The Mildew Children fait partie du genre « visual novel » (souvent abrégé VN), que l’on peut traduire littéralement par « roman visuel ». Il s’agit de jeux à forte vocation narrative où le joueur a très peu d’interactions. C’est un type particulièrement populaire au Japon et qui a de nombreux fans dans le monde entier. Si la plupart des VN se déroulent au pays du soleil levant et mettent souvent en scène des adolescents et des romances, The Mildew Children se démarque des autres jeux du genre par son ambiance et l’époque à laquelle l’histoire se passe. En effet, il nous emmène dans l’Europe médiévale avec pour thèmes principaux les sorcières,la mort et la réincarnation.
Mes sorcières bien-aimées
Tout le long, nous allons incarner la sorcière Kyrphel. Celle-ci est chargée de protéger le village à l’aide de trois autres acolytes en effectuant régulièrement un rituel qui permet aux habitants de pouvoir se réincarner à leur mort.
Dès le début du jeu, on comprend que ce VN ne sera pas comme les autres. Même si l’environnement est ensoleillé et les paysages magnifiques, quelque chose d’inquiétant se dégage de ce village. Tout d’abord, on ne croise que des adolescents et ensuite on tombe rapidement sur une jeune fille habillée de noir se baladant avec une faux. Celle-ci nous explique alors qu’il est facile de tenir les morts en respect, du moment qu’on sait comment s’y prendre. L’ambiance est posée.
L’intrigue principale se passe essentiellement dans le village et le jeu commence alors que le rituel va avoir lieu dans quelques jours. Au fil des dialogues, nous comprenons rapidement que ce sont les sorcières qui protègent les habitants et leur permettent de se réincarner à l’infini. Malgré l’aide apportée, la population n’hésite pas à dénigrer, discriminer et ostraciser les enchanteresses.
Cette ambivalence est parfaitement décrite lors des nombreux dialogues car ceux-ci sont particulièrement soignés, parfois même trop.
Une histoire très lourde (de conséquences aussi)
Comme tout bon VN, le gameplay est relativement simple et dépouillé. On déplace Kyrphel horizontalement pour passer d’une zone à l’autre et on interagit avec les personnes que l’on rencontre.
Le monde dans lequel elle évolue est particulièrement soigné, que ce soit dans ses visuels ou bien dans les croyances créées par les développeurs. L’histoire est prenante dès le début car un événement risque de chambouler le village et ses habitants. En effet, le rituel arrive dans quelques jours mais l’une des sorcières meurt subitement. Vous pouvez vous dire que cela n’est pas un problème dans un monde où les habitants se réincarnent mais en l’occurrence, la réincarnation concerne tout le monde sauf les sorcières… Si l’une d’entre elles meurt, il faut en trouver une autre car le rituel nécessite forcément quatre sorcières. Ce sera donc la mission de Kyrphel : interroger tout le monde afin de dénicher une remplaçante.
Tout passe donc par les dialogues et autant le dire tout de suite, il faut vraiment aimer lire dans The Mildew Children, Les dialogues sont nombreux et particulièrement copieux, souvent trop. Pour bien le comprendre, il faut signaler que le jeu n’est disponible qu’en anglais ou en russe. Et même en anglais, la langue choisie est une variante ancienne voire désuète où de nombreux mots ou formulations n’ont plus cours de nos jours. Il faut donc s’accrocher pour aller au bout de l’aventure.
Cela est vraiment dommage car l’univers du jeu est inquiétant mais aussi très prenant. Au fur et à mesure, on apprend que les habitants de ce village ont une espérance de vie très courte. Ils meurent en général à dix-neuf ans. C’est pour cela que nous ne croisons que des adolescents tout au long de l’aventure. Kyrphel elle-même ne semble pas âgée de plus de seize ou dix-sept ans. Nous comprenons donc l’importance qu’a la réincarnation pour tous les habitants du village et le poids qui pèse sur les épaules de Kyrphel.
L’aventure dont vous êtes le héros
Comme dit précédemment, on lira donc beaucoup et on aura parfois des choix à faire, qui entraîneront vraiment des conséquences sur la suite de l’histoire. C’est quelque chose de très appréciable mais qui est malheureusement plombé par une idée surprenante : il y a des mini-jeux lors des dialogues ! Cela consiste à appuyer sur des touches en rythme tout en devant faire des choix dans les dialogues… Cela a peut-être été pensé pour dynamiser un peu le jeu mais le résultat est complètement raté. Il en résulte seulement de la frustration et de l’agacement. Heureusement, une option présente dans les paramètres du jeu permet de désactiver complètement ces mini-jeux, ouf !
Pour terminer sur une note un peu plus positive, il faut reconnaître que visuellement le jeu est très joli. On a l’impression de lire un livre de fantaisie et c’est vraiment très plaisant. Les quelques animations des personnages sont aussi très réussies.
Concernant le son, les musiques participent parfaitement à l’ambiance médiévale du titre. On peut cependant reprocher l’absence de doublage des dialogues, qui aurait permis de dynamiser le jeu. Après, cela peut aussi se comprendre car le studio n’a certainement pas énormément de moyens.
The Mildew Children est disponible sur l’eShop au prix de dix euros.
Conclusion
The Mildrew Children est donc un jeu intéressant et relativement bien réalisé. Son histoire est prenante mais malheureusement trop lourde à suivre à cause du choix du type de langage. C'est vraiment dommage car le jeu avait vraiment du potentiel et ne nécessite que quelques ajustements pour en faire quelque chose d’agréable à jouer. Comptez cinq à sept heures pour finir le jeu.
LES PLUS
- De très jolis décors et personnages
- Une histoire originale et prenante
LES MOINS
- Les dialogues très nombreux dans un langage trop soutenu
- Pas de doublage pour dynamiser
- Les mini-jeux inutiles lors des dialogues