À chaque nouvelle itération d’EA Sports FC, nous, les joueurs de Nintendo Switch, nous interrogeons. À quoi aurons-nous le droit cette année ? À un opus insipide, avare en nouveautés, ou bien à une version complète et réussie de cette aventure footbalistique ? Si les dernières années, Electronic Arts proposait une version au rabais sur notre console, il faut avouer que malgré les bugs, la version d’EA Sports FC 24 était satisfaisante à bien des égards. Que nous donne cet opus EA Sports FC 25, disponible depuis le 27 septembre en physique comme sur l’eShop au prix de soixante euros ? Réponse tout de suite.
Le retour de la licence iconique
EA Sports FC 25 est un jeu de football. Très arcade, c’est l’un des jeux de sport les plus populaires qui existe, et ce depuis des décennies.
Le gameplay est assez simple et n’importe qui, notamment grâce au grand nombre d’options disponibles, peut prendre le jeu en main. Les débutants et néophytes peuvent jouer avec l’option « une seule touche » alors que les experts pourront s’amuser avec les gestes techniques, les différents types de tirs, etc.
Cette année, EA Sports FC 25 propose un contenu, si nous regardons objectivement, qui est toujours aussi massif. Outre le classique mode d’envoi, il y a de quoi se perdre des heures et des heures avec le mode carrière (manager), le mode pro (pour contrôler un joueur) et le mode Ultimate Team.
Les changements par rapport à l’année dernière sont assez nombreux. Ils ne révolutionneront pas la licence, mais ils essaient au moins d’apporter un vent de fraîcheur au jeu.
En termes de gameplay, vous ne verrez pas de grandes différences. Le fond est toujours le même, les IA sont toujours aussi peu claires et lisibles, et les gardiens font des erreurs stupides qui risquent de vous frustrer.
Des fenêtres s’afficheront dorénavant pendant les matchs en fonction du déroulé de la rencontre. Si vous perdez, le jeu vous conseillera par exemple de passer à une formation plus offensive.
Les changements ont été améliorés ; nous pouvons remplacer un joueur fatigué très rapidement, en choisissant parmi trois propositions. Ce petit ajout est vraiment pratique et fluidifie l’expérience.
Commençons avec le mode carrière, dans lequel nous contrôlons le manager d’une équipe (existante ou créée par vos soins). Le but est de réussir à gérer son équipe, ses transferts, ses contrats, l’entraînement mais aussi son centre de formation afin de devenir la meilleure équipe mondiale.
Cette année, en plus des postes habituels (défenseur, milieu, etc.), les joueurs peuvent aussi avoir des rôles. Que vont-ils faire ? Aura-t-on un milieu plutôt centré sur l’attaque, la récupération ?
Des nouveautés intéressantes…
Cette idée, déjà présente sur la licence Football Manager, est dans le fond une bonne idée. Mais dans les faits, et à l’heure actuelle, c’est très pauvre et nous ne pouvons pas faire grand-chose avec.
Autre nouveauté (aussi disponible dans le mode pro) : la possibilité de coacher une équipe féminine. Cette idée va elle aussi dans le bon sens et apporte un défi assez novateur ; les transferts, les salaires correspondent en effet à la réalité du marché.
Là où avec une équipe masculine il faudra au minimum cent millions d’euros pour acheter un grand joueur, avec une équipe féminine, « seulement » deux millions permettront d’acheter la dernière Ballon d’Or et trois autres grandes joueuses.
Si cet ajout est intéressant, comme pour les rôles, il est bien trop peu développé pour devenir vraiment pertinent. Il n’y a pas assez de championnats, pas assez de joueuses, aucune équipe de deuxième division et l’intérêt est finalement assez limité.
Une autre nouveauté de ce mode est l’ajout du tournoi des jeunes. Il est ainsi possible de faire des matchs 5v5 contre d’autres équipes de jeunes afin de renforcer nos poulains. L’idée est intéressante, même si elle est peu réaliste et nous laisse perplexe ; depuis quand des U18 jouent sur des petits terrains dans cette configuration ?
Pour essayer de pallier aux nombreux bugs liés aux animations lors des transferts, EA Sports FC 25 a supprimé les vidéos pour les remplacer par des images fixes, ce qui, ironiquement, n’empêche pas le jeu de crasher. Nous avons connu en mode carrière d’innombrables crashs lors de ces phases.
