Dans un eShop saturé de mauvaises idées moult fois recyclées et de concepts mobiles portés à la va-vite, Sculpt People arrive sur Nintendo Switch avec une promesse séduisante : laisser libre cours à la créativité en sculptant des visages en pâte à modeler virtuelle. Portage direct et peu inspiré d’un jeu mobile, Sculpt People illustre les défauts des adaptations paresseuses où l’ambition est laissée au placard.
Derrière Sculpt People, on retrouve à nouveau le studio CrazyLabs, principalement connu pour ses jeux mobiles casuals port. Spécialisé dans des titres éphémères, le studio vise souvent un public peu exigeant à la recherche de courtes distractions. Bien que cette philosophie fonctionne parfois sur smartphone, elle ne justifie toujours pas un portage sur une console dédiée au jeu comme la Nintendo Switch.
On ne s’attendait à rien et on est quand meme décus
L’objectif de Sculpt People est simple : modeler des visages en suivant des demandes spécifiques. Chaque client apporte une photo ou une idée, et le joueur doit sculpter, peindre et affiner pour correspondre aux attentes. En théorie, cela pourrait être un jeu relaxant et créatif. En pratique, les outils sont maladroits, les mécaniques simplistes et le résultat rarement gratifiant.
Le jeu ne propose aucune narration ou contexte pour justifier ses mécaniques. Vous êtes plongé dans un atelier sans explication, avec pour seule motivation la satisfaction d’un client dont les réactions sont caricaturales et souvent hors de propos. Sculpt People repose sur des mécaniques ultra-simplifiées. À l’aide d’outils limités, vous sculptez, appliquez des couleurs et ajoutez des accessoires.
Vous pouvez faire n’importe quoi, de toute façon le jeu modèle pour vous les bonnes formes et vous impose les effets pour aller jusqu’à un résultat acceptable. Les interactions sont mécaniques et répétitives. La précision nécessaire pour modeler correctement est volatile, et les résultats semblent souvent hors de contrôle, peu importe les efforts du joueur. Les mini-jeux censés varier l’expérience tombent à plat en raison de leur manque de complexité et d’intérêt.
Les commandes, clairement pensées pour l’écran tactile d’un smartphone, sont maladroites sur Switch. Jouer avec les Joy-Con est un cauchemar : la sensibilité est mal calibrée et les actions manquent de fluidité. L’utilisation de l’écran tactile corrige légèrement cette lacune.
Même la technique est aux fraises
Le jeu se permet en plus de proposer des temps de chargement anormalement long, surtout pour ce que ça charge… Et même des latences, voir mini-lag, pendant que l’on joue. C’est aussi incroyable qu’inconcevable.
Visuellement, Sculpt People est l’exemple du comble de l’ignioble. Les textures des modèles sont fades, et les animations sont limitées au strict minimum. Les personnages du jeu sont moches, les visages produits via la sculpture ressemblent rarement aux demandes des clients. Le jeu manque cruellement de polish, surtout sur une console qui peut offrir bien mieux même en faisant le minimum syndical.
La bande-son est une boucle fade et répétitive, composée de mélodies génériques qui n’apportent rien à l’expérience. Les effets sonores sont limités à des clics mécaniques et des bruits insignifiants qui finissent par lasser. L’absence de variété rend la partie sonore rapidement agaçante.
Avec une dizaine de visages différents à sculpter, Sculpt People peut être complété en moins de 30 minutes. La faible diversité des tâches et le manque de difficulté dissuadent toute rejouabilité. Même en tentant d’améliorer vos performances, l’expérience reste si creuse qu’il est difficile de vouloir y revenir.
Sculpt People est disponible uniquement sur l’eShop de la Nintendo Switch.
Conclusion
Sculpt People n’a tout simplement pas sa place sur Nintendo Switch. C’est un exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire lorsqu’on adapte un jeu mobile à une console comme la Nintendo Switch. Entre un gameplay répétitif, une maniabilité frustrante, une partie sonore désastreuse et une durée de vie risiblement courte, il est difficile de justifier son achat, même à un prix réduit. CrazyLabs semble avoir opté pour un portage minimaliste, sans chercher à améliorer ou enrichir l’expérience. Résultat : un jeu insipide et rapidement oublié.
LES PLUS
- Concept de base intéressant, de loin
LES MOINS
- Gameplay répétitif
- Uniquement en anglais
- Temps de chargement
- C’est indécent de vendre des DLCs à un jeu vide de base
- Graphismes immondes
- Maniabilité inadaptée aux Joy-Con
- Partie sonore monotone et agaçante
- Durée de vie extrêmement courte