Que se passerait-il si la terre était carrée et non ronde ? Que ferions-nous si une invasion d’extra-terrestres insectoïdes avait lieu sur terre, suivie d’un assaut de plusieurs vaisseaux-mères et qu’une entité gigantesque encore plus puissante venait se rajouter à l’équation ? C’est l’opération que nous vous proposons de résoudre dans cette nouvelle critique… Prenez votre rapière laser, il est temps de dégommer des fourmis géantes… !
EDF – Défenseurs de la terre depuis plus de 20 ans !
La série Earth Defense Force n’en est pas à son coup d’essai. En effet, sa première apparition remonte à 2003 avec Monster Attack sorti à l’époque sur PS2. Le titre avait la particularité d’être développé pour être ensuite vendu dans la gamme « Simple » de D3 Publisher (une sous-division de Bandai Namco Entertainment). Pour faire simple (et sans mauvais jeu de mots), il s’agit d’une gamme visant à proposer des jeux ré-interprétant des classiques proposés à prix réduit, induisant de fait des temps et des coûts de développement amoindris, mais permettant aux développeurs de laisser libre court à leurs idées concernant les jeux et leurs mécaniques… C’est ainsi qu’est née la franchise Earth Defense Force (Chikyū Bōeigun au Japon) qui connaîtra une certaine notoriété en dehors du pays du soleil levant, de par sa nature originale et un peu bizarre. En effet, la série nous permet généralement d’incarner des soldats face à une invasion extra-terrestre.
La série compte 12 épisodes en incluant ce nouvel opus : 6 font partie de la série « principale » et les 7 autres sont des spin-off gardant le cœur du jeu d’origine (on affronte des extra-terrestres) mais avec des spécificités. Global Defence Force Tactics est un jeu de stratégie au tour par tour, Insect Armageddon est un « remake » du jeu plus orienté pour les américains (on y suit les pérégrinations d’une unité américaine). Quant à World Brothers, et plus particulièrement son second opus qui nous intéresse aujourd’hui, c’est une version au scénario et à l’aspect un peu plus légers (tout en voxels) avec d’autres particularités que nous détaillerons plus bas.
Ce nouvel épisode se déroule chronologiquement juste après World Brothers premier du nom. Une longue cinématique résume ce qu’il s’est passé durant l’épisode précédent, à savoir une invasion extra-terrestre, suivie d’une tentative d’invasion par une autre espèce, pour au final s’allier tous ensemble afin d’affronter une menace encore plus grande, le Dark Tyrant. La suite nous confronte toujours aux extra-terrestres, cette fois menés par une menace encore plus grande, directement issue du centre de la terre, Gaiarch. Ni une, ni deux, cette entité gigantesque réduit la terre (carrée) en plusieurs morceaux et balance en prime une invasion extra-terrestre… L’histoire vous propose alors de suivre les tribulations de Fyta Gether (habile jeu de mots avec Fight Together), une jeune recrue de l’Earth Defense Force qui se retrouve directement au front pour son premier jour d’entraînement.
Sœurs et Frères du monde !
Comme les autres opus de la série, Earth Defense Force: World Brothers 2 est un jeu de tir à la troisième personne, mais avec des graphismes en Voxels. Pour celles et ceux qui se poseraient la question, les voxels sont la dénomination pour les pixels en 3 dimensions, comme ceux que l’on peut retrouver dans Minecraft. Cet aspect un peu décalé est d’ailleurs la marque de fabrique des spin-off World Brothers. En plus de ces graphismes plus simplistes, le ton dans les dialogues et les réactions des personnages sont un peu plus décalés. On a même parfois l’impression de se retrouver face à un jeu type « Lego – Inscrivez ici le nom d’une licence célèbre ». Et puis il faut avouer que les Voxels sont plus ou moins des cousins numériques des briques danoises !
