J’irais bien à l’église pour jouer du trombone ! Je suis nyctalope ! Si ces phrases vous disent quelque chose, bravo, vous faites partie de ces personnes qui ont grandi dans les années 2000. Plus précisément après 2001, en écoutant cette saga MP3 ! De l’humour de geek qui se déroule dans un donjon sous prétexte de JDR et de Fantasy, qui réussit finalement à placer beaucoup d’humour et qui a bercé toute une génération avant de se coucher. Après L’amulette du Désordre, le T-RPG, nous avons le droit au Maitre du Donjon, dans lequel nous allons justement construire le fameux Donjon de Naheulbeuk ! Alors, préparez votre meilleure statuette enroulée dans du jambon, c’est parti pour Le Maître du Donjon de Naheulbeuk !
Bienvenue dans le donjon de Naheulbeuk !
Dans Le Maitre du Donjon, nous ne dirigeons pas vraiment le maitre. Zangdar est toujours le chef des lieux, mais nous incarnons Reivax, un demi-gobelin engagé pour être l’intendant du donjon et s’occuper de tout gérer au gré des demandes de Zangdar.
Sur le papier la dose de choses à faire est plutôt conséquente ; il faut bien évidemment gagner de l’argent, mais aussi rendre attractif notre donjon afin que les groupes d’explorateurs en herbe puissent venir se faire refaire le portrait. Nous allons alors devoir gérer à la fois une taverne pour attirer des alcooliques, mais aussi avoir du trésor à disposition pour attirer de la chair à saucisse sur pattes.
Pour ce faire, le jeu est un Dungeon Keeper like, il fait plus ou moins la même chose qu’un Evil Genius ou encore que la série Dungeons qui elle est aussi disponible sur notre petite console favorite. Nous allons devoir alors créer des salles sur plusieurs étages afin de satisfaire les différents besoins de tout le monde.
Pas si simple de gérer un donjon !
Il ne suffit pas de placer des pièces, il faut le faire intelligemment, mais surtout gérer les envies de nos employés. C’est surtout cette partie qui n’est pas simple, car vous allez devoir gérer avec les humeurs des elfes un peu précieux, mais aussi des nains qui ne sont jamais contents ou encore des ogres qui puent ! Eh oui, on est éclectique dans notre donjon ! Entre ceux qui ne mangent pas de viande, ceux qui se douchent, etc., il faut gérer vraiment tous les petits besoins de chacun. Mais ça, c’est sur le papier car dans la réalité, c’est un peu moins drôle manette en main. Déjà, c’est une galère à jouer à la manette : ça ne répond pas toujours très bien, on a du mal à vraiment voir ce qu’on fait, mais surtout les menus sont rapidement tentaculaires : pour éditer une pièce par exemple il faut sélectionner la pièce, puis appuyer sur un bouton pour passer en mode édition, puis de nouveau choisir ce qu’on veut faire pour enfin rajouter des choses dans la pièce. Sans compter que finalement ce n’est pas très intéressant une fois qu’on a compris la mécanique : on se contente de créer plein de petites pièces et de les remplir à ras bord d’objets cosmétiques. Et c’est surtout là que c’est un peu « facile », chaque pièce a une jauge en étoile pour sa notoriété, si jamais vous voulez la monter à fond rapidement, il faut faire une pièce pas très grande et blindée de torches ou d’autres objets qui ne prennent qu’une case et qui peuvent se coller partout, car autant il y a beaucoup d’objets de décoration, autant les objets utiles comme les lits, etc., sont vraiment finalement peu nombreux… On ira donc à l’essentiel rapidement.
Deux modes sont présents dans Le Maître du Donjon de Naheulbeuk : le mode campagne et le mode libre. Le mode campagne est clairement celui à faire en premier : entièrement scénarisé, il va vous faire découvrir toutes les mécaniques du jeu, avec l’ajout des pièces au fur et à mesure tout comme les étages du donjon, car oui le Donjon de Naheulbeuk est une tour ! Progressivement, nous allons donc débloquer 6 étages en plus de notre rez-de-chaussée ! Malheureusement là aussi ce n’est pas totalement maîtrisé, le nombre de salles que nous avons à disposition est assez faible (un peu plus d’une dizaine), on peut en placer autant qu’on veut sur autant d’étages que l’on veut, mais en réalité les besoins sont souvent suffisants avec très peu d’étages. Donc nous allons avoir souvent des étages vides en réalité qui ne servent à rien, ce n’est pas très grave, mais un peu dommage.
