Développé par le studio Français Plane Coast, Caravan SandWitch fait partie de ces jeux d’exploration et d’aventure cozy qui nous transporte dans un autre monde. Sorti le 12 septembre sur Nintendo Switch, Caravan SandWitch avait attiré l’attention de plusieurs rédacteurs de l’équipe de Nintendo-Town par son univers plein de mystère et son gameplay tranquille.
Cigalo, un retour aux sources
Dans Caravan SandWitch, nous incarnons Sauge, une jeune fille vivant dans une station spatiale flottant au-dessus d’une immense planète. Après avoir reçu un mystérieux signal de détresse en provenance du vaisseau de notre sœur, nous décidons de retourner sur notre planète natale, Cigalo. Même si cela fait six ans que notre sœur a disparu, la jeune Sauge reste pleine d’espoir. Ainsi débute notre périple.
Une fois sur Cigalo, le joueur découvre des paysages désertiques, presque dépourvus de végétation et de vie. Cependant, le village où nous atterrissons est situé près de la mer, à proximité de calanques, et semble bien plus vivant que le reste de la région. À y regarder de plus près, les reliefs et les paysages semblent grandement inspirés des régions du sud de la France, du moins en ce qui concerne les abords du village.
Les habitants nous connaissent bien, car il s’agit de notre village natal, où vivent encore nos amis et notre père. On apprend ensuite qu’à la suite du divorce de nos parents, nous avons été obligés de partir vivre sur la station spatiale. Ce retour au pays est donc un moment de bonheur pour notre personnage.
Le village, bien que construit avec des objets de récupération, dégage une atmosphère chaleureuse, et les habitants se montrent d’une grande gentillesse. Le sentiment de « retour à la maison » est transmis avec habileté et une grande finesse au joueur. Si notre personnage connaît l’histoire de la planète, nous, en tant que joueurs, l’ignorons encore. Mais la suite de l’aventure nous révélera rapidement quelques éléments de réponse.
Cigalo, une planète détruite au profit du Consortium
Nous débutons notre aventure avec pour mission de détruire le brouilleur placé dans le village. Cette antenne, apparemment construite par le Consortium, émet un signal empêchant tout système de communication ou de navigation de fonctionner à la surface de la planète. Ne pouvant nous aventurer dans le désert à la recherche de notre sœur sans moyen de communication, nous décidons donc de rétablir ces systèmes sur Cigalo en détruisant toutes les antennes sur notre chemin.
Encouragés par nos proches à prendre la route, nous nous lançons à l’aventure dans le désert qui entoure le village. Cependant, il nous faudra d’abord des équipements pour accomplir notre mission. C’est ici que commence l’exploration !
Nous sommes libres d’aller où bon nous semble, dans la mesure où notre équipement nous le permet. C’est un paysage assez inhospitalier qui s’ouvre alors au joueur…un immense désert avec une énorme tempête électrique en plein centre. Cependant, les développeurs du jeu nous font ressentir une sorte de poésie à travers notre découverte de ce désert empli de ruine. Étrangement, ce n’est pas un sentiment de peur ou d’aventure qui enveloppe le joueur alors qu’il parcourt ces paysages aussi dangereux que beau, mais un sentiment de tranquillité, de bien-être… de paix qui nous accompagne lorsque nous partons.
L’histoire qui a modelé ces paysages semble pourtant bien triste… Après avoir terraformer la planète afin d’en puiser toutes les ressources, le consortium à laisser sur place un grand nombre de ruines, de véhicules et autre système électronique.
Certaines ruines seront totalement vides tandis que d’autre auront été aménager par des nomades ou encore des habitants du village. Ainsi, au fil de nos explorations, nous découvrirons plusieurs petits lieux secrets semblables à des cabanes ou bases secrètes d’enfants.
Pour explorer pleinement ce monde, nous devrons améliorer les dispositifs de notre véhicule, tels que le radar ou le grappin. Pour ce faire, il nous faudra récupérer des pièces électroniques de différentes raretés dans les ruines et les épaves abandonnées par le Consortium.
Ces pièces permettront d’améliorer notre véhicule, et plus celui-ci sera équipé, plus nous pourrons explorer de nouvelles zones et accomplir d’actions lors de nos expéditions.
Exploration en veux-tu, en voilà !
Caravan SandWitch repose principalement sur l’exploration de Cigalo, que ce soit pour récupérer des pièces électroniques afin d’améliorer notre véhicule ou pour accomplir diverses quêtes. L’intrigue principale tourne autour de la recherche de votre sœur, mais pour maintenir l’intérêt du joueur, plusieurs quêtes annexes sont proposées, regroupées en chapitres. Ces missions secondaires consistent principalement à aider les habitants de Cigalo, souvent en recherchant d’objets spécifiques.
Un mystère plane également sur un personnage énigmatique que l’on croise fréquemment : une silhouette vêtue d’une cape et d’un grand chapeau rouge, probablement une femme à en juger par sa silhouette. Serait-ce la Sand Witch, la sorcière des sables, dont le nom se cache dans le titre du jeu ? Le mystère reste entier. De plus, dans un souci d’inclusivité, le jeu laisse au joueur le choix d’interpréter le genre de ce personnage et de plusieurs autres dans le jeu : il, elle, ou iel.
