La scène des développeurs indépendants nous sert souvent des jeux au concept atypique mais terriblement accrocheur. VVVVVV sorti cette semaine sur l’eShop ne derroge pas à la règle : un jeu de plate-forme au style retro, où le héros ne peut pas sauter !
Et oui, une seul règle dans ce jeu : la gravité. Il ne suffira d’utiliser qu’un bouton pour terminer le jeu. On se déplace avec la croix directionnelle ou le Slide Pad, mais tout le reste servira à la même chose, changer la gravité. Soit elle est normale et le personnage marchera sur le sol, soit vous l’inversez d’une pression sur un bouton et il marchera au plafond. Rien de plus simple mais il faut savoir que vous ne pouvez pas changer la gravité en plein vol, sauf si vous touchez une ligne blanche. Ces dernières rentreront en jeu vers la moitié de l’aventure et changeront la gravité dès que vous les toucherez en plein vol.
N’importe quel obstacle, même de la hauteur d’un pixel, devient alors un problème car on ne peut pas l’escalader en sautant ou en grimpant. S’il n’y a pas de plafonds, il faudra traverser plusieurs écrans qui se trouvent au dessus pour parfois en trouver un et tout redescendre une fois que l’on peut changer la gravité à nouveau pour repartir de l’autre côté de l’obstacle qui nous gênait. Heureusement les défauts des jeux de l’époque dont il s’inspire ne sont pas présents. Le gameplay est assez réactif (parfois trop quand on y est pas habitué), basé sur les réflexes. Le maniement est tout sauf lourd, le capitaine est assez léger à contrôler donc vous pouvez en faire un peu ce que vous voulez sans difficulté. Par exemple vous pouvez aisément vous déplacer en plein vol, ce sera même indispensable.
L’histoire est assez basique, ce n’est pas l’essentiel, heureusement car le jeu est en anglais mais ce n’est pas pénalisant. On incarne donc le Capitaine Viridian qui va devoir retrouver les 6 membres de son équipage et les rammener au vaisseau. Ce dernier s’est écrasé dans une dimension appelée « la dimension VVVVVV » avec ses propriétés uniques. Une fois trouvés, pour les rammener au vaisseau, il faudra utiliser un réseau de téléporteurs vous permettant de traverser la map en temps normal mais parfois vous aurez quelques surprises…
Sorti en 2010 sur PC, le jeu n’a pas subi de réelles modifications, il est 3€ plus cher sur l’eShop, l’éditeur de niveaux a disparu ainsi que les classements en ligne. Cependant l’éditeur Nicalis avait précisé que si les ventes suivaient, ils pourraient mettre ces fonctions sur la version 3DS via une mise à jour. En effet si les ventes ne sont pas bonnes, les classements et le partage de niveaux perdraient en intérêt. Il y a tout de même un avantage sur cette version 3DS, c’est la carte qui s’affiche en temps réel sur l’écran du bas alors qu’il faut la consulter sur PC.
Et la carte on en aura besoin ! Au départ vide, elle se découvre au fur et à mesure de notre avancée. Lorsqu’on commence, notre héros est largué dans cette dimension et c’est à vous de trouver où aller. Sur cet aspect, l’exploration, le jeu fait même penser à un Metroid. La progression se fait d’écrans en écrans, puis quand vous trouvez un passage vous vous y engouffrer et il devrait vous mener soit à un donjon, soit à un objet à collecter. Vous pourrez donc retrouver votre équipage dans l’ordre que vous voulez. Une fois que vous arrivez dans une zone où se trouve un allié à sauver, vous le ressentez. Les passages sont plus corsés et la musique change.
D’ailleurs en voilà un bon point, la musique ! Ce jeu a pour modèle les jeux Commodore 64 (encore plus ancien que les jeux 8 bits) et les graphismes nous plongent dans cette ambiance, le jeu est en 4/3 en plus de cela. D’ailleurs la 3D est très légère et donne seulement un petit effet de profondeur qu’on négligera… Mais la musique contribue grandement à l’ambiance qui se dégage du titre. Les thèmes sont vraiment entraînant, surtout dans les « donjons ». L’ambiance qu’ont voulu retranscrire les développeurs rend vraiment le tout homogène, sans les défauts de l’époque comme les ralentissements, enfin il faut aimer.
La musique ne coupe pas d’ailleurs quand on meurt, le rythme reste donc en place. On est loin des Super Meat Boy ou I Wanna Be The Guy au niveau de la difficulté mais le jeu peut être difficile sur certains passages. Ce n’est pas insurmontable pour autant, loin de là si on persévère un peu, c’est un try and die (en gros on est presque obligé de mourir pour tâter le terrain et réussir).
Par contre la différence avec les jeux de l’époque sont les panneaux C, qui sont les checkpoint du jeu. Un poil trop nombreux, c’est peut être cela qui rend le jeu moins dur que comme certains le qualifient car on reprendra en fait souvent juste avant l’obstacle qui nous fait face. La durée de vie s’en voit donc drastiquement raccourcie. On récupèrera tous ses coéquipiers en un peu moins de 3 heures de jeu. Cependant il reste une vingtaine d’objets à collecter pour débloquer des contre la montre, au maximum cela devrait vous prendre 2 heures de plus. Car oui il y a des petits modes bonus comme des contre la montre, ou encore pour ceux en manque de challenge, un mode où la mort nous fait recommencer le jeu ! Il y a même un mode miroir pour refaire le jeu en inversé.