Outre cette différence d’ambiance par rapport à la série principale, la « branche » World Brothers permet aux joueurs de contrôler une équipe de 4 personnages aux capacités distinctes qu’il est possible d’alterner à notre guise durant la partie (oui ça fait aussi penser au gameplay de la série Lego). Tous ont des capacités standards à des niveaux différents ; ainsi ils peuvent courir (plus ou moins vite selon le personnage), sauter (même voler pour certains) et utiliser au moins une capacité spéciale et un super pouvoir dévastateur (ou curateur, c’est selon).
Nous sommes ainsi invités à évoluer dans des zones entourées par du vide (ben oui, la terre est carrée et a été divisée en plusieurs morceaux), où il vous sera demandé d’éliminer tous les envahisseurs gigantesques qui tentent de s’emparer de ces petits fragments. Les décors, également en voxels, sont pour certains destructibles (sous réserve que l’un ou les personnages que l’on a choisis disposent d’une puissance de feu suffisante).
Et c’est bien là, la force de World Brothers ! Outre les petites notes d’humour dans les dialogues (malheureusement uniquement en anglais), c’est la possibilité de monter sa petite équipe de 4 personnages pour mener à bien l’extermination. Et autant dire qu’il y a l’embarras du choix ! Des centaines de personnages différents sont à débloquer/sauver dans les niveaux (chaque niveau compte généralement 2 personnages à trouver, qui rejoignent ensuite votre escadron de voxels). Chacun d’eux a des capacités distinctes. Certains peuvent compter sur des jetpack, ce qui facilite l’extermination des ennemis volants ; d’autres utilisent un fusil sniper qui fait beaucoup de dégâts mais dispose d’un chargeur limité et d’un temps de recharge plus élevé, tandis que les derniers peuvent préferer les affrontements tantôt à mains nues (avec des gants de boxe) ou à coup de lance en bois (courte portée, mais terriblement puissantes). Il est même possible de modifier les armes équipées en fonction des personnages. Toutefois, chacun a des affinités avec des armes spécifiques, le dotant alors d’un bonus d’attaque non négligeable. Outre les armes à utiliser, il est également possible de conduire des véhicules dans certains niveaux (on vous a parlé du pseudo mécha ? voilà c’est fait !)
Ainsi, même si les missions ont toutes le même objectif « pan pan boum boum zap zap jusqu’au dernier monstre », cette redondance est en partie cassée par la possibilité d’assembler une équipe différente à chaque mission et pourquoi pas, de se compliquer un peu la tâche en alignant seulement des personnages qui combattent au corps à corps.
Lézards Pistache et Kaijus Chouettes !
Autant vous dire qu’en fonction des missions, ce genre de choix pourrait compliquer la tâche, notamment dans le cas où la majorité des ennemis sont volants… D’ailleurs les ennemis, parlons-en ! On commence tranquillement avec des insectoïdes de type fourmis géantes, en passant par des fourmis rouges avec plus de mordant, des scorpions, mouches et guêpes démesurés, des quadripodes rappelant celui opposé à M. Indestructible en passant par des batraciens géants armés de pistolet laser ou encore d’un kaiju aux Voxels ressemblant très fortement à un certain Gojira… Le bestiaire, en plus d’être complètement barré, s’avère franchement varié et on se surprend à prendre du plaisir en dégommant ces essaims de créatures qui ne rêvent que de vous exterminer.
