Pour sa troisième itération, la série F1 Manager fait un tour sur Nintendo Switch. Avec au menu la possibilité de gérer une des 10 écuries officielles du plateau 2024, mais aussi celle de créer sa propre écurie de Formule 1. Alors, prêts à devenir le nouveau Toto Wolff, Frederic Vasseur ou Christian Horner ? Ou Bruno Famin, même si celui-ci est sur le départ chez Alpine ?
Frontier Developments, le développeur de F1 Manager 2024, n’est pas ce qu’on pourrait appeler un petit nouveau dans le monde des jeux de gestion. En effet, le studio anglais était déjà aux manettes derrière des titres liés à l’univers des parcs d’attraction comme la série des RollerCoaster Tycoon ou encore Thrillville. Depuis maintenant deux ans, il a récupéré la licence de la Formule 1 et propose un titre qui a fait le bonheur des joueurs sur PC et sur différentes consoles. Même si jusqu’à ce jour, F1 Manager n’avait encore jamais posé ses roues sur la Switch. Un oubli à présent réparé avec la cuvée 2024 qui bénéficie du même contenu que ses alter ego sur consoles de salon et PC. Petite précision supplémentaire, c’est également le seul jeu porté directement par Frontier Developments sur la console hybride de Nintendo.
« Box, box, box! »
Arrivés sur le menu principal du jeu, deux choix s’offrent à nous ; soit le mode carrière classique dans lequel nous choisirons une écurie officielle du championnat 2024 de Formule 1 (de Red Bull à BWT Alpine) et en deviendrons le directeur de course pour la mener ou la maintenir au sommet de la discipline, soit, et c’est la grande nouveauté de cette nouvelle édition de F1 Manager, nous créerons notre propre Team qui deviendra de fait la onzième équipe du plateau. Bien évidemment, en fonction de l’équipe choisie à la base, les sponsors et les investisseurs de notre écurie n’auront pas les mêmes attentes,; par exemple, ils n’attendront pas de victoire la première année si vous choisissez Alpine, Williams ou encore Haas pour ne citer qu’elles !
Alors, selon l’équipe choisie, il nous faudra soit nous concentrer sur l’évolution de nos deux monoplaces, soit sur celle de nos hommes, des pilotes aux mécaniciens en passant par les ingénieurs de course, soit enfin sur nos installations : usine, simulateur de course pour les pilotes, salles de repos etc. Et des paramètres, il va y en avoir à gérer, que ce soit pendant ou entre les courses ! S’agissant des voitures, il faudra ainsi utiliser au mieux notre budget pour développer de nouvelles pièces, développements qui peuvent inclure des heures d’étude et de soufflerie limitées tout au long de la saison. Il nous faudra également veiller à l’état des engins entre les courses, d’autant plus s’il y a eu de la casse durant celles-ci. Au niveau des hommes, il faudra prêter attention à leur mentalité, c’est-à-dire veiller constamment à ce que celle-ci tende vers le positif et non le négatif, ainsi qu’aux relations entre eux et avec nous ; par exemple, s’il est bon d’entraîner ses mécaniciens pour gagner de précieux dixièmes lors des arrêts aux stands, un entraînement trop poussé entraînera de la fatigue et de la lassitude qui se ressentiront sur leurs performances sur le terrain et entraîneront une mentalité négative par rapport à l’équipe. De même, un manque de développement des monoplaces se traduira par un impact négatif sur les pilotes et les ingénieurs, qui pointeront du doigt un manque de performance… Et ne croyez pas qu’il faut absolument travailler constamment avec les mêmes personnes ; en effet, nous pouvons aussi décider de remplacer des membres de notre Team, en allant par exemple piocher dans d’autres équipes de F1 voire dans celles des catégories inférieures, F2 ou F3. Chaque recrue potentielle aura d’ailleurs un seuil de négociation plus ou moins fort, un paramètre de plus à prendre en compte pour respecter le budget annuel !
Et comme si cela ne suffisait pas, pour que F1 Manager soit encore plus complet, il nous faudra aussi composer avec les attentes de nos sponsors et de nos investisseurs, lesquels ne manqueront pas de venir aux nouvelles pour savoir quand les performances de notre écurie s’amélioreront…
Une interface sobre mais lisible et efficace
Avant d’aborder l’interface du jeu, il faut savoir qu’en début de carrière, F1 Manager nous propose soit de recourir à l’interface pour débutants, avec de nombreux conseils des différents membres de notre équipe, soit à une interface pour joueurs confirmés. Comme F1 Manager 2024 est la première incursion de la série sur Switch (et la première tout court pour votre serviteur), nous avons opté pour la première solution. Si les premiers pas, voire même le premier grand prix de la saison à Sakhir sont laborieux, le temps d’apprendre comment est organisée l’interface, on prend assez vite ses marques. L’interface est bien organisée, et les différents boutons de la Switch sont bien utilisés de sorte que la navigation devient assez rapidement aisée, même pour un néophyte.
Une fois les voitures configurées, direction la course ; qu’il s’agisse des séances d’essais, des qualifications ou de la course, nous avons le choix de gérer ces différentes sessions nous-mêmes ou de laisser notre équipe gérer, auquel cas nos interventions seront limitées au temps entre deux séances. Si l’on décide de piloter manuellement chaque session, on pourra contrôler chacune de nos voitures séparément et gérer le moment où les envoyer en piste pour effectuer le meilleur chrono possible en essais et en qualifs, quand effectuer leurs arrêts aux stands en course, mais aussi indiquer au pilote quel rythme adopter en course en fonction de l’usure de leurs pneus et de la quantité de carburant restant dans leur monoplace. Qui plus est, possibilité est laissée au joueur d’accélérer ou pas le temps (jusqu’à 16 fois) pour terminer plus rapidement une session, le jeu revenant à la vitesse réelle en cas de fait de course (accident, sortie de piste, drapeaux jaunes ou rouges) afin de nous laisser reprendre le contrôle des événements. Enfin, différentes vues sont disponibles pour suivre les tribulations de vos poulains sur la piste avec une vue bord de piste mais également plusieurs vues intérieures de chaque monoplace.
