Sword Art Online, une licence que vous n’avez pas pu esquiver durant les 15 dernières années et qui a su mettre en avant le genre Isekai, devenu de plus en plus populaire. Après plusieurs adaptations, nous avons le droit à la toute dernière sur Switch et disponible en même temps que les autres ! C’est parti pour Sword Art Online Fractured Daydream.
On prend les mêmes et on recommence
L’histoire de ce Sword Art Online Fractured Daydream n’est pas bien écrite. Si le postulat de départ est simple, il y a de nouveaux personnages créés spécialement pour l’occasion ainsi qu’une nouvelle technologie appelée Galaxya, qui permet de revivre des moments passés dans l’univers du jeu. Mais cette dernière fonctionnalité va engendrer finalement plus de bugs que de bien et comme par hasard, notre cher Kirito va se retrouver à nouveau bloqué dans un jeu vidéo. Oui, nous sommes sur le joueur le plus poissard du monde !
L’histoire est un prétexte au fan service le plus complet. Nous retrouvons presque tous les personnages que nous apprécions dans la série animée plutôt que ceux du roman initial. Répartis dans 6 classes différentes, certains seront plutôt axés corps à corps, tandis que d’autres combattront à distance (des arrivants de l’époque Gun Gal Online). Quelques personnages ont aussi la capacité de voler car ils proviennent de ALfheim Online. Bref, un véritable fan service qui fait du bien, tout comme le panel de skins déblocables.
Pour boucler l’histoire, il faut entre six et sept heures. Une fois celle-ci terminée, vous débloquerez du contenu endgame qui va permettre d’ajouter une fin à chaque personnage du jeu. Car oui, l’histoire est une excuse pour vous obliger à jouer et tester chaque perso et les débloquer par la suite dans le mode multijoueur. Répartie en 5 chapitres qui contiennent 6-7 missions, c’est justement le souci du découpage du jeu. Là où SAO est un MMO RPG dans lequel Kirito se meut, nous n’avons ici le droit qu’à des missions découpées. C’est très décevant. Là où Hollow Realization, (âgé de 10 ans, mais disponible sur Switch) nous faisait vivre un vrai action RPG avec des techniques et de la montée en niveaux, ce principe se perd ici pour laisser place à de petites missions très rapides et de nombreux chargements. Souvent axé en « cinématique > niveau > cinématique », on a une fâcheuse impression d’être dans un jeu mobile.
Orienté multi
La partie solo est plutôt faible. Si vous ajoutez les missions secondaires et l’endgame, on atteint difficilement les 10 heures, mais si vous souhaitez avoir la meilleure note dans toutes les difficultés, vous allez bien sûr augmenter la durée artificielle du titre. Mais le jeu est axé multijoueur comme sa campagne de communication nous l’a démontrée, avec un mode d’exploration libre très peu intéressant, son seul intérêt étant de prendre en main les différents personnages et classes du jeu.
En revanche, deux autres modes plus attirants sont disponibles. Jouables à 20, vous allez être répartis dans 5 équipes de 4 joueurs. Le premier mode sera le coop, dans lequel vous allez devoir avancer dans un niveau pour atteindre un boss final. Pendant ce niveau, vous allez être avec vos 3 coéquipiers. il faudra attaquer des monstres et activer des mécanismes pour finalement rejoindre les 4 autres équipes et vaincre un boss. C’est rigolo, étant donné que l’univers est vide et qu’il n’y a jamais beaucoup de monstres. C’est plutôt fluide, mais on a quand même l’impression que le lobby avant de lancer la mission est plus long que la mission elle-même si on lui ajoute le chargement initial.
On passera donc rapidement au mode Raid de Boss, jouable également à 20. Ici, les missions seront plus longues malgré qu’il n’y ait pas grand-chose à faire. C’est un simple combat où il faudra taper le plus fort possible pour faire tomber le boss, mais aussi être l’équipe qui a infligé le plus de dégâts. Ces boss sont de sacrés sacs à PV et les missions seront donc plus longues que celle du mode coop !
Le nombre de missions coop et de boss est plutôt faible. On se retrouve donc rapidement à refaire le même contenu en boucle. Espérons que les DLC augmentent un peu tout ça, même s’il faut repasser à la caisse. Dans le jeu, vous aurez aussi une partie Archive qui nous permet de revoir des vidéos d’anciens jeux mais aussi de donner des boosts de puissance à tous vos personnages.
