C’est un peu avec surprise qu’on se retrouve avec la sortie de Crown Wars: The Black Prince en cette fin de mois de novembre. Annoncée en même temps que les autres versions, cette monture Nintendo Switch a loupé le coche de la sortie du jeu en mai dernier sur PC et autres consoles. Et c’est avec une certaine discrétion qu’on le voit arriver sur la console hybride via l’eShop mais aussi en boutique.
C’est une belle journée !
Avec une réception mitigée lors de sa sortie avant l’été, on ne peut qu’avoir peur de voir un jeu avec cette ambition graphique sur Nintendo Switch. Crown Wars: The Black Prince plonge le joueur dans une période trouble de la guerre de Cent Ans. Vous incarnez le chef d’une baronnie, confronté non seulement aux invasions ennemies et à la gestion interne de vos terres, mais aussi à une menace surnaturelle croissante. De quoi avoir des journées bien remplies. L’intrigue ajoute une couche de mystère à un contexte historique finalement peu exploité via notre média.
Les graphismes de Crown Wars: The Black Prince misent sur un style semi-réaliste, fidèle à son ambiance médiévale. Ambitieux mais curieusement bien adapté sur Nintendo Switch, les environnements recréent des paysages typiques de l’Europe de l’Ouest au XIVe siècle : villages en ruines, champs de bataille et donjons sombres. Bien que les textures manquent parfois de détails sur certains modèles, les effets visuels (comme les flammes et les ombres) sont assez réussis. Cependant, les animations restent très voire trop rigides, particulièrement lors des combats, ce qui casse un peu avec l’environnement.
Une si belle journée qui s’achève
Oui, ce n’est pas le plus beau jeu de la Nintendo Switch, ni la meilleure adaptation, mais la partie graphique / technique sans baisse de framerate rend le jeu agréable à parcourir une fois l’œil adapté à l’esthétique globale du jeu. La bande-son accompagne bien l’ambiance médiévale avec des musiques orchestrales sobres et quelques accents de tension lors des batailles. Les effets sonores (cliquetis d’armures, bruits de chocs d’armes) sont réussis mais parfois trop redondants. Les doublages sont rares et vraiment inégaux, on passe de l’acceptable au projet étudiant de première année. Dommage.
Autre information à savoir, le jeu est très sanglant. Sans être dans la surenchère, certaines scènes peuvent choquer un public non averti. Mais une option dès le début du jeu permet de diminuer, voire retirer, ce trop plein d’hémoglobine. De même, lors de la création de votre partie, on vous propose différents modes de difficulté. Dans cet opus, cette dernière étant assez relevée, on vous conseille vivement de prendre la plus simple pour votre premier run. Ça n’enlève en rien le plaisir de jeu, bien au contraire, tant la difficulté devient de plus en plus abusive tout au long du jeu.
Donne l’envie d’aimer
Côté gameplay, le jeu propose des combats au tour par tour très inspirés de X-COM, où chaque personnage dispose de points d’action pour se déplacer, attaquer ou utiliser des compétences. Les maps sont bien conçues, intégrant des interactions comme l’usage de pièges ou d’armes spécifiques (catapultes, par exemple). Les affrontements nécessitent une planification stratégique, d’autant plus que l’IA imprévisible impose de rester vigilant. De plus, l’absence de tutoriel rend l’apprentissage des mécaniques abruptes et presque indigestes. C’est dommage car le système nous propose un gameplay très intéressant et riche, mais sans même une bulle explicative, le jeu vous fait comprendre que si vous n’êtes pas un habitué du genre, vous n’êtes pas le bienvenu sans roter du sang.
Vous aurez le choix entre 6 classes : Croisé, Alchimiste, Maître des bêtes, Flagellant, Duelliste et Artilleur, chacune avec des compétences et des armes uniques. Armures lourdes, ours de combat, fioles explosives… La progression des soldats (jusqu’à 50 customisables) est personnalisable grâce à un arbre de compétences et une spécialisation dans certains types d’armes. Entre deux missions, vous devez développer votre domaine en construisant et améliorant des bâtiments comme la forge ou la caserne. Ces améliorations influent directement sur vos performances au combat, mais la gestion reste toutefois simpliste par rapport à d’autres jeux du genre.
Une si belle journée souveraine
Avec une campagne qui demande entre 20 et 30 heures selon le niveau de difficulté et les quêtes annexes, la durée de vie est convenable pour un jeu du genre. De plus, la répétitivité de certaines missions annexes peut réduire l’intérêt à long terme.
Les deux DLC disponibles au lancement Blood Pact Weapon Skins et Brotherhood of Light Cosmetic Pack ne proposent pas de rallonger la durée de vie car uniquement cosmétiques. Le premier vous propose de brandir les armes démoniaques de l’Ordre contre lui-même en vous équipant de ce pack d’apparence d’armes. Le deuxième vous propose de combattre les ténèbres et l’Ordre en arborant fièrement le pack de cosmétiques de la Fraternité de la Lumière. Il contient un heaume unique pour chacune de vos classes ainsi qu’une nouvelle apparence pour vos armes et le pack de Sacred Emblems pour personnaliser votre escouade et votre bannière.
Conclusion
Crown Wars: The Black Prince est un jeu tactique intéressant de par son univers pour les amateurs de stratégie au tour par tour « à la X-COM », mais il souffre de défauts techniques et d'un manque de polish dans certains aspects. Son système de progression et ses combats tactiques sont les points forts, tandis que l'absence de tutoriel, les bugs et une réalisation graphique moyenne pourraient rebuter certains joueurs. On a quand même l’impression d’avoir une super idée qui manque de travail et qui arrive sur nos consoles de manière assez abrupte.
LES PLUS
- Combats tactiques intéressants
- Ambiance médiévale originale pour le genre
- Durée de vie
- Loin du désastre de X-COM en termes de portage
LES MOINS
- Problèmes techniques sur Switch comme sur d’autres consoles
- Difficulté de prise en main
- Narration superficielle
- Répétitivité
- Une difficulté absurde