En général, ce mode carrière continue d’être intéressant, conséquent et peu réaliste (notamment sur les transferts). Il ne remplacera jamais un Football Manager, mais il offre aux joueurs la possibilité de créer l’équipe de leurs rêves sans trop de défis.
Le mode carrière pro (dans lequel nous ne contrôlons qu’un seul joueur) propose lui aussi une refonte qui s’inspire très fortement de la licence NBA 2K, avec ses réseaux sociaux omniprésents, tout en gardant l’esprit de feu LFP Manager avec ses achats pour améliorer nos joueurs. Electronic Arts essaie de proposer une expérience plus immersive, avec plein de petites nouveautés.
… mais pas assez poussées pour être pertinentes
Déjà, après la personnalisation de notre joueur, nous pouvons choisir quel type de carrière nous voulons faire. Voulons-nous être un jeune pro proche de la gloire ? Une star déjà confirmée ? Un joueur expérimenté qui tente un come-back ?
Nous pouvons aussi incarner une des quatre légendes disponibles ; voulons-nous être Thierry Henry ou Andrea Pirlo ? Nous avons l’impression de nous répéter, mais si l’idée d’incarner une légende est géniale, la réalité est terne et peu attractive.
Le mode légende nous permet juste d’incarner un joueur d’un niveau déjà au top pour le faire jouer dans l’équipe de notre choix. Nous aurions tellement voulu avoir un Thierry Henry qui doit faire ses preuves à Monaco, puis confirmer à Arsenal, ou un Andrea Pirlo qui, en signant à la Juve, doit prouver au monde entier qu’il est encore un joueur d’exception.
Hormis ce point, le mode pro est intéressant même si l’argent prend parfois plus d’importance que l’aspect sportif. Car hormis les objectifs en match, nous avons également un agent qui nous fixe des objectifs saisonniers.
Ces derniers nous permettent d’aller dans un nouveau club et de toucher un salaire plus important. L’argent que nous gagnons nous permet d’acheter des objets qui amélioreront notre joueur (comme un trampoline, par exemple). Au final, cet aspect financier nous amène très souvent à quitter notre club formateur pour pouvoir exploiter au maximum le potentiel de notre poulain.
Un jeu qui reste intéressant…
Vous vous amuserez certainement avec le mode pro (qui est le seul mode dans lequel le jeu n’a pas freezé !) qui apporte lui aussi des dizaines d’heures de jeu. Même si les nouveautés sont encore très légères et encore loin de rivaliser avec un NBA 2K, elles continuent d’apporter un petit plus, à condition que vous jouiez à un autre poste que celui de gardien.
Celui qui choisit une carrière dans les buts peut commencer un nouveau livre en même temps, car même en choisissant le club le plus faible du jeu, vous aurez un tir adverse toutes les cinq minutes.
Terminons avec le mode Ultimate Team, le mode le plus populaire du jeu, avec ces packs à acheter qui rendent l’expérience plus proche du pay-to-win que du jeu de football.
Cette année encore plus que l’année dernière, le côté pay-to-win est présent ; il y a moins de récompenses qui sont elles-mêmes moins qualitatives, et les bonnes cartes se font donc… encore plus rares.
Conséquence logique, les prix des cartes ont augmenté. Là où l’année dernière, nous pouvions constituer une équipe viable avec peu de moyens, cette année, il faudra au minimum mille pièces pour un joueur moyen + (un joueur de niveau 80).
Il faudra donc soit jouer, jouer et rejouer pour gagner des pièces, soit passer à la caisse pour avoir une équipe compétitive, sachant que nous avons rencontré des adversaires même en débutant en ligne avec des équipes bâties pour atteindre les sommets.
La vraie nouveauté de cet opus se situe dans le mode rush, une « extension » du tournoi pour les jeunes disponible en mode carrière, dans lequel nous allons nous affronter dans des matchs de six minutes en 5v5.
Dans ce mode rush, nous n’incarnons qu’un seul footballeur (hormis le gardien, les autres joueurs sont contrôlés par d’autres personnes) que nous choisissons avant le match. À nous de choisir le joueur qui aidera le plus l’équipe et de se coordonner avec de parfaits inconnus.
