S’il y a un genre de jeux vidéos qui est moins représenté que les autres, c’est bien celui du boss rush. Pour celles et ceux qui ne sont pas familiers de ce terme, il s’agit de jeux où l’on enchaîne des combats de boss et où la narration et l’histoire ne sont pas au cœur de l’expérience. Les grands noms de l’industrie font souvent l’impasse sur les boss rush et, comme souvent, il faut se tourner vers la scène indé pour en trouver des vraiment bons. Le genre a en effet connu beaucoup plus de visibilité grâce à deux titres notamment : Furi (du studio The Game Bakers) ainsi que Cuphead (du studio MDHR, mais qui ajoute une dimension plateforme et shoot’em up). Si vous ne les avez jamais fait, nous ne pouvons que vous les conseiller, surtout que Cuphead peut aussi se jouer en coop locale.
Le jeu qui nous intéresse aujourd’hui s’appelle Nano Apostle (du studio 18Light) et fait partie de ce fameux genre boss rush. Alors va-t-il être un titre majeur du genre ou bien sera-t-il moins marquant ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble.
Nanoapôtre mais mégajeu ?
NanoApostle se présente comme un jeu de science-fiction sombre qui a adopté un style visuel en pixel art. L’histoire nous place aux commandes d’une petite fille amnésique qui se réveille dans ce qui semble être un laboratoire. Une jeune fille prénommée Wenny semble étonnée de nous voir, car pour elle, le projet « NanoApostle » était terminé. Comme notre héroïne ne se rappelle de rien, Wenny décide de l’appeler Anita. Celle-ci fait aussi connaissance d’un nanoapôtre qu’elle va appeler Kuro. Celui-ci est une espèce d’entité mécanique. Wenny leur explique que ce projet avait pour but de créer une machine de combat organique parfaite en alliant l’hôte humain et le nanoapôtre. Wenny nous apprend aussi qu’elle-même est la première itération du projet et qu’Anita en est la quatre-vingt septième. Pour espérer retrouver sa liberté, il va falloir qu’Anita combatte des machines de plus en plus puissantes. Devant l’air paniqué de la jeune fille, Kuro lui explique qu’il va se lier à son esprit et à son corps pour qu’elle puisse combattre comme une pro.
Globalement, l’histoire ne va pas aller beaucoup plus loin. On aura aussi droit à des flashbacks mettant en scène deux protagonistes (dont l’un semble être le frère d’Anita) dans un contexte de guerre. On pourra reprocher à l’histoire de paraître incomplète, mais cela laisse aussi une bonne part d’interprétation et d’imagination de la part du joueur.
Et concernant le gameplay, NanoApostle ne va pas révolutionner le genre, mais va néanmoins être vraiment bon dans ce domaine.
Un gameplay au pixel près
Si le laboratoire sert de hub entre deux combats, il paraît bien vide. On pourra seulement lire quelques fichiers pour savoir comment se passe la guerre dans le monde réel, s’entraîner dans quelques niveaux contre des groupes d’ennemis et lancer les combats contre les boss. Si de primes abords, les missions d’entraînement semblent un peu anodines, elles permettent d’obtenir des points d’aptitude qui nous permettront de débloquer et d’équiper des modules sur notre nanoapôtre Kuro. Si l’on effectue certains objectifs pendant les combats de boss, cela nous permettra aussi d’obtenir des points d’aptitude pour les modules. Ces modules permettent d’augmenter certaines caractéristiques ou bien de déclencher certains effets selon les coups que l’on effectue. Certains modules sont accompagnés d’un malus et nous obligent parfois à changer notre façon de jouer. Il y en a un par exemple qui permet d’augmenter les dégâts de base, mais si nous faisons trop d’esquives, l’effet sera soumis à un temps de désactivation (cooldown) avant de pouvoir être utilisé à nouveau. La seule contrainte des modules est que la capacité de Kuro pour en équiper est limitée.
