Qui n’a jamais essayé de devenir une star de la musique, avec la guitare du grand frère, l’harmonica de la cousine, ou tout simplement avec la flute à bec du collège (hey, vous aussi vous aimiez frimer en interprétant Titanic non ?). Disaster Band a pour objectif simple de réunir petits et grands devant l’écran afin de constituer un groupe de musique loufoque. Pour être loufoque, c’est complètement barré… ! Trop peut-être ?
Développé par ProduktivKeller et édité par Toplitz Productions, Disaster Band est un univers tout à lui. Simple mais non moins attachant. L’ensemble du titre semble avoir été dessiné par quelques coups de crayons amateurs, avec des sons tous aussi anecdotiques. L’ambiance générale se veut ainsi bon enfant, amusante et sans prise de tête. Mais est-ce suffisant pour susciter l’intérêt du joueur ?
Faire les balances
Avant de se lancer sur scène, le joueur est invité à sélectionner un paramètre important : sa façon de jouer. En effet, Disaster Band propose différentes techniques afin d’être accessible au plus grand nombre. Plus ou moins difficiles, elles ont le mérite d’offrir un panel distinct qui étoffe le contenu du jeu (qui en a bien besoin…).
Ainsi, les novices seront plus à l’aise avec l’aide maximum, tandis que les audacieux s’essayeront au mode difficile où l’aide est totalement inexistante. L’utilisation du gyroscope est possible. De là à dire qu’elle est jouable… il y a un fossé, dans lequel nous allons rapidement nous jeter.
Le titre dispose de 20 chansons, appartenant à des registres variés (de la comptine à la musique classique). Chaque morceau est présenté avec son niveau de difficulté, sa durée, mais aussi quelques petites annotations mignonnes et rigolotes, à l’image des quelques temps de chargement qui sont eux aussi pourvus de drôles de citations. Malheureusement, le contenu s’avère être rapidement écoulé, avec certains morceaux qui durent à peine une minute (40 secondes pour la Toccata !). Nous avons eu l’impression de nous retrouver face à un titre amateur qui pioche des mélodies dans le domaine public…
Le menu permet la sélection du morceau, mais aussi de l’instrument du joueur. Nous restons dans le fun avec le kazoo, le chat (!), ou encore le pipa. D’autres plus classiques, comme la guitare électrique, sont aussi disponibles. 15 instruments sont proposés. Enfin, le volume de chaque instrument peut être modulé.
Si la présentation semble être sortie d’un cahier de classe, son agencement n’est pas nécessairement très agréable puisqu’il faut jongler avec le bouton R pour passer d’un menu à un autre. La sélection est donc sur un seul point d’accès et non sur un enchainement de petits menus.
Concert !
L’écran de jeu se divise en plusieurs zones. La principale présente les notes à jouer, avec la bonne tonalité, elle-même représentée par des lignes plus ou moins hautes. Un curseur d’une couleur variable permet de savoir précisément où nous en sommes. La partie haute de l’écran rappelle le temps et la qualité du concert jusqu’à présent. Enfin, la zone à droite est simplement là pour amuser la galerie, avec les musiciens qui usent de leurs talents pour réaliser ledit morceau, ou qui tirent la queue du chat… !
Chaque erreur est signifiée par un bruit de pet. Si certains joueurs peuvent adhérer à ce choix, nous avons été très vite agacés par ces prouts incessants (puisque les erreurs sont tellement nombreuses !) qui va jusqu’à masquer la musique en elle-même. Fort heureusement, il est possible de désactiver ces bruits de flatulences dans le menu.
La cacophonie est de mise. Sauf dans le cas d’une difficulté facile où la tonalité est automatique. En effet, le déplacement sur les différentes lignes est particulièrement ardu, d’autant plus que les notes s’enchainent rapidement et qu’il est impossible de ralentir la cadence. Le niveau de difficulté joue en effet sur l’accessibilité de la tonalité mais aucunement sur la vitesse.
L’utilisation totale du gyroscope est calamiteuse (ou alors il va falloir y passer des semaines !) et le plaisir n’est plus franchement au rendez-vous.
Nous avons soumis le titre à plusieurs joueurs. Les mêmes rengaines sont revenues à chaque fois : la plaisanterie est drôle quelques minutes mais ensuite, nous aimerions bien jouer ! Il n’y a que ça comme chansons disponibles… ?!
Brainstorming
Faisons le point après la représentation. Qui a bien joué, qui s’est endormi, qui a fait des prouts tout le long ?
Plus sérieusement, une fois le petit concert terminé, les résultats s’affichent. Ces derniers sont ensuite sauvegardés afin de pouvoir tenter de battre son score lors d’une prochaine tentative.
Nous n’avons noté aucun contenu à débloquer, ni instrument, ni morceaux. Sur d’autres plateformes, le titre annonce la possibilité d’inclure ses propres morceaux afin d’enrichir le contenu grâce à la communauté. Malheureusement, nous ne retrouvons pas cette faculté à l’heure actuelle sur Nintendo Switch. Nous n’avons pas eu le plaisir de nous confronter à des joueurs en ligne (dommage, nous aurions pu vérifier le niveau !). Les seules parties disponibles n’étaient finalement pas accessibles pour nous, joueurs sur Nintendo Switch, puisqu’il s’agissait toujours de morceaux non inclus de base dans le titre !
Contrairement à ce que nous imaginions à la réception du test, il n’est guère possible de jouer en multi en local… avec une fréquentation limitée en ligne, autant dire clairement que vous risquez bien vite de vous rabattre sur un autre jeu ! L’idée initiale de Disaster Band n’est en effet pas sans rappeler un certain « Trombone Champ ». Une idée initiale qui reste assurément plaisante et rigolote. Mais le plaisir de jeu est très limité de part une jouabilité délicate à prendre en main (si ce n’est dans le mode le plus simple) et un contenu finalement très limité.
Disaster Band est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch au prix de 10 euros environ.
Le saviez-vous ?
Restons dans les prouts puisqu’ils sont à l’honneur ! En moyenne, un Homme émet 0,5 à 1L de flatulences quotidiennes, soit une bonne dizaine de pets par jours. Voilà voilà…
Conclusion
Disaster Band est un jeu qui met le fun sur le dessus de la pile. Sa réalisation est entièrement tournée vers cet aspect... quitte à en oublier le plaisir de jeu. Le contenu est particulièrement pauvre sur Nintendo Switch avec une poignée de titres courts. Il est impossible de jouer à plusieurs en local, et l'accessibilité du titre manque de richesse : seul le mode de jeu le plus simple est vraiment agréable à jouer !
LES PLUS
- Univers très simple mais qui fonctionne
- Un mode de jeu facile et accessible
- Rigolo...
LES MOINS
- … mais quand même très potache, avec une tonne de prouts !
- Un maigre contenu sur Switch
- Une jouabilité très mitigée, certains modes de jeu restent très délicats à prendre en main (avec un plaisir de fait très limité...)
- Il est impossible de jouer en multi en local !
- Partie en ligne déserte, ou bien des morceaux indisponibles sur Nintendo Switch !