Création d’équipe : partir de zéro (ou presque) pour conquérir les sommets
La grande nouveauté de cet opus 2024, c’est la possibilité qui nous est offerte de créer sa propre équipe en partant d’une copie quasiment vide. Nous commencerons par nommer notre écurie et choisir l’un des six scénarios prédéfinis, de la grande industrie aux moyens financiers élevés au petit nouveau aux dents longues, en passant par la marque ayant déjà un fort passé en Formule 1. Vient ensuite le temps de personnaliser à la fois les monoplaces, les combinaisons et les casques de nos pilotes, et de définir le logo de notre écurie. Cette personnalisation reste cependant plutôt simpliste, et nous n’avons finalement que le choix des nuances de couleurs (trois maximum) pour les deux premières parties, la définition du logo étant quant à elle un peu plus libre. Pour le reste, une fois tous ces paramètres définis, le jeu se rapproche beaucoup du mode carrière classique avec une des équipes officielles du championnat du monde.
Quant au mode « race replay », celui-ci nous propose de prendre part à une course réelle de la saison 2024 et de prendre le contrôle d’une écurie sur une course donnée afin d’obtenir le meilleur résultat possible. Par exemple, nous pourrons prendre le contrôle de la Scuderia Ferrari au grand-prix de Monaco afin de tenter le doublé Leclerc-Sainz (le monégasque avait remporté l’épreuve et son coéquipier espagnol avait terminé au troisième rang cette année). Ou encore diriger l’équipe Visa Cash RB à Montréal afin d’obtenir un nombre minimum de points. Et à côté de ces scénarios ayant réellement eu lieu lors de la première partie de saison 2024, l’édition Deluxe propose également plusieurs autres scénarios, fictifs ceux-ci, qui nous permettent de nous aguerrir afin d’être plus efficaces en mode carrière.
« Push, Max, push! »
Sur le plan des graphismes, nos impressions sont mitigées concernant ce F1 Manager 2024 ; d’un côté la plastique globale est plutôt belle et nous donne un aperçu de ce qu’aurait pu donner un jeu de course officiel de Formule 1 sur la Switch, mais d’un autre côté le jeu est entaché par plusieurs bugs (pièces de la voiture qui apparaissent ou disparaissent subitement lors des animations dans les stands, chevelures des pilotes ou officiels qui font vraiment perruques, etc.), mais aussi et surtout par un aliasing omniprésent qui peut finir par être gênant à la longue, notamment lors des épreuves qui se déroulent sur des circuits nocturnes ou sombres. Les temps de chargement sont quant à eux plutôt longs, mais le bon point est qu’ils ne sont présents qu’au chargement du circuit, après quoi les différentes séances d’essais, de qualifications et la course s’enchaînent sans autre temps d’attente. Quant au framerate, celui-ci reste constant en toutes circonstances, même sur des circuits chargés en détails comme celui de Monaco pour ne pas le citer.
La bande son mérite également des éloges ; non seulement le son des F1 est fidèlement reproduit, mais les commentaires des ingénieurs et des pilotes sont également excellents ! Et pour cause, s’agissant des équipes officielles, les dialogues sont issus de réelles conversations en course. Certains objecteront qu’ils restent en anglais, mais comme c’est la langue officielle du championnat, et que de surcroît les échanges sont sous-titrés en français, ces reproches n’ont pas vraiment lieu d’être… Un petit regret cependant au niveau des commentateurs, que ce soit au moment de la présentation des circuits, lors des incidents de course ou encore au moment du podium, qui manquent parfois cruellement d’enthousiasme et de passion du moins en français. Soyons chauvins, on aurait bien aimé retrouver les commentaires de Julien Fébreau !
F1 Manager 2024 est disponible sur l’eShop au prix de 34,99 euros pour l’édition standard et 44,99 euros pour la version « Deluxe ». Cette dernière inclut en plus du contenu de base cinq livrées historiques utilisables pour personnaliser votre propre équipe, ainsi que 5 scénarios supplémentaires pour le mode Race Replay.
Conclusion
Pour les joueurs qui ont connu les millésimes 2022 et 2023 sur d’autres supports, F1 Manager arrive à maturité avec cette version 2024. Pour ceux qui le découvrent sur Switch, il s’agit là d’une très bonne surprise. Alors bien sûr on pourra objecter que niveau graphismes, il y a encore du chemin à faire, que l’interface bien que complète nécessite un certain temps d’adaptation avant d’être pleinement maîtrisée et que certains détails sont encore à peaufiner (gestion de la mentalité, comportement de l’IA sur certains points) mais F1 Manager 2024 vaut le détour et propose aux fans de la discipline reine des sports mécaniques sur quatre roues une très belle expérience, complète, riche et qui ne demande qu’à être domptée… Un peu comme une vraie Formule 1, finalement !
LES PLUS
- Les voix des ingénieurs et des pilotes (en anglais), fidèles à la réalité
- Ergonomie très bien adaptée à la Nintendo Switch
- Framerate constant
- Animations dans les stands, les paddocks et sur les podiums très réussies
- Ambiance sonore fidèle à la réalité
LES MOINS
- Réalisation graphique manquant de soin (aliasing, bugs, glitches)
- Pas simple à prendre en main de prime abord
- Ralentissement exagéré des voitures les plus lentes en essais
- Personnalisation de sa propre équipe limitée
- Pas de version physique