Marvel, DC, The Boys, Invincible… Voilà des noms qui parlent désormais à la grande majorité d’entre vous ! Aujourd’hui nous allons cependant nous tourner vers un autre univers, totalement indépendant et créé pour l’occasion… Sortez votre plus belle cape et en avant pour l’aventure… Excelsior !
Bienvenue à King City
Capes est le premier jeu réalisé par le studio Australien, Spitfire Interactive. Celui-ci est composé d’anciens membres de l’équipe ayant bossé sur le titre The Hand Of Fate, un jeu de cartes avec une dimension action rpg, ou encore sur Destroy All Humans…
On a dit certains membres hein, mais ça vous donne une petite idée de ce qui vous attend. Ce nouveau petit studio indépendant nous propose donc pour cette première, une immersion dans un monde qui fait (ou a fait) les beaux jours des studios de cinéma, celui des super-héros ! Super ? Peut-être pas tant que ça…
En effet, fort d’un scénario et d’un univers original (piochant tout de même dans des références existantes et connues – on y reviendra plus tard), Capes nous propose donc de suivre les aventures d’un groupe de héros en formation, dans un monde où les méchants ont pris le pouvoir ! Traqués (un peu comme les X-Men) par la Société (Company en VO – un peu comme dans Heroes), les jeunes détenteurs de pouvoirs doivent donc rester cachés, s’ils veulent vivre longtemps… Pour re-contextualiser un peu, suite à un évènement connu sous le nom de l’affrontement, les super-héros ont perdu et les vilains ont pris le pouvoir.
Mais tout espoir n’est pas perdu, car dans cette nouvelle cité corrompue, un ancien héros répondant au nom de Doctrine (intéressant mélange entre Nick Fury, le Prof X et Wolverine, avec le badge du comédien), décide de mettre sur pieds une équipe, afin d’arrêter la société et c’est là que vous intervenez !
Bienvenue dans l’équipe !
Capes est donc un jeu de stratégie au tour par tour, avec un soupçon de puzzle game… On vous explique !
Vous débutez la partie avec deux personnages, histoire de vous faire un peu la main, sachant qu’à terme vous mènerez une équipe mêlant 8 héros et héroïnes. Les deux premiers, Reflet et Ricochette, vous permettront de comprendre assez facilement les bases du jeu.
Ainsi, chaque personnage dispose de 3 types d’actions, l’utilisation d’une super compétence (qui généralement cause pas mal de dégâts), des déplacements et enfin l’utilisation des compétences spéciales (à minima 2). Chaque héros dispose de compétences qui lui sont propres et certaines s’avèreront plus efficaces que d’autres (en fonction de la situation). Ainsi Reflet se posera plus comme un personnage à mi-chemin entre le défenseur et le bourrin (de par sa capacité), alors que Ricochette et son don pour la téléportation s’avèreront redoutable dans certaines situations pour attaquer à distance ou dans le dos (causant ainsi plus de dégâts aux adversaires). Une fois vos différentes actions consommées, c’est au personnage suivant de jouer : soit les adversaires contrôlés par l’IA, soit un autre héros, dirigé par vous.
Les tours sont visibles via une barre à gauche qui permet de savoir qui sera le prochain à jouer, l’occasion de mettre en œuvre une stratégie pour la suite du combat…
On notera également qu’il est possible de combiner les attaques spéciales des personnages, afin d’en augmenter la puissance ou les effets. Une subtilité bienvenue, qui fait directement référence au travail d’équipe que l’on retrouve dans des groupes comme les Avengers ou la Justice League… Vous voyez de quoi on parle, n’est ce pas ?
On déplace donc nos personnages dans des zones délimitées et il est possible de faire tourner la caméra tout autour de la surface de jeu, afin d’avoir une vision complète du terrain et des éventuels ennemis qui se cacherait derrière un angle de caméra ! Ici, rien ne peut vous échapper et vous serez libre de déplacer votre équipe où bon vous semble (dans la limite du nombre de déplacements permis pour chacun d’eux évidemment).
Au fil de vos parties, vous gagnerez des points d’expérience qui augmenteront les statistiques de vos persos les rendant plus puissants. Mais ce n’est pas tout ! En réussissant certains défis lors de vos missions, vous débloquerez des points de compétences, qui vous permettront de faire évoluer vos compétences spéciales. Autant dire que vous ferez attention à bien utiliser des compétences duo ou encore à désarmer des personnages avec tel ou tel héros pour débloquer ces précieux points. Bien entendu, vous serez libres de rejouer des missions via le « simulateur » pour faire évoluer vos personnages et gagner des points manqués lors de votre premier essai.
