Les bancs de l’école ne sont jamais exempts d’émotions : soit vous y êtes encore, soit ils évoquent de la nostalgie ou clairement du rejet. La scolarité est un passage important mais qui s’accompagne le plus souvent d’un grand nombre de chamboulements dans le quotidien de la jeunesse. Il reste néanmoins capital de conserver à l’esprit l’objectif premier de l’école : instruire les adultes de demain afin qu’ils puissent s’épanouir dans le métier de leur choix. La tâche n’est pas évidente… si le poste de direction ne vous effraie guère, ce jeu semble parfaitement répondre à vos attentes ! Sur le papier au moins…
Développé par Pathea Games et édité par PM Studios, Let’s School arrive enfin sur Nintendo Switch après avoir distrait bon nombre de joueurs sur PC. Nous étions très impatients de mettre la main sur ce titre, soucieux de prendre les rênes d’une école. La grande interrogation réside encore et toujours sur la capacité de notre console à tenir le choc face à un gros jeu de gestion. Car oui, nous sommes bien ici devant un jeu avec un contenu important !
Rentrée des classes
Mettons rapidement les pieds crottés dans le plat de nouilles : nous avons été sur la réserve dès l’ouverture de Let’s School. Le titre manque en effet de réactivité, une légère latence est à souligner dès le choix de partie. Les déconvenues s’enchainent rapidement, avec une personnalisation de son personnage datée, avec l’impossibilité de tourner la caméra autour de soi, des graphismes grossiers, des textes qui se superposent déjà dans le choix du terrain, le tout sous une musique mal calibrée dont l’enchainement est brutale. Bref, nous voilà sous de bien mauvaises hospices…
Aiguillée par Ms. YIN, nous débutons notre année scolaire par la découverte de l’établissement qui sera nôtre pour les semaines à venir. Soulignons que nous avons le choix d’une partie dite « rapide », d’un niveau facile afin de ne pas nous sentir frustrés dans l’achat de différents aménagements, ou bien plus complexes pour les joueurs aguerris. L’aventure commence par un gros nettoyage de la zone. Ce nettoyage est assez « surprenant » puisque le joueur, armé de son petit icône en forme de bulldozer, « détruit » les fissures. Certes, inutiles de tergiverser sur les détails, mais il y a quelque chose qui cloche dans le concept… nous cassons mais ne choisissons pas la reconstruction… passons.
Ceci étant fait, nous allons pouvoir construire la toute première salle de classe (de l’école Flamingo eh eh eh). Nous reviendrons plus en détails sur les mécaniques de construction, mais celles-ci ressemblent fortement à ce qu’il est déjà possible de trouver sur d’autres titres de gestion tel que Two Point Campus. Première étape pour l’intégration des élèves : le bureau des admissions. Outch, que c’est laid ! Grâce à la mise en place du dit bureau, les candidatures arrivent automatiquement afin de pouvoir recevoir continuellement de nouveaux étudiants. Une estimation du nombre d’étudiants par semaine est disponible.
Nous découvrons alors les profils des étudiants intéressés par notre école (la meilleure, cela va de soi) : son caractère général (par exemple distrait, avec de fait une concentration moins prononcée… pas bon pour nos affaires cela !), ses aspirations futures avec par exemple les points de connaissances nécessaires en sciences (plutôt pratiques pour devenir médecin…), ainsi que les récompenses promises si cet étudiant décroche son diplôme (et même un bonus dans le cas d’une note maximale). Chaque inscription rapporte d’ores et déjà de l’argent à l’école.
Il convient de rapidement honorer les frais engagés par cette fraiche et motivée jeunesse : direction la salle de classe afin de les y assigner. Ne reste plus qu’à choisir un professeur titulaire pour tenir ces cerveaux en pleine ébullition. À nouveau, plusieurs profils sont disponibles, avec pour chacun une multitude d’informations : oserons-nous dire un peu trop ? À ce stade, bien que cela reste possible, le jeu sur la console portable commence à devenir inconfortable, nous ne pouvons que vous conseiller de privilégier les parties sur (grande) télévision. Nous choisissons donc un professeur, un peu au hasard malgré tout à ce stade de la découverte !
Les difficultés s’enchainent : le tutoriel nous demande explicitement d’appuyer sur + afin d’assigner toute notre classe au professeur. Rien ne se passe. Nous voilà réduits à errer dans les menus sans trop comprendre toutes les subtilités offertes du titre ! Finalement, notre professeur titulaire a disparu et nous sommes dans l’obligation de sélectionner Ms. Yin ou nous même pour tenir la classe. Ms. Yin s’en chargera très bien, nous avons bien d’autres occupations à traiter urgemment !
