Jusqu’où peut aller la nostalgie quand on parle de rétrogaming ? Est-ce que faire un jeu avec des contrôles aussi difficiles que dans les années 80 peut être une bonne idée ? Est-ce qu’une difficulté mal dosée, une hitbox approximative et une musique criarde peuvent être considérées comme des hommages aux grands anciens du jeu vidéo ? Voilà toutes les questions qui traversent l’esprit des joueurs qui lancent AdventureQuest 8-Bit: Dungeons & Doomknights pour la première fois. Mais comme le dit le proverbe, il ne faut pas se fier à la première impression ! Quoique…
Des graphismes à l’ancienne
AdventureQuest 8-Bit: Dungeons & Doomknights est un jeu d’action, d’aventure, de plateformes, une sorte de “Zeldavania” comme le dit son développeur, un mélange de Castlevania et de Zelda, des monuments des consoles 8 bits. D’ailleurs, pour l’anecdote, ce jeu est sorti en cartouche sur la console NES en 2022 au prix de 100$ pour la version collector dorée.
Une sortie sur NES veut dire une manette avec une croix directionnelle et deux boutons. Et effectivement, sur Switch aussi, les contrôles sont minimums. L’histoire du jeu est aussi dans la veine de ce que l’on nous proposait dans les années 80. Artix, un jeune héros, découvre que son village a été ravagé et que tous les habitants ont disparu. Il va donc partir et mener une croisade contre le grand méchant : le Chevalier de la Mort.
Le jeu se joue comme les jeux d’action de l’époque, on se déplace d’écran en écran et quand on tue tous les ennemis, qu’on passe à l’écran suivant et qu’on revient sur ses pas, tous les ennemis sont de retour. Rigolo au début mais un peu usant à la longue. AdventureQuest 8-Bit: Dungeons & Doomknights se découpe en phases d’exploration avec des ennemis à tuer et phases de plateformes où il faudra maîtriser les sauts en plus d’occire les ennemis. Maîtrise qui n’est pas si simple et qui demande de sauter puis de choisir une direction. Bref, il n’est pas rare de mourir en ratant un saut. Ce n’est pas bien grave puisque les points de sauvegarde sont suffisamment nombreux pour ne pas avoir à refaire la moitié d’un niveau en cas de décès.
Une maniabilité aussi
Le vrai souci d’AdventureQuest 8-Bit: Dungeons & Doomknights, c’est que les développeurs l’ont conçu pour NES avec toutes les limitations techniques de la machine. Le déplacement de notre héros n’est pas des plus fluides, il se cogne souvent quand le chemin qu’il suit n’est pas rectiligne. Les sauts sont un enfer à certains moments et surtout, la frappe de sa hache ne peut s’exécuter que sur les côtés. Quand un ennemi approche par le haut ou par le bas, il faut se déplacer pour se trouver sur la même ligne que lui. Un peu lourdingue comme concept à l’heure actuelle.
Outre la hache que notre héros porte, il possède aussi des aptitudes secondaires comme la possibilité de se transformer en chauve-souris pour atteindre un ennemi éloigné ou pour s’affranchir de certains sauts trop compliqués. De même il a un acolyte, un petit chien très mignon qui pourra le tirer d’affaires à certains moments. Artix commence l’aventure avec deux points de vie, mais au fur et à mesure du temps, il va acquérir de nouvelles vies, ce qui sera bien utile.
AdventureQuest 8-Bit: Dungeons & Doomknights propose outre son mode de jeu principal plusieurs modes de jeu dont un Pac-Man, une version noir et blanc, et une version où on joue avec le chien du héros Daimyo à la place du héros. Ce dernier mode de jeu est rigolo car le chien est invincible et on peut donc traverser les niveaux à fond la caisse. Le jeu propose aussi un mode de jeu appelé Necronancy dans lequel on joue une héroïne. En termes de quantité, AdventureQuest 8-Bit: Dungeons & Doomknights se pose là.
Pour finir, il faut évoquer le livret du jeu qui est dématérialisé mais qui ressemble énormément à ce qu’on pouvait trouver dans les boîtes de jeu des années 80 ou 90. Ce livret comporte une explication des commandes, une description des ennemis et surtout une carte générale des lieux qui montre les seize niveaux qui attendent les joueurs.
AdventureQuest 8-Bit: Dungeons & Doomknights est disponible sur l’eShop au prix de vingt euros
Conclusion
AdventureQuest 8-Bit: Dungeons & Doomknights est un hommage aux jeux de l’époque 8 bits avec tout ce que ça comporte comme nostalgie et comme frustration aussi. La maniabilité du titre est sans doute son plus gros défaut, mais si le joueur est prêt à passer outre, il se retrouvera devant un jeu qui propose énormément que ce soit en termes d'exploration qu’en termes de contenu avec ses différents modes de jeu bonus. À vous de voir si vous êtes prêts à fermer les yeux sur certains défauts pour vous retrouver près de quarante ans en arrière.
LES PLUS
- Une grande aire de jeu
- Un livret très joli
LES MOINS
- Des graphismes old-school
- Une bande-son d’époque
- Une maniabilité qui laisse à désirer