Bien entendu, vous pouvez compter sur certains PNJ fantassins pour vous assister, ainsi que sur les autres personnages qui composent votre équipe et évolueront à vos côtés (contrôlés par l’IA) pendant que vous affronterez les ennemis. Ces derniers sont franchement nombreux à l’écran et pourtant, nous n’avons pas constaté de ralentissements durant nos sessions. Cela est très certainement dû au moteur du jeu, qui semble réduire le nombre de mouvements des adversaires quand ils sont nombreux et au loin, ou alors beaucoup mais près de vous… Jamais nous n’avons eu l’impression que notre personnage était ralenti dans l’action. Même s’il est vrai que l’on remarque quand même les mouvements moins fluides des ennemis, ils se déplacent tout de même avec une certaine vitesse. Les personnages et les décors tout en voxels ne proposent pas des textures ultra détaillées. Néanmoins, le rendu est franchement très réussi avec des ombres des personnages qui ne sont pas des simples ronds au sol et des couleurs très flashy qui donnent un côté délicieusement vivant et « cartoon » à l’ensemble. Les décors sont pour certains inspirés (on peut se promener dans un pseudo Paris en Voxels, avec la tour Eiffel qui va bien), d’autres un peu moins (les champs ou les docks). Les différents personnages font des mimiques amusantes et les combats au milieu des lasers, des explosions dignes de la destruction de la Maison Blanche dans Indépendance Day sont autant de feux d’artifices qui contribuent inconsciemment à prendre du plaisir et relâcher la pression pendant les parties (tout en restant vraiment fluide).
Le jeu est très accessible, pas forcément « trop » facile (il peut arriver que l’on doive reprendre une mission du début en cas d’échec), mais suffisamment permissif pour réussir à achever la seule et unique tâche qui nous est confiée tout au long des 104 missions (représentant pas loin d’une bonne quinzaine d’heures de jeu), à savoir si vous avez bien suivi… TIRER SUR TOUT CE QUI BOUGE ET DÉTRUIRE LES ENVAHISSEURS !
Bien que les ennemis soient tous de taille « Kaiju », notre puissance de feu a généralement tendance à nous surprendre. D’ailleurs, à force de dégommer des ennemis, vous ferez augmenter une jauge vous permettant de déclencher la super capacité du personnage que vous jouez. Une fois pleine, une pression sur le joystick droit et vous aurez droit à une courte animation, avec le nom de l’attaque généralement suivie d’une bonne grosse déferlante dévastatrice… ou la génération d’une barrière de protection, ou encore celle d’un dôme permettant de recharger sa barre de vie. C’est là encore que l’on peut jouer sur la subtilité de certaines associations. Soit on choisit une équipe « méga bourrine aux lasers de la mort », soit on inclut dans sa troupe un défenseur, pour ensuite déclencher une attaque « méga bourrine aux lasers de la mort » avec un autre personnage. D’ailleurs, en jouant la même équipe, vos personnages gagneront des points d’expérience qui leur permettront également de devenir plus puissants. Il en va de même pour les armes et l’équipement que vous utiliserez. Plus vous gardez les mêmes, plus ils gagneront en efficacité. Vous l’aurez compris, malgré des enjeux en apparence limités, les possibilités de jeu sont quasi-infinies !
Earth Defense Force : World Brothers 2 est disponible au tarif de 39,99 euros sur l’eShop !
Conclusion
Avec son petit côté humoristique des jeux LEGO et ses graphismes en Voxels façon Minecraft, Earth Defense Force : World Brothers 2 s’avère être une expérience plutôt plaisante. Malgré le côté redondant des actions à mener (on avance et on nettoie les zones), le jeu se renouvelle par la grande variété de personnages et d’items à débloquer. Dommage qu’il ne dispose pas d’au moins de textes en français pour toucher un public plus large. Avec une petite promo, le titre reste très recommandable !nNB : le jeu propose un mode multijoueur en ligne ou en réseau local. Malheureusement, lors de nos tests, il n’était pas encore disponible pour tout le monde. De fait, nous n’avons pas été en mesure de tester ces modes. Néanmoins, nous tâcherons de compléter notre critique une fois le jeu disponible à un plus grand nombre, le multi étant très certainement un bon moyen de renouveler l’intérêt pour cette aventure !
LES PLUS
- La durée de vie
- Le nombre de personnages, armes et objets à débloquer
- L’humour, surtout dans les dialogues
- Plutôt joli !
- Les attaques spéciales
- On peut piloter des (quasi) Mechas
- Le côté Starship Troopers / Godzilla pour les jeunes
LES MOINS
- Pas de traduction française
- Un peu redondant dans les actions à accomplir
- Un multi local sur la même console aurait pu être sympa