Malheureusement, on est sur Nintendo Switch
Et c’est là que tout retombe ! On est sur Nintendo Switch et on a eu le malheur d’aller regarder des vidéos du jeu sur d’autres consoles… Autant dire que ce n’était pas une bonne idée. Le jeu sur Switch est globalement laid, beaucoup d’aliasing, de pertes d’effets, de popping et de ralentissements notamment sur les boss, car il y a trop de joueurs et d’effets à l’écran. Si malgré le support le jeu semble daté, on a quand même cette fâcheuse impression d’un travail minimal.
On a un peu essayé d’éviter de parler du gameplay, mais à un moment donné il faut crever l’abcès. Si nous sommes fan des musous avec la masse d’adversaires disponibles, ici on atteint difficilement les 10 ennemis. De plus, nous n’avons pas d’augmentation de niveau comme dans un RPG classique, mais plutôt une progression qui se fait à force de jouer un personnage. Si vous souhaitez monter l’intégralité des persos, cela vous demandera des centaines d’heures tant la progression est lente. Pendant la mission coop, par exemple, vous allez augmenter de niveau à force d’avancer pour atteindre le boss, ce qui débloquera vos 3 attaques spéciales puis votre attaque ultime. Ces attaques ne sont pas paramétrables et sont fixes à votre personnage, ce qui est bien dommage. On a donc un gameplay qui tourne vite en rond malgré le fait qu’il soit agréable.
Le fait de farmer les mêmes missions en boucle n’est pas sans intérêt. Nous allons pouvoir débloquer des équipements et des armes, pour bien évidemment faire plus mal et résister plus longtemps. Avec les différents modificateurs à disposition, il y aura un peu de théorie crafting, même si utiliser l’option de recommandation automatique sera plus que suffisant. Cependant, vous ne pourrez pas vraiment changer le gameplay des personnages. Kirito, par exemple, ne pourra jouer qu’avec les doubles épées et qui lui sont accordées, car les loots sont bien exclusifs à un personnage.Le jeu n’est pas obligatoirement online, mais est presque inintéressant sans. Vous n’aurez accès qu’au mode histoire si vous n’êtes pas en ligne. Si vous avez le malheur de mettre la console en veille, vous retournerez à l’accueil avec un nouveau petit chargement (comme si on n’en subissait pas assez). De plus, ce qui frappe quand on lance le jeu, c’est le menu daté voire même vieillot, blindé d’informations, qui nous rappelle les free-to-play. Mission journalière et hebdomadaire pour remplir un « pass de combat » (qui ne se nomme pas ainsi, nous ne sommes pas dupes) nous apportant diverses monnaies, autres équipements ou skin de cartes. Inclus gratuitement dans le jeu, avec une durée pour le remplir, nous espérons qu’il n’y en aura pas de payants par la suite. Le premier « character pass » est disponible à 24.99€ et d’autres suivront certainement. Des skins sont aussi disponibles à l’achat.
Cependant tout n’est pas négatif : le doublage officiel japonais est présent, le texte du jeu est entièrement traduit en français et il y a un très bon travail fait sur les musiques.
Sword Art Online Fractured Daydream est disponible sur l’eShop comme en physique.
Conclusion
C’est donc un sentiment mitigé qui nous remplit quand on repense à Sword Art Online Fractured Daydream. Une histoire plus qu’anecdotique même si pleine de fan service, des missions pas très intéressantes à effectuer, une orientation multijoueur plutôt sympa mais cantonnée à des missions cloisonnées et rapides. Le bilan est donc plutôt négatif dans l’ensemble. Cependant, si on est fan de Sword Art Online, le jeu fait le job malgré un prix plutôt élevé et des DLC payants. Si le doublage et la musique sont un bon point, il faut quand même jouer avec ces graphismes datés et aliasés sur notre belle petite console.
LES PLUS
- Du fan service à gogo
- 21 personnages jouables
- Plein de costumes
- Du farm
- Doublage japonais de l’anime
LES MOINS
- Adios l’aspect MMO
- Des missions courtes et cloisonnées
- Des graphismes qui datent de Mathusalem
- De l’aliasing
- Des ralentissements
- Des DLCs déjà dispos (24.99€ le pass n°1)
- La sensation d’être dans un free-to-play payé plein pot