Le premier jeu de Platinum Games sur Wii U est enfin là et c’est une exclusivité à Nintendo. Après avoir été maintes fois repoussé, The Wonderful 101 débarque en plein été. Dirigé par Hideki Kamiya (Devil May Cry, Resident Evil 2, Bayonetta), ce petit mélange des genres concentré d’action avait fait sensation avec sa démo. À nous de voir maintenant si le jeu complet tient toujours la dragée haute face aux nombreuses autres sorties de cette fin d’été.
Au programme de The Wonderful 101 : rien de moins qu’une attaque extra-terrestre de robots sur la ville de Blossom City ! Les Nations Unies possèdent une unité secrète composée de 100 héros masqués et elle va être sollicitée pour contrer cette attaque. Wonder Red, un jeune professeur habitant la ville va vite se retrouver pris dans le feu de l’action et c’est lui qui va être aux commandes de la résistance face à l’envahisseur. Ayant rejoint l’unité il y a tout juste un mois, il sera accompagné par d’autres héros au cours de l’aventure tels que Wonder Vert ou Wonder White (il y en a pour presque toutes les couleurs), chacun a sa personnalité et son aptitude.
Mais comment se joue The Wonderful 101 au juste ? Les coups de base en groupe s’effectuent avec la touche X, le groupe se jette sur l’ennemi et certains s’y accrocheront comme des Pikmin pour le ralentir, ainsi vous serez plus tranquille pour faire de plus gros coups. Le plus important ce sont justement les coups spécifiques à chaque personnage à réaliser avec A. Il y a aussi un sprint, la possibilité d’esquiver (à acheter) ou encore de sauter. Jusque-là on retrouve généralement les mécaniques classiques d’un beat’em all, cependant vous n’êtes pas seul : vous êtes un groupe de super héros et c’est bien cela qui fait la particularité du jeu, vous l’aurez sans doute déjà deviné.
Ainsi comme avec des Pikmin vous pouvez recruter des renforts civils qui se trouvent sur votre chemin. Ces renforts vous aident en combat mais vous pouvez aussi les faire porter des objets ou se transformer en pont, par exemple, pour continuer à avancer. Vous saurez de toute façon très vite quoi en faire vu que le jeu est assez linéaire, comme la grande majorité des beat’em all. Chaque héros possède un coup spécial différent, par exemple pour Wonder Rouge c’est le point géant tandis que pour Wonder Rose c’est un fouet. Vous devrez dessiner le symbole correspondant à l’attaque spéciale pour l’équiper et prendre le contrôle du héros concerné. Par exemple dans le cas de l’épée de Wonder Bleu, il suffit de dessiner une ligne sur l’écran du GamePad mais vous pouvez également le faire à l’aide du deuxième stick, ce dernier est d’ailleurs bien plus efficace, surtout en combat où il faut être très réactif, même si c’est moins précis et plus lent que le tactile. Vous ressentirez ce manque de précision quand vous obtiendrez des attaques plus avancées avec des symboles à dessiner qui finiront par se ressembler un peu au niveau des courbes. C’est le petit défaut du gameplay mais au moins le temps ralentit lorsque vous dessinez un symbole.
La longueur de la ligne dessinée détermine la puissance des coups que délivrera l’attaque. Par exemple, plus la ligne est longue et plus l’épée sera grande et dévastatrice. Cependant, ne croyez pas dessiner une ligne infinie car celles que vous dessinez seront en fait composées des civils qui vous ont rejoint. De plus vous êtes limité en énergie, représentée par des piles. Plus votre groupe est grand, plus vos attaques pourront faire de dégâts. Vous pouvez également ordonner à votre groupe d’utiliser indépendamment une attaque spéciale en dessinant la forme qui la représente et en appuyant sur X au lieu de A pour confirmer. En dessinant le fouet, ils iront attaquer l’ennemi le plus proche avec cette attaque spéciale et vous pourrez vous occuper d’un autre ennemi en attendant. Au fil des niveaux, de nouveaux héros vous rejoindront et vous aurez de plus en plus d’attaques spéciales différentes.
Le gameplay de The Wonderful 101 se démarque donc vraiment des autres beat’em all grâce à ce système et cela en fait très certainement un ovni du genre, ce qui n’est certainement pas pour nous déplaire car un peu d’originalité ne fait pas de mal ! D’ailleurs, en parlant d’originalité le jeu utilise un peu le GamePad lors de certaines phases en intérieur. La vue bascule sur l’écran du GamePad tandis que l’écran de la télévision affiche l’extérieur du lieu où vous vous trouvez et il faudra en général réfléchir pour continuer. En effet, dans ces phases, le double écran est utilisé afin de poser une petite énigme. Il faudra souvent récupérer une information affichée sur l’écran de la télévision pour l’utiliser en intérieur sur le GamePad et déverrouiller la porte qui nous bloque le passage. Le GamePad sert aussi à afficher le menu pour changer de leader. The Wonderful 101 comporte également d’autres phases qui sortent du lot mais on vous en laisse la surprise, petit indice : il y a pas mal de clins d’œil à certains classiques et ça fait plaisir !
Pour les puristes, rassurez-vous le jeu est compatible avec le Controler Pro et la manette classique Wii (couplée avec une Wiimote), par contre pas de combo Wiimote / Nunchuk. Néanmoins, il faudra garder le GamePad sous la main, ou plutôt sur son socle, car les quelques phases utilisant le double écran s’afficheront toujours sur le GamePad même si vous jouez avec une autre manette. Lorsque vous jouez ces phases au GamePad, le gyroscope sert à contrôler la caméra, pas idéal et ce n’est pas le seul problème à ce niveau. En effet, le gyroscope ne sert à diriger la caméra que dans ces phases, vous ne pourrez pas la diriger ailleurs vu que le deuxième stick est utilisé pour dessiner les formes des attaques spéciales. Vous pourrez tout de même zoomer ou dézoomer avec R et L mais ce n’est pas idéal et à certains endroits la caméra est mal placée. Globalement la caméra est plutôt bien gérée.
