Développé par le studio à l’origine de Curse of the Dead Gods, Ravenswatch est un roguelite coopératif jusqu’à quatre joueurs. Le jeu vous invite à incarner des héros déchus issus des contes et légendes du monde entier pour affronter les hordes de Cauchemars qui envahissent et corrompent le monde de Reverie.
Il était une drôle de fois
Chaque personnage est inspiré de récits classiques, tels que le Petit Chaperon Rouge ou le Joueur de Flûte de Hamelin, réinterprétés de manière sombre et mature. L’objectif principal est de repousser le Cauchemar en explorant des environnements générés de manière procédurale, en éliminant des hordes d’ennemis pour prendre de l’expérience ou de l’équipement et en affrontant des boss cycliques après une préparation chronométrée.
Voici un aperçu des personnages et de leurs capacités uniques :
- Scarlet, inspirée du Petit Chaperon Rouge, a vaincu le Grand Méchant Loup mais souffre désormais de lycanthropie. Son gameplay varie en fonction du cycle jour-nuit : de jour, elle manie deux dagues avec agilité, tandis que la nuit libère sa brutalité et sa soif de sang.
- Franz, le joueur de flûte de Hamelin, utilise son instrument corrompu pour contrôler une armée de rats. Ses mélodies dévastatrices affaiblissent les ennemis à distance tout en gardant Franz hors de danger.
- Beowulf, roi gothique célèbre, s’est lié à un bébé dragon en tentant de sauver son peuple. Armé d’une épée lourde, il peut invoquer son compagnon ailé pour renforcer ses attaques et contenir les hordes ennemies.
- Nyss, inspirée du conte de la Reine des Neiges, a perdu ses pouvoirs de guérison face aux Cauchemars. Elle utilise désormais ses nouveaux talents destructeurs pour glacer le champ de bataille, ralentir les ennemis et les transpercer de piques de glace.
- Aladdin, héros des Mille et Une Nuits, combat les Cauchemars pour briser la malédiction emprisonnant sa femme dans une lampe corrompue. Ce combattant agile peut exaucer un vœu pour influer sur le cours d’un combat.
- Mélusine, inspirée des légendes de sirènes, combat pour protéger l’enfant qu’elle porte. Armée d’un orbe magique, elle attaque à distance et peut plonger sous terre pour échapper à ses ennemis.
Roguelike et pas roguelite
Le gameplay de Ravenswatch se concentre sur des combats en temps réel avec une perspective en vue de dessus. Chaque héros possède un ensemble unique de compétences et d’attaques, offrant des styles de jeu variés. Par exemple, le Petit Chaperon Rouge se transforme en loup-garou la nuit, modifiant ainsi ses capacités de combat. Les joueurs doivent maîtriser les compétences de chaque personnage (en tout cas ce que l’on souhaite jouer) pour progresser efficacement dans le jeu.
Le jeu propose une progression structurée en cycle de trois jours (environ 20 minutes de temps réel), durant lesquels les joueurs doivent renforcer leur personnage en collectant des améliorations et en éliminant des ennemis. La mort est permanente, caractéristique typique des roguelikes, mais chaque échec permet d’apprendre et d’améliorer ses stratégies pour les tentatives futures.
Au terme de chaque cycle, un boss apparaît, testant les compétences et la préparation du ou des joueurs. Car oui, le jeu se joue seul sans trop de problème, mais il est clairement pensé pour le multijoueur qui peut aller jusqu’à 4. Attention cependant, pour le moment, Ravenswatch propose un mode multijoueur crossplatform, ce qui permet de découvrir le jeu avec un plus large panel de pote qui ont, eux aussi, craqué pour cette sombre aventure. Chaque héros possède des compétences qui s’intègrent harmonieusement à celles des autres personnages, encourageant une forte synergie d’équipe. Par exemple, certains héros peuvent affaiblir les ennemis, tandis que d’autres peuvent infliger des dégâts massifs sur les cibles affaiblies.
Chaque héros possède un arbre de compétences évolutif tout au long de la partie qui permet d’adapter ses capacités au fil des runs. Les améliorations sont générées de manière aléatoire, mais certaines interactions permettent aux joueurs de choisir entre plusieurs builds. Cela favorise une rejouabilité forte et une adaptation constante aux défis rencontrés. De plus, les joueurs peuvent débloquer de nouveaux talents en accomplissant des défis spécifiques en jeu.
On va pas se raconter d’histoire
L’histoire de Ravenswatch nous plonge dans le monde sombre et impitoyable de Reverie, un royaume autrefois prospère, désormais corrompu par une force maléfique appelée le Cauchemar. Ce fléau s’étend inexorablement, consumant tout sur son passage, transformant les paysages en lieux cauchemardesques et pervertissant les créatures autrefois paisibles en monstres terrifiants.
Pour contrer cette menace grandissante, des héros légendaires issus des contes et fables populaires sont appelés à l’aide. Ces personnages, bien que célèbres pour leurs exploits dans leurs récits respectifs, doivent désormais unir leurs forces pour défendre Reverie et repousser les ténèbres. Chacun d’eux porte en lui un passé riche en épreuves et en mystères, que l’on prendra plaisir à découvrir tout au long de l’aventure.