Nous avons une épée de Damoclès au-dessus de la tête en permanence, mais attention, en mode histoire elle sera vraiment là pour dire « houlà, vous pouvez perdre! », mais en réalité après à peine quelques minutes vous allez oublier que Zangdar peut s’ennuyer et décider de vous virer. En mode libre c’est une autre histoire, mais là aussi c’est à vous de gérer dès le départ comment vous allez personnaliser votre partie.
Encore un jeu qui subit le portage sur Switch
On sait que la Switch est en fin de vie, on sait que ce n’est pas un foudre de guerre, que le système a maintenant plus de 7 ans, mais quand même cela devient difficile d’avoir un jeu qui tient la route en 2024 quand c’est disponible ailleurs … Les cinématiques sont globalement horribles, floues, textures à la ramasse, aliasing à couper au couteau, heureusement une fois en jeu le côté un peu comic et dessiné rend plutôt bien, même si vu que le zoom est plutôt large on ne voit pas beaucoup les détails. En revanche, nous avons subi pas mal de ralentissements, ce qui est quand même plutôt gênant.
On appréciera cependant la localisation complète du jeu, que ce soit à l’audio ou à l’écrit, sans oublier que tout est doublé par des voix que vous reconnaîtrez si vous êtes fan du Donjon de Naheulbeuk. L’humour est présent de partout, dans les dialogues, dans le fonctionnement du jeu.
Jeu qui finalement est plutôt complet, entre la gestion de notre donjon pour satisfaire nos employés, la gestion de la taverne pour plaire au client, la gestion de nos équipes pour empêcher les aventuriers de piller notre donjon et l’envoi justement de nos propres troupes dans les donjons ennemis, c’est donc plutôt complet. Cependant, tout est plutôt léger et en surface, ce qui peut être négatif car nous avons peu de choses finalement à faire. Mais c’est aussi un très bon point, car cela rend le jeu peu difficile et surtout très accessible, c’est un très bon moyen de rentrer dans l’univers de la gestion de donjon avant de se lancer par exemple dans un Dungeons qui est bien plus complet, mais aussi plus difficile.
Le Maître du Donjon de Naheulbeuk est disponible sur l’eShop au prix de trente euros.
Conclusion
Le Maître du Donjon de Naheulbeuk est un jeu en demi-teinte, avec une campagne d’une douzaine d’heures un peu courte, mais remplie d’humour et entièrement doublée. Une quantité d’activités à disposition plutôt conséquente entre la gestion de nos employés, la gestion de la garde et l’envoi de troupes dans les donjons adverses, mais qui se retrouve tantôt fastidieuse, tantôt inutile. Mais ne boudons pas notre plaisir, si vous aimez déjà l’univers de Naheulbeuk, alors l’humour vous touchera. Si vous ne connaissez pas, c’est un bon point d’entrée : il n’y a pas besoin de connaître l’univers pour apprécier le jeu. De plus, c’est un jeu très accessible pour se lancer dans ce type de jeu. Même si le portage n’est pas parfait, il n’en reste pas moins un jeu très agréable à faire sur Nintendo Switch.
LES PLUS
- L’humour
- Le doublage audio complet et de qualité
- Plutôt facile pour le mode campagne
- Une quantité de choses à faire restreinte, mais suffisante
- Le mode libre et sa personnalisation
LES MOINS
- L’humour, si vous n’aimez pas
- Durée de vie de la campagne un peu courte (environ 12h), mais surtout inégale en termes d’objectifs
- Du lag régulier
- Une prise en main tentaculaire et pas toujours évidente
- Les vidéos au rendu médiocre, difficiles à regarder