The Wonderful 101 est vraiment un jeu bourrin mais cela ne l’empêche pas d’être difficile, car en effet votre barre de vie se vide assez rapidement. Au départ seuls les modes très facile, facile et normal sont disponibles mais vous pouvez déjà prendre le mode normal comme un premier mode difficile du jeu. Comme dans Bayonetta, vous pourrez tout de même compter sur une ribambelle d’objets pour vous aider dans les missions. Les ennemis en lâchent mais vous pouvez également en acheter avec d’autres techniques comme l’esquive ou des combos. Mais dans ce bourrinage intensif en groupe il en ressort tout de même plusieurs fois un manque de visibilité de l’action. Il se peut que vous perdiez de vue votre personnage mais avec un peu de pratique ça ira mieux. Ce côté bordélique fait parti du délire de Platinum Games et il faut s’y faire, et cela pourra ne pas plaire à tout le monde.
Et même si vous êtes habitué à ce style de combat parfois confus, il faut avouer que l’action est parfois bien trop confuse même pour les habitués. En général on s’y fait mais à certains moments, le jeu va un peu trop loin. Pourtant le gameplay est très bon et assez réactif mais cette confusion rend parfois le jeu encore plus difficile qu’il ne l’est déjà. C’est un détail qui pourra faire grincer des dents lors de la première partie qu’il faudra plutôt prendre comme un entraînement. Avec de la pratique on s’y fait et refaire le jeu permettra de voir les progrès effectués depuis notre première partie car le gameplay demande vraiment d’être maîtrisé. Cela montre que The Wonderful 101 est un jeu qui ne pardonne pas. Il y a tout de même de nombreux checkpoint mais la note attribuée à la fin du niveau prendra un sacré coup à chaque fois que vous perdez.
La bande son est elle assez bonne, elle est composée de plusieurs thèmes épiques et les personnages ont un bon doublage (en anglais). Les voix japonaises sont aussi présentes, vous aurez donc le choix. D’ailleurs, même si le jeu n’a pas le potentiel de vente d’une autre licence Nintendo, il est bon de voir que la traduction a bénéficié d’un certain soin, les sous-titres du jeu ont été très bien localisés dans notre langue et l’humour est là.
Pour continuer sur l’enrobage, la réalisation du titre est vraiment soignée. À première vue le jeu paraît simpliste et certains éléments le sont mais il faut prendre en compte que le titre tourne en quasi permanence à 60 images par seconde. J’ai pu noter quelques chutes mais cela n’allait jamais en dessous des 30 images par seconde, certainement car le jeu restait assez fluide. Comme souvent avec Platinum Games on reste dans la démesure, la mise en scène est pharaonique, ça explose de partout, un pur concentré d’action digne d’un blockbuster. Pour changer, les QTE lors des cinématiques se font en dessinant les formes des attaques demandées par les héros, comme on le fait en jeu plutôt que d’appuyer sur un simple bouton.
Comme la plupart des jeux Wii U, The Wonderful 101 peut aussi se jouer sur l’écran du GamePad avec deux configurations possibles. Une première fait passer l’action de l’écran TV sur celle du GamePad et inversement. La seconde affiche la même image sur les deux écrans et une petite barre d’outil affiche les quelques actions affectées à la base sur l’écran tactile, comme l’ouverture du Miiverse pour poster un message. Sur l’écran du GamePad le jeu est moins flamboyant mais l’affichage est relativement correct. Le plus important c’est que le jeu ne perd pas en fluidité. Par contre le Off-TV n’est en fait supporté que partiellement car lors des phases utilisant deux écrans il faudra rallumer sa TV pour pouvoir réussir ces phases à moins d’alterner entre chaque écran avec le bouton – / select.
Mais la batterie du GamePad tiendra-t-elle tout le long d’une opération ? Bon, elle le devrait mais je voulais en fait surtout aborder la longueur des opérations (ou chapitres), qui sont découpées en trois parties en général et en comptant les cinématiques et dialogues, ces parties dépassent aisément les 30 minutes de jeu. Au final vous devriez normalement dépasser les 15 heures de jeu, mais tout dépendra de votre maîtrise du jeu. Je dirais que la plupart des joueurs mettront entre 15 et 20 heures pour le finir une première fois. C’est d’ailleurs sûrement le plus long jeu du studio et les paysages et phases assez variées nous empêchent de nous lasser sauf à quelques moments où c’est un peu longuets (ou si on lutte face à la difficulté du titre, surtout au début).
Enfin, le jeu propose également un mode Opérations Wonderful qui peut se jouer seul ou jusqu’à cinq (toujours un seul GamePad autorisé) en coopération. D’ailleurs, on dirait que le joueur 1 ne peut malheureusement qu’utiliser le GamePad dans ce mode, même seul. Pas de mode en ligne mais c’est cela reste toujours sympathique à jouer même si le mode multijoueur n’est pas énorme, c’est un petit plus. Ces opérations s’enchaînent et ont chacune leur difficulté, de quoi faire monter un peu la durée de vie pour ceux qui aiment le principe et veulent continuer après avoir fini le jeu, quoi que recommencer le jeu dans des difficultés supérieures est aussi intéressant.