans des salles où les cartes sont toutes faces cachées. Nous allons devoir les retourner une à une pour trouver la sortie.
Certaines cartes seront des armes, des potions ou des armures que nous pouvons garder dans notre inventaire (cinq places seulement !). Les autres seront des monstres qu’il faudra tuer pour ne pas perdre de la vie.
Il y a plusieurs types d’armes qui ont chacune une utilité différente. L’épée est une arme classique, la hache permet de frapper fort mais son attaque diminue avec le temps, le bâton magique permet de se soigner lorsqu’il est jeté alors que l’arbalète permet de tirer sans prendre de contre-attaque de l’ennemi.
Les armes, comme chaque objet, ont un coût (en point d’action) ainsi qu’une durabilité (souvent très faible). Une fois que la durabilité est épuisée, l’arme est supprimée.
Notre personnage a cinq points d’action. Il en dépense un à chaque fois qu’il retourne une carte ou qu’il attaque. Nous pouvons recharger nos points d’action uniquement lorsqu’il ne nous en reste plus qu’un seul.
Tuer un monstre nous rapporte de l’argent. L’argent va nous permettre d’acheter des armes à la boutique, ainsi que des reliques.
Les reliques sont aléatoires et limitées. Elles permettent par exemple de découvrir l’emplacement d’un monstre, d’un objet, ou alors de nous soigner à la fin d’un niveau.
Il y a cinq étages de plusieurs niveaux. Nous pouvons quitter un niveau dès que nous voyons la sortie, cependant, nous nous prenons un dégât par monstre restant révélé.
Chaque étage se termine par un boss. Les boss ont beaucoup de vie, peuvent taper plus fort, et surtout, ils nous attaquent toutes les X secondes, ce qui nous force à agir vite.
Mais un contenu beaucoup trop limité
Le gameplay d’Arsenal Dungeon ne réside pas forcément dans les reliques que nous obtiendrons, mais dans les cartes que nous allons choisir de retourner.
Allons-nous continuer à retourner des cartes dans l’espoir de trouver une arme alors que la sortie est déjà révélée ? Allons-nous nous battre pour récupérer de l’or alors que notre vie est au plus bas ?
Il y a six personnages qui ont chacun des pouvoirs et un ultime qui ont un impact assez limité dans chaque partie. Le voleur peut créer une dague si son inventaire est vide alors que l’explorateur a une relique permettant de voir un objet à chaque étage.
Le concept comme le gameplay sont intéressants. Le système est simple, mais il est addictif. Il y a un plaisir à monter les étages, à trouver les armes, et à vaincre les boss.
Malheureusement, malgré ce socle solide, Dungeon Arsenal propose un contenu bien trop maigre et les parties se ressemblent très rapidement. Une fois que nous avons compris le concept, nous répétons les mêmes actions et une fois que la technique est acquise, la victoire est assurée.
C’est vraiment dommage car le plaisir de la découverte lié au roguelike s’estompe très vite et nous finissons très rapidement par nous lasser. Il aurait fallu plus d’armes ou de reliques pour que chaque run se différencie de l’autre.
Et c’est là où le prix, par rapport à sa durée de vie, nous laisse songeur. C’est peut-être idiot, mais pour quatre euros, le prix sur PC, nous vous aurions recommandé le jeu sans problème, mais à sept euros, nous avons la sensation d’un tarif trop élevé pour le contenu proposé…
Dungeon Arsenal est tactile et comme les boss sont limités dans le temps, il est bien plus agréable de jouer en mode portable qu’en docké afin de jouer rapidement les cartes. Le mode docké reste cependant parfaitement jouable.
Les graphismes sont très basiques, du pixel art assez classique vu et revu mais ce n’est pas ce qui nous dérange le plus dans ce genre de jeu. Pareil pour la bande-son, qui se laisse écouter sans forcément se faire remarquer.
Le jeu est traduit dans un français étrange mais il est pourtant parfaitement compréhensible.
Nous vous joignons une grosse vidéo de découverte réalisée par nos soins (quarante-cinq minutes !) pour que vous puissiez voir un peu du gameplay.
Conclusion
Dungeon Arsenal est un jeu avec un concept efficace, des mécaniques intelligentes et addictives, mais qui manque cruellement de contenu. Les runs se ressemblent, peu importe le personnage sélectionné, et la rejouabilité est finalement très limitée. Dommage.
LES PLUS
- Un jeu au concept sympathique
- Addictif
- Des mécaniques qui fonctionnent
- Tactile
LES MOINS
- Un contenu qui se répète très rapidement
- Une augmentation de prix (quasiment le double!) par rapport à la version PC
C’est le genre de petits jeux auquel je fini vite accroc, mais si on arrive déjà à en faire le tour le temps d’un test, pas ouf.
Et pour le prix je crois qu’il y a un adage qui circule sur le net qui dit que les utilisateurs Nintendo sont des pigeons qui n’hésitent pas à payer les choses au prix fort. Mais ça aucune idée si c’est vrai ou faux.