Fruit du travail d’un seul homme (et de quelques collaborateurs qui lui ont permis de peaufiner son jeu), Unepic est un jeu indépendant pur jus, même si c’est EnjoyUp Games qui s’est occupé du portage sur l’eShop de la dernière console de salon de Nintendo. Cet action RPG en 2D, bourré d’humour et de références, arrive pour la première fois sur console grâce à la Wii U. Un jeu pour les geeks, par un geek ?Et on va commencer par les références, car s’il y a bien un point où Unepic se fait remarquer en premier c’est celui-ci. Le jeu est bourré de petits clins d’œil à des séries cultes du jeu vidéo ou même d’univers extérieurs mais dont les fans de jeux vidéo sont souvent friands comme Star Wars. Le jeu en fait même parfois un peu trop avec des références qui tombent presque toutes les salles mais on ne s’en lasse pas vraiment et c’est avec plaisir qu’on essaie de trouver l’œuvre à laquelle chacune fait référence car chacune est plus ou moins évidente, cela varie.
Mais on n’achète pas Unepic pour se faire uniquement bombarder de références car le plus important reste le jeu. L’histoire commence lorsque notre héros, Dani, joue chez des amis à un jeu de rôle sur plateau. Il décide de s’absenter pour aller aux toilettes, toutes les lumières s’éteignent, mais lorsqu’il allume son briquet, il se retrouve dans un donjon immense à explorer, c’est là que commence l’aventure pour le joueur. Vous serez accompagné d’une âme errante, prisonnière dans le corps du héros et qui ne demande qu’à en sortir…
Dans Unepic, on avance de salles en salles tout en récoltant le maximum d’objets. On découvre assez vite que l’on peut s’équiper d’une arme et d’autres objets comme dans un RPG. Cependant, on reste dans un jeu d’exploration qui se joue en temps réel avec une pincée de plate-forme et une grosse touche de Metroidvania. À chaque montée de niveau, on peut attribuer des points pour améliorer les compétences de notre héros à l’arc ou sa défense par exemple. Mais le niveau de compétence d’un domaine ne peut pas excéder le niveau du héros. L’exploration et la destruction d’ennemis garantissent donc un moyen de monter des niveaux plus vite qu’en allant en ligne droite.
Unepic est un pur Metroidvania et on a droit à un inventaire énorme, une map elle aussi assez grande, des ennemis avec un certain nombre de PV et bien sûr des raccourcis pour revenir au point de sauvegarde ou à d’autres endroits de la carte grâce à un réseau de portes assez utiles. Il est aussi possible d’acheter des objets ou même de faire ses propres potions en utilisant les ingrédients récupérés sur les ennemis vaincus. Selon votre rapport au genre, vous serez d’ailleurs invité à choisir une difficulté en début de partie. Le niveau de santé et leur puissance varie en fonction de votre choix de difficulté, en facile la vie remonte seule, au-delà du difficile il n’y a plus de checkpoints… etc. Les néophytes pourront donc se lancer dans le jeu s’ils ne veulent pas pousser la difficulté trop haut ou l’exploration à son paroxysme.
D’ailleurs si on décide d’y jouer correctement, le jeu se révèle être assez corsé. Unepic regorge d’ennemis et de pièges qui vous mettront vite à terre en vous empoisonnant par exemple. Il y a un système de raccourci avec les boutons de tranche à combiner aux boutons de face mais il faut se souvenir de tout, là où dans Zelda on se limite à trois touches de raccourcis. C’est indispensable de passer par ces raccourcis car lorsqu’on ouvre l’inventaire, le jeu n’est pas en pause. Les raccourcis définis s’affichent sur l’écran du GamePad lorsque vous jouez sur la TV, dommage qu’il faille stopper le jeu pour sortir la carte alors qu’elle aurait aussi pu être affichée sur l’écran du GamePad. Mais vous pourrez allumer des torches dans chaque salle, vous permettant alors de savoir si vous étiez déjà passé par là. L’interface est donc un peu brouillon mais on s’en sort, il faudra surtout prendre le coup de main.
Unepic est jouable entièrement sur l’écran du GamePad et vous pouvez donc vous séparer de l’écran de la TV. L’écran des raccourcis affiché sur le GamePad laisse place à l’écran de jeu, il faudra consulter ses raccourcis dans le menu. Le switch entre les deux écrans est possible à tout moment du jeu mais les sons sortent toujours du GamePad et de la TV en même temps… Pour ceux qui craindraient des problèmes de visibilité sur le GamePad, il est possible de zoomer sur le personnage vu que l’écran est ici plus petit. On ne voit donc plus l’intégralité de la salle mais c’est du coup bien plus sympathique pour observer les environs. Il aurait également été agréable de pouvoir afficher l’écran de jeu sur la TV et le GamePad en même temps, afin d’avoir la vision globale de la salle sur la TV et une caméra qui zoome sur le héros sur l’écran du GamePad.
Ce zoom est assez utile car la caméra est assez éloignée dans le jeu et sur le petit écran du GamePad, ça se ressent fortement. Malheureusement, on remarque assez vite que le zoom semble avoir été fait assez rapidement, sans grand soin. En effet, en zoomant, c’est comme si on agrandissait une partie de l’image et les couleurs paraissent un peu plus fades et l’ensemble est un peu moins fin. En parlant de graphismes, le jeu propose de la 2D classique à la façon d’un jeu rétro, sauf pour quelques arrières plans ou boss. La direction artistique n’est pas énorme mais les environnements sont rarement de mauvais goût, du classique. Bref, vous alternerez souvent entre zoom et affichage normal si vous jouez sur le GamePad, d’ailleurs le jeu est vraiment plus agréable à faire sur la manette de la Wii U.
Ce mode de caméra reste bien pratique, même si des boss gigantesques ponctuent certaines zones de l’aventure. De toute façon le jeu reste assez classique dans sa construction et au final on ne fait qu’explorer une grande zone à la recherche de clés pour se retrouver dans un nouvel environnement. Unepic réalise bien cela, sans grande prétention et on a même droit à des voix et des musiques classiques mais avec un certain entrain. Le nombre d’heures de jeu pour finir Unepic se compte un peu moins que sur les doigts de deux mains et c’est assez bien pour un jeu à 10€, surtout que vous n’aurez certainement pas tout exploré.
On reproche tout de même quelques approximations à droite et à gauche : des textes pas traduits, quelques approximations dans les collisions, des ennemis qui ne se font pas toucher lorsqu’ils sont superposés à l’écran, des sauts plus que rigides… Ces quelques approximations et ce gameplay rigide n’en font pas un mauvais jeu, on sent juste que les moyens ne sont pas les mêmes qu’un gros jeu indépendant mais ça ne tâche pas vraiment l’expérience dans sa globalité. Unepic est un jeu qu’il faut faire en acceptant ces petits défauts, qui ne gênent pas énormément mais qu’il faut prendre en compte.