La vie d’un étudiant est rythmée par son emploi du temps avec, notamment ses dates d’examen. En tant que directeur/trice d’école, il est de notre devoir de les planifier au plus vite. Différents cours fondamentaux sont disponibles à l’ouverture du titre, avec des icones associées : le français, les sciences, l’art et le sport. Chacune de ces disciplines requiert un professeur, avec si possible les compétences souhaitées afin de pouvoir être en phase avec son rôle ! Un prof de sport qui se met à enseigner les mathématiques (ou l’inverse), le résultat risque d’être problématique lors des examens de fin d’année ! À moins de le former…
Si les objectifs principaux peuvent être distincts (avoir les élèves les plus talentueux, l’école la plus accueillante, la plus belle ou encore le meilleur club scolaire), les résultats de fin d’année reste le fer de lance d’un directeur qui se respecte. Les examens se déroulent à la fin de l’année scolaire, plus ou moins longue selon vos critères initiaux. En tant que directeur, vous assistez, un peu de loin tout de même, à ce grand jour, en croisant tous vos petits doigts pour que l’ensemble de votre promo réussisse les doigts dans le nez cette formalité.
Les vacances sont bien méritées !
Examen final et plus encore
La prise en main de Let’s School repose sur l’utilisation d’un grand nombre des touches laissées à disposition des joueurs. Fort heureusement, de petites annotations permettent de comprendre les raccourcis pour atteindre les différents paramètres. Passés nos premiers déboires, nous sommes mieux parvenus à jongler dans les multiples réglages. Néanmoins, la console se montre assurément nettement moins confortable qu’un PC avec une souris.
De nombreuses informations sont visibles directement sur l’écran de jeu principal. Le menu circulaire (accessible via le bouton L) reste néanmoins le passage obligé pour atteindre bien des sous-menus et plus particulièrement celui dédié à la construction. Les différents aménagements sont organisés par genre avec de grands ensembles (les installations, les meubles, les bâtiments…) puis des sous-catégories, elles aussi classées pour plus de facilités. Lors des premières parties, ces sous-menus peuvent sembler un peu vides… ils se rempliront au fur et à mesure de la progression du joueur.
Let’s School fourmille de paramètres, il y en a PARTOUT. Chaque détail peut être calibré selon le choix du joueur qui va clairement devoir être sur tous les fronts en même temps ! Grâce au mode carrière, la partie devient de plus en plus riche (et délicate…) avec de nouvelles fonctionnalités et quelques désastres à découvrir… cela n’est pas sans nous rappeler quelques mécaniques bien connues, avec l’apparition, pour exemple, des incendies une fois les premières semaines de cours passées (histoire vous faire la main quand même avant de voir vos classes ruinées !).
La recherche est capitale dans Let’s School et à l’origine d’un grand nombre de nouveautés. Que diriez-vous de mettre en place quelques réformes scolaires ? Grâce à cette initiative, le directeur émérite que vous êtes peut désormais accéder à la carte d’exploration et ainsi proposer à ses bambins avides de savoirs la découverte d’autres environnements. L’organisation des sorties fait ainsi partie des nouveaux onglets à disposition après quelques heures de jeu. Prendre un bon bol d’air est tout aussi bénéfique qu’une journée de cours… les étudiants ne seront nullement pénalisés, bien au contraire. Ces activités sont par ailleurs l’occasion de répondre à quelques questions, chemin faisant… si l’un de vos étudiants croise un chat, que lui recommanderiez-vous ? Doit-il le caresser, l’ignorer ou encore le suivre ? Gare à lui s’il le caresse, il pourrait bien y avoir quelques coups de pattes malheureux avec une baisse d’énergie due à la blessure… !
Tantôt il est question d’une simple balade, tantôt vous serez amené à planifier des festivals, et même quelques semaines d’études. L’efficacité de vos élèves à étudier n’en sera que meilleure… pendant qu’ils passeront des heures à contempler la statue académique qui trône dans la jolie cour de l’école.
Vous l’aurez compris : Let’s School est une véritable usine à contenu. Les plus impatients peuvent aussi passer directement par le mode bac à sable afin de voir foisonner toutes les facettes de Let’s School (sans oublier les paramètres initiaux).
Let’s School est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 19 euros environ.
Le saviez-vous ?
L’école de commerce d’Auckland (Nouvelle-Zélande) fait partie des plus belles écoles du monde. Reconnaissable notamment à son horloge qui trône au sommet d’une immense tour, l’école accueille plus de 40 000 étudiants chaque année.
Conclusion
Après un démarrage décevant et frôlant la catastrophe, Let's School est parvenu à susciter notre intérêt par sa grande richesse de contenu. Le nombre de paramétrages possibles est impressionnant, les plus grands amateurs de gestion seront ravis. La progression y est lente mais agréable, avec un plan de recherches et de développements sources de très nombreuses surprises. La prise en main est correcte sur Switch mais demande un temps d'adaptation tant les personnalisations sont importantes. Aussi, les graphismes ne brillent pas par leurs prouesses, quelques manquements sont à souligner, sans compter cette impression de jouer sur un jeu d'une autre époque. Let's School est donc un titre riche qui ravira toutes celles et ceux qui rêvent de contrôler une école de A à Z, sans trop porter de jugement sur quelques d'aspects qui pourraient rebuter les moins persévérants.
LES PLUS
- Une très grande richesse de contenu
- Une TRES grande richesse de contenu
- De nombreuses surprises à découvrir et à déverrouiller avec la recherche, ou simplement par la progression du joueur
- En français
LES MOINS
- Pas très joli, avec des zones de textes illisibles
- Quelques ralentissements
- Une musique « oubliable »
- Une prise en main qui demande un certain investissement avec tous les paramètres à contrôler...