Le gameplay se décline en trois styles d’exploration distincts. D’abord, les trajets en véhicule à travers le désert et les vastes étendues. Ensuite, les phases à pied, notamment dans les forêts et grottes. Enfin, l’exploration en verticalité parsemée de puzzle, notamment dans les bâtiments en ruine laissés par le Consortium. Ces trois types d’exploration s’enchaînent de manière fluide, diversifiant ainsi l’expérience de jeu.
Côté gameplay, la maniabilité est correcte, que ce soit pour la conduite du véhicule, l’utilisation du radar, du grappin, ou l’interaction avec l’environnement et les personnages non-joueurs. De plus, le jeu n’est absolument pas punitif : pas de dégâts de chute, et bonne nouvelle pour les maladroits, il est quasiment impossible de retourner ou d’abîmer votre véhicule. Malgré les tentatives infructueuses de votre testeuse – qui admet une conduite plutôt médiocre –, jamais le van n’a été endommagé. Véritablement indestructible, ce véhicule est la voiture parfaite ! En cas de blocage, le jeu propose même une option pour vous ramener, vous et votre véhicule, au village, vous permettant ainsi de repartir rapidement à l’aventure.
Un point à noter cependant : le mappage des touches sur Nintendo Switch peut surprendre, mais il est modifiable. Toutefois, la personnalisation n’est pas entièrement prise en compte, probablement à cause d’un léger bug.
Une direction artistique surréaliste
Caravan SandWitch nous plonge dans un univers dystopique, mais que l’on aborde avec sérénité et bienveillance. Pas de monstres, pas de combats, et aucune punition en cas de mauvaise manipulation du personnage. En bref, un petit jeu chill, malgré un cadre parfois rude.
L’aventure semble vouloir montrer ce qu’une petite communauté bienveillante peut accomplir, même avec des moyens limités. Les couleurs vives des vêtements des villageois reflètent d’ailleurs parfaitement leur caractère chaleureux et leur entraide, malgré les difficultés de la vie sur Cigalo. À l’opposé, les paysages de la planète, ainsi que les bâtiments en ruine et véhicules abandonné du Consortium, sont beaucoup plus ternes, dominés par des teintes de blanc, beige et ocre. Les zones qu’ils occupent sont aussi bien plus vides que le village, et il est rare d’y trouver des animaux. Pourtant, au cœur des ruines ou sur des toits, nous trouverons des bases secrètes telles des cabanes d’enfant disséminées dans ces zones. Chacune d’elle aura des touches de couleurs vives, comme des coussins rouges et bleus, créant de petits havres de réconfort au milieu du désert.
En termes de graphismes, le jeu est assez sobre, avec peu de textures appliquées aux décors et presque aucune animation. Les points d’eau, qui scintillent légèrement, contrastent d’ailleurs avec la simplicité du reste des environnements. Le désert domine largement, même si l’on trouve quelques zones boisées. Si le jeu est plaisant à regarder, il manque peut-être un petit quelque chose pour rendre les décors plus attrayants. Cela dit, cette simplicité visuelle semble intentionnelle, participant à l’ambiance calme et sereine du jeu, sans superflu.
La bande-son est tout aussi tranquille et discrète, laissant toute la place aux actions du joueur. Quelques bruitages de moteur lors de nos trajets en van et de bips lors des interactions avec des ordinateurs suffisent à accompagner l’aventure. Une magnifique chanson joue au début du jeu et marque également les transitions entre les chapitres. On regrette cependant l’absence d’une radio dans le véhicule pour écouter cette musique en boucle et couvrir les désagréables bruits du moteur.
Caravan SandWitch est disponible sur l’eShop au prix de vingt-cinq euros.
Conclusion
En conclusion, Caravan SandWitch propose une expérience unique, mêlant exploration, bienveillance, et simplicité dans un univers dystopique. Le jeu se distingue par son atmosphère sereine, malgré le contexte difficile de la planète Cigalo. L'absence de combats et de punitions permet aux joueurs de se plonger dans une aventure paisible, où l'entraide et la communauté jouent un rôle central. Le gameplay, bien que minimaliste, se renouvelle avec trois styles d'exploration variés, offrant une bonne dose de liberté. Avec une durée de jeu oscillant entre 7 et 9 heures selon la manière de jouer, Caravan SandWitch garantit une expérience compacte et agréable. Cependant, le calme qui fait la force du jeu pourrait ne pas séduire tous les joueurs. Certains pourraient trouver le monde un peu vide par moments, et souhaiter davantage d'interactions ou de secrets à découvrir, peu importe l'endroit où l’on se trouve sur la carte. Bien que cette simplicité visuelle et sonore participe à l'identité du jeu, elle pourrait laisser un sentiment d’inachevé à ceux en quête d’une profondeur ou d’un rythme plus soutenu. Cela dit, Caravan SandWitch reste un excellent choix pour ceux qui recherchent une évasion tranquille, sans pression, dans un monde où l'on prend le temps d’explorer, d’aider les autres, et de profiter du voyage.
LES PLUS
- Ambiance sereine et bienveillante
- Un univers dystopique abordé avec calme
- Liberté d'exploration
- Durée de vie adéquate (environ 7 à 9 heures)
- Graphismes simples mais efficaces
- Le jeu n'est pas punitif
- Bande-son immersive
LES MOINS
- Manque de profondeur, d’activités annexes, d’éléments cachés
- Minimalisme graphique avec peu de textures et d'animations
- Mappage des touches perfectible
- Quelques bugs de camera sur Switch