Il est d’ailleurs recommandé de rejouer certaines missions pour faire monter en niveau vos héros, car même s’il est possible de choisir le niveau de difficulté à loisir durant votre partie, vous constaterez bien assez vite que même le mode facile propose un « challenge » non négligeable.
Rassemblement !
En effet, malgré la dimension jeu de stratégie, le titre prend parfois des allures de casse-tête (surtout si vous n’avez pas fait évoluer vos héros) et parfois, il apparaîtra qu’une seule et unique stratégie pourrait vous permettre de terminer un niveau à bien… En effet, bien que présente, l’IA ennemie n’est pas toujours très poussée. Elle aura souvent tendance à s’en prendre au personnage le plus proche et ne tentera jamais de vous mettre en difficulté avec une stratégie digne de Napoléon. Que nenni, ici les ennemis ciblent les gentils pour les réduire en bouillie. Mais comme nous l’avons dit plus haut, nos fiers protagonistes ont de quoi se défendre (et attaquer) ou encore désarmer leurs adversaires, histoire qu’ils frappent un peu moins fort.
Scénaristiquement, on est en terrain relativement classique, mais on s’amusera de certains héros « classiques » (le, enfin la bolide, le psychique façon Phénix, Storm version mec baraqué ou encore la téléporteuse façon Diablo). Face à nos héros, nous retrouverons une sorte de version déformée des Avengers avec son Exécuteur qui n’est pas sans rappeler Hulk ou encore Primax (sorte de Iron Man au féminin), sans oublier Wildstar (un mix entre le Joker, Brainiac et le professeur X…). Tout un programme ! Les protagonistes sont plutôt variés et on s’amusera à trouver les références ça et là qui nous permettront de retrouver les personnages dont ils sont inspirés.
Le jeu est d’ailleurs truffé d’easter eggs, que l’amateur de comics prendra plaisir à découvrir au fil des parties et des cinématiques du jeu… Celles-ci se déroulent via des écrans fixes légèrement animés, mais entièrement doublés (en anglais), mais avec des textes (entièrement en français), s’affichant dans des bulles rappelant forcément les comics dont le jeu est inspiré ! On notera le bel effort sur la traduction des textes (même les noms des personnages ont été traduits – pas forcément toujours avec succès – mais avec une police spécifique et le nom en français), idem pour les textes s’affichant sur les télévisions lors de certains passages, un petit plus pas désagréable et preuve d’un soin allant dans les moindres détails.
Graphiquement, le jeu s’en sort relativement bien, que ce soit en portable comme en docké, même si on aurait apprécié des textures un peu moins « lisses ». Le design spécifique apporté à chaque protagoniste est plutôt appréciable. Le jeu reste fluide en toutes circonstances, même lors du déclenchement des super compétences… Et il faut dire qu’on apprécie celle de Ricochette, qui renvoie directement à l’excellente séquence d’introduction de X-men 2 avec Diablo… SI vous n’avez pas la référence, nous vous invitons à regarder le film !
Niveau sonore, la bande-son fait le job, sans être inoubliable. Par contre, le doublage intégral des dialogues est bienvenu et plutôt qualitatif. Un bon point, même s’il est uniquement en anglais. Comme dit plus haut, l’ensemble des textes est traduit en français, ce qui ne gâche rien et permet à tous de se laisser emporter dans ces histoires à la fois différentes et similaires aux comics que l’on connaît.
Capes est disponible sur l’eShop au prix de quarante euros.
Conclusion
Pour une première, le petit studio Spitfire Interactive nous propose une expérience plutôt recommandable. Bien que la partie stratégie donne l’impression d’être reléguée au second plan de par l’IA ennemie parfois un peu trop ” je tape le plus proche de moi “, la dimension puzzle game (en tenant compte de ce que nous venons de dire sur l’IA), rend le jeu plus accessible à tous malgré certains niveaux un peu chaud. On recommande dans ce cas, d’aller faire « leveler » nos personnages dans des missions précédentes avant de continuer la campagne. Ce Capes est donc une très bonne surprise, qui devrait contenter les déçus de l’annulation de Midnight Suns sur Nintendo Switch et les fans de comics en général (mais pas que !)
LES PLUS
- Les différents personnages
- Pouvoir diriger une équipe type X-Men
- Très facile à prendre en main
- L’arbre d’évolution des pouvoirs
- Le côté comics
- Textes en français !
- La durée de vie (comptez une bonne vingtaine d’heures pour en voir le bout)
LES MOINS
- Certains niveaux assez chauds
- L’obligation de faire prendre du niveau aux persos pour progresser dans le jeu
- Ça aurait pu être un chouia mieux graphiquement
- Avec des voix françaises ça aurait été tip top