Sword of the Necromancer: Resurrection est un remake en 3D du jeu d’action-RPG original Sword of the Necromancer (notre test ici), développé et publié par Grimorio of Games. Ce remake propose des graphismes entièrement remaniés avec un passage en 3D, un système de combat plus dynamique, offrant une expérience renouvelée aux joueurs.
Un beau projet indé
Grimorio of Games est un studio indépendant espagnol spécialisé dans les RPG et les jeux d’action-aventure. Ils se sont fait remarquer avec « Sword of the Necromancer » et son successeur « Sword of the Necromancer: Revenant ».
Le projet Sword of the Necromancer: Resurrection a été annoncé comme un objectif supplémentaire lors de la campagne Kickstarter de Sword of the Necromancer: Revenant, un autre titre de la série qui devrait sortir cette année, ce nouvel opus utilisera apparemment le même moteur que Sword of the Necromancer: Resurrection. Cette campagne a été couronnée de succès, recueillant 139 643 € grâce à 2 483 contributeurs, dépassant largement l’objectif initial de 15 000 €.
On n’aime qu’une fois dans sa vie
Le joueur incarne Tama, une ancienne hors-la-loi en quête de rédemption qui cherche à ramener à la vie Koko, son amour perdu. Pour cela, elle doit utiliser l’épée du nécromancien, une arme mystique permettant de réanimer les ennemis vaincus pour les transformer en alliés. Au début du jeu, on découvre que Koko a succombé à une blessure fatale, laissant Tama désespérée.
C’est alors qu’elle se tourne vers cette relique mythique qui confère le pouvoir de ramener à la vie les créatures défaites dans les profondeurs du donjon. Tama, rongée par la culpabilité et la tristesse, s’aventure dans ce lieu maudit, affrontant des monstres redoutables et des pièges mortels, tout en découvrant peu à peu les sombres secrets entourant la légende du nécromancien.
Au fil de sa progression, Tama est confrontée à des visions et des souvenirs de son passé avec Koko, explorant les liens profonds qui les unissaient. Ces éléments narratifs sont distillés à travers des cinématiques et des dialogues qui mettent en lumière les thèmes du sacrifice, de l’amour et de la quête de rédemption, avec une touche de mysticisme propre à l’univers du jeu.
Un jeu qui répond bien manette en main
Le gameplay de Sword of the Necromancer : Resurrection est un savant mélange de mécanique de hack’n’slash et roguelike. Ce qui plonge le joueur dans un donjon généré de manière procédurale où chaque tentative est différente. L’objectif principal est de vaincre les monstres qui hantent ces lieux afin de progresser toujours plus profondément et de faire route vers l’affrontement final, tout en exploitant la mécanique centrale du jeu : la résurrection des ennemis vaincus.
Grâce à l’Épée du Nécromancien, Tama peut ramener à la vie les créatures qu’elle a défaites et les invoquer pour combattre à ses côtés, ce qui ouvre des possibilités stratégiques en fonction des ennemis rencontrés et de leur utilité au combat.
Le jeu propose un système de combat en temps réel, où Tama peut attaquer avec son épée, esquiver les attaques ennemies et utiliser divers objets et armes qu’elle trouve au fil de son exploration. Chaque ennemi ressuscité occupe un emplacement dans son inventaire, obligeant les joueurs à faire des choix judicieux entre garder des monstres puissants pour les combats futurs ou conserver de l’espace pour des armes et des potions de soins qui sont précieuses. Les armes disponibles offrent une variété de styles de combat, allant des épées classiques aux arcs et aux bâtons magiques, chacun ayant des caractéristiques uniques en termes de portée et de dégâts.
On prend plaisir à recommencer
La progression repose sur un système de montée en niveau, où Tama gagne de l’expérience en affrontant des ennemis et en collectant du butin. À mesure qu’elle progresse, elle peut améliorer ses statistiques, augmenter son endurance et débloquer de nouvelles compétences pour renforcer son efficacité au combat. Cependant, le jeu adopte une approche roguelike punitive : en cas de défaite, une partie de l’équipement et des monstres ramenés à la vie sont perdus, obligeant les joueurs à repenser leur stratégie et à s’adapter aux défis rencontrés.
Le jeu encourage également la rejouabilité grâce à des donjons qui se renouvellent à chaque tentative, rendant chaque partie unique. Entre l’expérimentation avec différentes combinaisons d’ennemis ressuscités et l’acquisition progressive de compétences, les joueurs doivent constamment s’adapter et affiner leur approche pour surmonter les obstacles croissants du jeu.
La durée de vie varie en fonction du style de jeu du joueur. Comptez environ 8 à 12 heures pour terminer l’aventure principale, avec une rejouabilité accrue grâce à la génération aléatoire des niveaux et aux différents niveaux de difficulté disponibles.
Une Resurrection qui ne marche pas
Avec cette version « Resurrection », les graphismes ont été totalement repensés en 3D, offrant des environnements plus détaillés et des modèles de personnages plus expressifs. Mais on reste quand même très en deçà de ce qui se fait de mieux et dès les premières minutes de jeu, on tilt assez vite sur les petits bugs graphiques çà et là et la pauvreté globale des environnements. Le style artistique conserve un aspect cartoon, mais toutes les textures semblent simplistes et génériques. C’est dommage, mais le jeu de base en 2D est bien plus agréable à l’œil et on se demande finalement pourquoi ce passage à la 3D qui n’apporte rien et retire beaucoup du charme.
De plus, qui dit passage en 3D, dit caméra qui suit le personnage… Le principal souci de caméra dans Sword of the Necromancer: Resurrection réside dans sa gestion parfois capricieuse, notamment dans les espaces assez restreints du donjon ou lors des combats contre plusieurs ennemis.
Un des problèmes les plus fréquents est le verrouillage automatique de la caméra sur des cibles qui ne sont pas toujours les plus pertinentes, rendant difficile la gestion des combats où plusieurs ennemis attaquent simultanément. Cette fonction peut provoquer une perte de repères, à constamment recentrer manuellement la caméra pour suivre l’action de manière à minima jouable à défaut d’être optimale.
Dans les zones plus exiguës du donjon, la caméra a tendance à se positionner de manière inconfortable, cachant parfois des parties importantes de l’environnement derrière des murs ou des éléments de décor, rendant la navigation plus complexe qu’elle ne devrait l’être.
Sword of the Necromancer: Resurrection est disponible uniquement sur l’eShop de la Nintendo Switch.
Conclusion
Sword of the Necromancer: Resurrection est une refonte qui avait pour but d’améliorer le jeu original sur plusieurs aspects tout en restant fidèle à son essence. Une fois manette en main, on se demande vraiment pourquoi ce remake et ça nous donne juste envie de relancer le jeu de base, avec sa magnifique 2D.
LES PLUS
- Réalisation graphique améliorée
- Le jeu est fluide
- Système de nécromancie original et addictif
- Excellente rejouabilité
LES MOINS
- Caméra parfois capricieuse
- Le jeu est finalement bien moins charmant en 3D
- Textures inégales
- Difficulté parfois frustrante pour les nouveaux joueurs