Professeur Layton et Phoenix Wright ont fait partie des série phares de la Nintendo DS grâce à leurs systèmes de jeu adapté à tous (surtout pour la première). La seconde avait déjà fait ses preuves sur GBA mais c’est sur DS que nous l’avons connu en Europe. Les gameplay totalement tactiles ont toujours permis de mettre en avant les fonctionnalités de la DS et Layton a même su rester un fort succès commercial au fil des épisodes. Aujourd’hui les deux séries se réunissent pour nous offrir le meilleur de chacune à travers un cross over très bavard.Il est clair que les joueurs réclamant de l’action ne seront pas servis avec ce titre. Une fois le jeu commencé, on met bien 20 à 30 minutes avant de tomber sur la première énigme. Les dialogues sont très nombreux mais ce n’est pas un reproche, c’est le genre qui le veut. On commence donc avec le Professeur Layton et son acolyte à Londres, ils font la rencontre d’Aria après des événements perturbants impliquant apparemment des sorcières. Une enquête s’ouvre et le Professeur Layton se met à la recherche d’Aria qui disparaît assez vite.
C’est après que l’on retrouve Phoenix Wright dans son rôle d’avocat. Mais sans vous gâcher le scénario, les héros de chaque série vont se retrouver au bout d’une poignée d’heures de jeu et ils vont découvrir un monde médiéval assez bizarre. Les binômes vont même se mélanger, Maya résoudra des énigmes et Luke deviendra même témoin à un moment. Ce monde rempli de magie a de quoi déstabiliser les héros qui font preuve de beaucoup de logique dans leurs aventures. Ici, ils devront par exemple prendre en compte que la magie fait partie intégrante de ce monde. Ils vont chercher à savoir où ils se trouvent exactement et pourquoi grâce à leur amie Aria qui vient de ce monde.
Les phases d’exploration se déroulent donc avec Layton et Luke, ils explorent la ville, résolvent les énigmes essentielles pour faire avancer l’histoire et peuvent parler à plusieurs habitants. On reste dans le type de progression typique de la série, comme dans un point and click classique, on se déplace d’écrans en écran et le stylet sert de pointeur pour interagir avec des objets ou personnages. On retrouve le cœur du jeu des aventures de Layton avec une ambiance médiévale sympathique. On peut tout de même reprocher à certaines énigmes de monter le niveau assez haut pour que la difficulté retombe vite sur celle d’après, ce n’est pas très grave car chaque énigme est différente mais ça peut être assez frustrant pour certains.
C’est après, lors de phases au tribunal que l’on incarnera Phoenix Wright, pour défendre des personnages clés de l’aventure. Là encore on retrouve le cœur du jeu des Phoenix Wright avec les phases d’accusation où il faudra défendre en sortant les bonnes preuves aux bons moments et en interrogeant un peu tout le monde. A certains moments, il y aura même plusieurs témoins en même temps dans la salle et il faudra analyser les réactions de certains lorsque l’un d’entre eux fait une déclaration, pour mettre en évidence de possibles incohérences dans leurs propos.
Les phases d’enquêtes s’effacent un peu et laissent en fait place aux phases d’exploration (souvent avec le Professeur Layton mais pas toujours). Et c’est le petit reproche que l’on peut faire au jeu finalement. On aborde l’essentiel de chaque série mais on ne va peut être pas aussi loin que dans les jeux principaux de la série. Ce n’est pas bien grave c’est un spin off, mais les fans le sentiront, sans pour autant que le jeu leur déplaise. Pour réunir les deux héros, il aura fallu faire quelques sacrifices, mais l’essentiel est clairement là.
L’histoire est assez bien menée même si on se doute toujours quelques minutes avant qu’il va y avoir un retournement de situation. Ces derniers sont nombreux car c’est l’un des points commun aux deux séries en général, ils ne font presque qu’un avec le gameplay dans les phases avec Phoenix Wright. Vous en aurez pour environ 20 heures afin de voir la fin du jeu mais vous pourrez également faire les énigmes optionnelles que vous n’avez pas pu terminer, d’ailleurs n’oubliez pas les DLC gratuits qui seront proposés avec le temps ! Les deux séries se marient bien car elles font toujours appel à la réflexion du joueur, même en si en général les deux jeux se jouent différemment. Le fait d’alterner entre les phases Layton et Phoenix permettent d’ajouter de la variété au jeu.
C’est même un très bon moyen pour se mettre à l’une ou même les deux séries. Vu qu’on retrouve les éléments principaux de chaque série, le nouveau venu pourra aborder clairement les jeux principaux avec une bonne idée du concept en tête. Le jeu n’est pas trop difficile non plus, même s’il faudra réfléchir comme d’habitude. Les pièces SOS de Layton sont encore là (cachées dans le décor) et on les dépensent pour découvrir des indices sur les énigmes, et même dans les phases avec Phoenix Wright.
Concernant la partie sonore, le travail est assez bon car les bruitages de chaque série se mixent et étonnamment le tout est plutôt cohérent. C’est la même chose pour les thèmes, on a le droit à plusieurs reprises mais le tout reste homogène grâce à la touche médiévale ajoutée à chaque thème. On peut d’ailleurs peut-être reprocher à cette touche médiévale de rendre certains thèmes un peu moins percutants mais parfois plus jolis. On se croirait presque dans un RPG à l’écoute de certains thèmes. Le jeu est intégralement en Français, ce qui veut dire que les cinématiques et certains dialogues sont doublés, par contre la qualité de ces derniers n’est pas excellente…
Enfin, la réalisation est plus que correcte avec des décors en 2D au style assez inspiré. On se rapproche d’ailleurs un peu plus de Layton que de Phoenix Wright de ce côté. Les modèles 3D apparus dans les épisodes 3DS de chacune des séries sont réutilisés, on reste dans du classique. En effet les différents plans sont les même que dans les jeux des deux séries, là encore il n’y aura pas eu de grosse prise de risque.