Le gameplay de combat reste assez convenu pour ce genre de jeu. Anita dispose d’une attaque de base au corps à corps, d’un tir à distance (soumis à une jauge qui se remplit avec des attaques de base), une esquive, une parade et la possibilité de se soigner avec des seringues limitées en nombre. Là où la plupart des jeux du genre incorporent une jauge d’étourdissement des ennemis, cela a été abordé d’une autre manière dans NanoApostle. Quand l’on effectue un tir qui touche l’ennemi, cela lui applique de l’infection qui est représentée par de petits losanges au-dessus de la barre de vie du boss. Chaque losange se remplit dès qu’on fait des attaques au corps à corps. Une fois un losange rempli, le boss se prend de gros dégâts d’infection. En sachant qu’il est possible de tirer trois fois au mieux et que les effets de l’infection s’additionnent, vous comprendrez qu’il est possible de faire de gros dégâts en alternant les tirs et le corps-à-corps.
Une autre mécanique du jeu est que si nous effectuons une parade parfaite sur des projectiles, cela les renvoie vers l’ennemi et peut parfois dévoiler un « point de destruction ». Une fois celui-ci apparent, Anita a la possibilité de se ruer sur l’ennemi via un grappin (qui n’est utilisable que dans ce contexte) pour asséner un coup puissant qui fait perdre beaucoup de points de vie à l’adversaire.
Une fois que l’on maîtrise ces deux mécaniques, il est particulièrement jouissif de les combiner pour ne faire qu’une bouchée de certains assaillants. Cela nous a particulièrement plu, car cela apporte un dynamisme appréciable au jeu.
Un jeu qui a su calibrer sa durée correctement
En ce qui concerne la durée de vie et la difficulté, NanoApostle a su se positionner correctement pour proposer une expérience exigeante mais néanmoins accessible si l’on n’est pas habitué du genre. Loin de nous l’idée de dire que le jeu est facile. Il faut vous préparer à mourir de nombreuses fois face aux différents boss qui vous seront proposés. Le jeu ne proposant pas de mode de difficulté, cela va être à vous de vous mettre au niveau du jeu. Mais si l’on fait la chasse aux points d’aptitude, cela se révèle aisément faisable de voir la fin du titre. Concernant sa durée de vie, pour tout boucler (missions d’entraînement et boss), cela nous a pris environ sept heures. C’est une durée qui a le mérite de ne pas faire traîner le jeu en longueur inutilement. Le faible nombre de boss a par contre été une surprise car nous pensions qu’il y en aurait plus, comme d’autres titres du genre. À noter aussi que si la plupart des objectifs optionnels des combats de boss sont cohérents et sympas à jouer, certains nous ont semblé vraiment ratés, comme par exemple celui d’atteindre x fois la deuxième phase d’un boss donné. Cela nous oblige à mourir exprès pour pouvoir atteindre l’objectif, ou bien de refaire le combat en entier. Pas vraiment intéressant d’un point de vue ludique.
NanoApostle est disponible sur l’eShop au prix de vingt euros.
Conclusion
Même si NanoApostle n’atteint pas les niveaux de finition des autres cadors du genre, il a néanmoins une place méritée. Il est sur certains points plus accessible et moins punitif que d’autres et permet notamment à des joueurs qui souhaitent découvrir les boss rush de le faire sans trop se prendre la tête.nSon bel univers en pixel art, sa durée de vie ainsi que ses mécaniques de jeu sont vraiment appréciables et nous ne pouvons que vous le conseiller
LES PLUS
- Un univers science-fiction en pixel art très joli
- Des musiques rythmées qui collent bien à l’action
- Des mécaniques de jeu dynamiques et plaisantes
LES MOINS
- Une histoire trop peu mémorable
- Des défis parfois un peu relou à faire
Cuphead n’est pas un Boss Rush, c’est plutôt un Run ‘n’ Gun.