Les règles du mode rush changent par rapport à un match classique. Il n’y a pas de carton rouge mais un carton bleu qui nous exclut pendant une minute, les hors-jeux fonctionnent différemment et les buts pleuvent à foison.
Ce mode est une véritable bouffée d’air frais sur la licence et nous l’avons beaucoup apprécié. Même si certains joueurs sont toxiques (certains sont inactifs, d’autres refusent de défendre ou de faire la passe), il y a un vrai potentiel avec cette formule.
Si nous arrivons à oublier les longs temps de chargement et les bugs
Hormis ce nouveau mode (qui remplace le Volta) et les récompenses moins sympathiques, peu de changements à noter dans le jeu et les fans pourront s’amuser, à condition, et nous allons vous en parler juste après, qu’ils supportent la réalisation générale de cet opus.
EA Sports FC 25 apporte dorénavant les toutes dernières nouveautés sur Nintendo Switch. Malheureusement, ces nouveautés impactent grandement les performances du jeu.
Le jeu possède de très longs temps de chargement. Que ce soit pour accéder à un menu dans le mode carrière, pour démarrer un transfert ou pour récupérer nos récompenses sur Ultimate Team, tout est saccadé.
Ce manque de fluidité impacte grandement l’expérience de jeu. Nous avons même pris l’habitude pendant notre test de lire les actualités tant les temps de chargement sont longs.
Les bugs sont multiples, et le jeu freeze à certains moments. C’est très désagréable d’avoir à éteindre et rallumer son jeu à plusieurs reprises.
Si nous rajoutons que les touches sont moins agréables et intuitives pour se repérer dans les menus, nous avons tout d’un jeu frustrant qui, selon nous, est sorti un petit peu trop tôt.
Le contenu d’EA Sports FC 25 reste impressionnant et offre de nombreuses dizaines d’heures de jeu théoriques. Malgré tout, si vous avez déjà la version 2024, nous ne pensons pas qu’il soit nécessaire de débourser à nouveau soixante euros sur Nintendo Switch pour un opus à la technique défectueuse (hormis si vous n’avez pas d’autres consoles et que le mode Ultimate est votre passion).
En termes de graphismes, il y a peu de changements à noter : le jeu est toujours moins bon que les autres, même si nous reconnaissons cependant les footballeurs. Il est toujours frustrant de voir l’absence de détails (le public pixelisé, les cheveux statiques, etc.), mais la licence continue de faire un bon strict minimum sur Nintendo Switch.
Nous vous fournissons dans ce test uniquement des screenshots réalisés lors de nos sessions pour que vous puissiez voir les graphismes réels du jeu.
La bande-son est moins éclectique que l’année dernière et elle reste de qualité si vous aimez les titres « urban » avec une forte dominante d’électro et de hip-hop. Ce n’était pas notre tasse de thé et préférions notamment les Rolling Stones l’année dernière, mais ce n’est qu’une question de goût et de génération.
Nous vous joignons trois vidéos réalisées par nos soins afin de vous présenter les trois modes cités dans notre test. Dans deux de ces vidéos, le jeu freeze à la fin.
Conclusion
EA Sports FC 25 est un nouvel opus en toute petite forme. Si le contenu est toujours aussi conséquent, promettant de longues heures de football, et que les changements sont intéressants, nous avons une expérience cette année techniquement très moyenne, avec de longs temps de chargement, une IA toujours perfectible et de nombreux bugs. Les nouveautés sont certes intéressantes, mais peu impactantes. Il est alors difficile pour nous de vous recommander cet opus sur Nintendo Switch, surtout à soixante euros.
LES PLUS
- Un jeu de football toujours aussi complet
- Des nouveautés intéressantes
- Le mode rush
- Accessible en termes de gameplay
LES MOINS
- Des nouveautés qui restent en surface (légende en carrière, équipes féminines, rôles en match, etc.)
- Encore plus pay-to-win que l’année précédente
- Des ralentissements très marqués qui gênent l’expérience
- Des bugs et des freezes fréquents
- Soixante euros pour peu de nouveautés
- Une IA pas toujours au point
- Forcément moins joli que sur les autres consoles