N’avez-vous jamais rêvé d’incarner un indien musclé pour sauver votre frangin ? Non ? C’est pourtant ce que propose Hunahpu Quest. Mechanoid… Alors enfilez votre plus beau pagne, on va tenter de le secourir ensemble !
Hunahpu Quest. Mechanoid, une quête indienne
Hunahpu Quest. Mechanoid est le premier jeu réalisé par Rumata Lab et sorti à l’origine sur Steam en 2018. Il aura donc fallu attendre 6 ans avant de voir l’aventure débarquer sur Nintendo Switch. Entre temps, le studio a sorti un second titre « The Last Shot » qui est pour le moment toujours inédit sur Nintendo Switch.
La particularité du studio est qu’il n’est composé que d’une seule personne (Rumata Estorsky), qui est néanmoins assistée de Bloody Romero pour la bande sonore. Voilà donc pour la présentation de Rumata Lab. Passons maintenant à celle du jeu.
Celui-ci vous permet donc d’incarner Hunahpu, un indien bien baraqué, amené par la force des choses (et surtout par un monstre mécanique « appelé Mechanoid ») à partir à la recherche de son frère. Toutefois, la quête s’avèrera plutôt compliquée et notre fier Hunahpu devra compter sur sa force, mais aussi votre intelligence, votre logique et votre patience pour progresser.
Mechanoid le meca méchant
Alors, nous ne l’avons pas encore précisé, mais Hunahpu Quest est un jeu de plateforme avec des tableaux présentant parfois des énigmes pour avancer. On dirige donc notre brave indien dans un monde en deux dimensions. Notre héros dispose de la capacité de sauter (logique pour ce type de jeu), mais également de donner des coups avec ses gros bras musclés. Cependant, certains ennemis resteront insensibles à ses grosses paluches (oui, oui c’est possible !). Hunahpu est également capable de faire une glissade qui s’avèrera utile mais uniquement à certains passages imposés.
A cela s’ajoute cependant la capacité de récupérer certains objets, dont il faudra parfois détourner l’utilité pour progresser, comme des torches enflammées pour faire bouillir des marmites et utiliser les bulles qui en sortent pour faire tomber un nid d’abeilles sur un vilain (ouf, on l’a écrit sans respirer). Il est également possible de ramasser des lances à envoyer contre les ennemis, mais qui permettent également de construire des plateformes en hauteur.
Mecanoid et côté « futuriste » obligent, notre personnage pourra également s’équiper d’un sabre laser (presque digne de Star Wars) pour renvoyer des lasers ennemis et détruire les vilains robots. Il est également possible d’enfourcher un dinosaure, tel Mario sur un Yoshi. Certains passages vous permettront même d’enfiler un jetpack, pour traverser des zones entourées de pics mortels… et c’est là qu’on touche les limites du jeu.
La stratégie de l’échec
En effet, pourtant fort des spécificités de gameplay et de l’intelligence de certains passages, le jeu souffre de plusieurs maux, mais le plus gênant est celui qui concerne les domaines de collisions. En effet, ces derniers sont très sensibles et difficiles à déterminer. Souvent ils nous ont paru trop importants, dans le sens où nous avons été touchés, alors que nous étions pourtant loin de l’obstacle et il faut avouer que cela est plutôt gênant, surtout lorsque l’on sait qu’une touche d’un ennemi est forcément fatale. S’ajoute également l’impossibilité de reconfigurer les boutons pour les actions, ce qui demande une petite période d’adaptation (les boutons saut et action étant inversés par rapport à ce que l’on connaît habituellement).
Les passages en jetpack ou en dino sont d’ailleurs parfois assez laborieux, la faute à un mauvais calibrage de la pression sur les boutons. Il nous est arrivé d’appuyer un tout petit peu, mais de nous retrouver avec une méga propulsion qui nous a envoyé direct dans un plafond de piques… avec la joie de reprendre depuis le dernier checkpoint (sous réserve de ne pas avoir pressé la mauvaise touche et de recommencer le niveau depuis le début, sans avoir la possibilité de retrouver le checkpoint). Ces derniers sont assez courants au début, mais finissent par être un peu plus rares et compliqués à atteindre au fil de notre progression (de quoi nous faire rager pour certains passages).
D’ailleurs, on ne sait pas trop si cela est voulu par le développeur ou non, sachant quand même que celui-ci a laissé un mot sur le menu principal du jeu indiquant qu’il ne faut pas lui en vouloir si l’on trouve le jeu trop compliqué (serait-ce un aveu d’échec ?). Certains tableaux nécessitent un ordre bien précis pour progresser (l’histoire de la torche pour faire bouillir la marmite, pour utiliser les bulles afin de faire tomber le nid d’abeilles sur le vilain, par exemple) et gare parfois si vous ne le respectez pas… En effet, il nous est arrivé de débloquer certains passages, mais pas dans l’ordre voulu, causant ainsi l’impossibilité de progresser et l’obligation de recharger la partie depuis le dernier point de sauvegarde… dur !
Cependant, Rumata Lab ne prend pas totalement le joueur au dépourvu. En effet, il est possible d’avoir des aides pour l’ordre à suivre dans la progression d’un tableau ou pour résoudre une énigme. Pour cela, il faudra dégommer des libellules géantes, qui apparaissent automatiquement sur les tableaux. Si elles ne se placent pas dans un bout de pixel inatteignable, vous pourrez enchaîner les gros splash sur ces insectes volants, afin de débloquer l’aide que vous pourrez activer… en utilisant l’écran tactile s’il vous plaît !
Mais au final, ce n’est pas toujours suffisant. En tout cas, pas pour les joueurs occasionnels, qui auront tôt fait de jeter l’éponge. Pour les autres, le challenge apporté par la difficulté de certains passages (en partie causée par les défauts techniques évoqués plus haut), peuvent provoquer un sentiment assez grisant quand on arrive à les surmonter… Mais la progression dans un jeu doit-elle forcément se faire dans la douleur ? Sur ce point, nous ne pouvons pas répondre par la positive, en tout cas, pas pour ce jeu où ce sont les bugs rencontrés qui nous mettent en difficulté.
Hunahpu Quest. Mechanoid est disponible sur l’eShop au prix de 3,29 euros
Conclusion
Franchement, il y a mieux sur Nintendo Switch. Malgré ses bonnes idées, Hunahpu Quest. Mechanoid risque de vous faire rager à cause de sa difficulté due en grande partie aux gros soucis de collision et sa maniabilité hasardeuse qui provoqueront votre mort plus d’une centaine de fois, avant d’espérer arriver au bout. Le développeur était seul, mais malgré le « petit » prix, ce n’est pas une excuse (Si vraiment vous voulez tenter l’aventure, tournez-vous vers Steam où le jeu est proposé à 0,99 euros.)
LES PLUS
- Les graphismes un peu dessin-animé
- Quelques bonnes idées dans le level design
LES MOINS
- La maniabilité
- Impossible de réassigner les boutons
- Les bugs qui obligent à recommencer du point de sauvegarde
- La difficulté indue par les problèmes de collision et la maniabilité
- Des graphismes inégaux