Ravenswatch propose plusieurs niveaux de difficulté, appelés Nightmare Levels, qui permettent aux joueurs de relever des défis de plus en plus exigeants. Le jeu est conçu pour être joué en solo ou en coopération jusqu’à quatre joueurs, mais la difficulté s’adapte en fonction du nombre de participants. En solo, le jeu est plus exigeant car le joueur doit gérer seul toutes les menaces, tandis qu’en multijoueur, l’équilibrage repose sur la synergie entre les personnages et la coopération.
En plus des niveaux de difficulté de base, le jeu propose de personnaliser vous-mêmes votre difficulté en choisissant des bonus et malus variés avant votre run. En fonction de vos choix, un multiplicateur de score vous sera affecté. C’est une très bonne approche : les plus débutants pourront découvrir le jeu avec moult bonus de départ sans trop se faire pénaliser dès le début, mais en ayant un score final bien plus faible. Et les plus acharnés iront chercher des malus pour booster le plus possible leur score final.
Un bien bel écrin
Visuellement, Ravenswatch adopte une esthétique sombre et stylisée, avec des environnements détaillés et des designs de personnages distinctifs. L’atmosphère générale du jeu est immersive, renforcée par des effets visuels qui accentuent le thème cauchemardesque de l’univers. L’ambiance sonore de Ravenswatch est soignée, avec des musiques qui s’adaptent aux différentes situations de jeu, qu’il s’agisse d’exploration ou de combats intenses. Les effets sonores contribuent également à l’immersion, chaque action et compétence étant accompagnées de sons distincts qui renforcent l’impact des combats.
En comparaison aux autres versions, cette monture Nintendo Switch ne semble pas avoir subi de coupe (fluidité / graphismes).
Par contre, la gestion de la caméra peut parfois nuire à la lisibilité de l’action, surtout dans les combats les plus chaotiques. Le jeu adopte une vue en plongée isométrique classique pour ce type de roguelike, mais certaines zones, comme les environnements confinés ou ceux avec des éléments de décor en hauteur, peuvent gêner la visibilité. Cela devient particulièrement problématique lors des affrontements contre plusieurs ennemis ou lorsque des effets visuels (explosions, sorts, etc.) encombrent l’écran. De plus, la caméra ne suit pas toujours parfaitement l’action, ce qui peut entraîner des mouvements brusques ou des angles peu pratiques, obligeant parfois à réajuster manuellement sa position. En mode multijoueur, la gestion de la caméra devient encore plus délicate, car le jeu doit suivre plusieurs personnages simultanément, ce qui peut limiter la visibilité de certaines zones critiques.
Tout n’est pas un conte de fée
Bien que Ravenswatch soit conçu comme un roguelike où chaque run est censé être unique, l’un des reproches majeurs concerne le manque de progression persistant entre les parties. Contrairement à d’autres jeux du genre où l’on peut débloquer de nouvelles capacités ou des améliorations permanentes, ici, chaque nouvelle tentative remet le joueur au même point de départ, sans réel sentiment de montée en puissance à long terme. Les seules améliorations disponibles concernent la maîtrise des personnages et l’apprentissage des mécaniques du jeu, mais il n’y a pas d’arbres de compétences ou d’équipements permanents à débloquer. Cela peut donner une impression de stagnation, surtout pour les joueurs qui apprécient une progression plus tangible et gratifiante entre les runs. Ce choix de conception rend également le jeu plus exigeant, car il repose principalement sur les compétences du joueur plutôt que sur des améliorations progressives.
L’équilibrage des héros et des ennemis est un autre petit défaut du jeu. Certains personnages se révèlent nettement plus efficaces que d’autres en fonction du style de jeu adopté, ce qui peut frustrer si on souhaite expérimenter différentes approches. Par exemple, certains héros disposent de compétences de contrôle de foule particulièrement puissantes qui leur permettent de gérer facilement de grandes vagues d’ennemis, tandis que d’autres, plus axés sur les attaques en mêlée, peuvent avoir du mal à survivre sans une synergie d’équipe efficace.
D’autre part, certains ennemis ou boss peuvent sembler injustement puissants, avec des attaques difficiles à éviter ou des patterns peu lisibles, rendant certaines rencontres frustrantes plutôt que stimulantes. De plus, le niveau de difficulté a tendance à s’intensifier de façon abrupte, notamment lors des dernières phases de la partie, où la moindre erreur peut s’avérer fatale. Cela donne parfois l’impression que le jeu favorise des builds spécifiques, limitant la liberté d’expérimentation et rendant certaines combinaisons peu viables en solo.
En somme, même si l’équilibrage général du jeu est bon, certains ajustements sont encore nécessaires pour offrir une expérience plus homogène et accessible
Toujours plus, toujours mieux
Dans Ravenswatch, aucune partie ne se ressemble : avec plus de 200 talents de héros, 50 objets magiques, des combinaisons de build quasi-infinies, 4 niveaux de difficulté ou encore des modes de jeux personnalisables, le jeu propose une expérience addictive et une grande rejouabilité. De plus, la nature roguelike de Ravenswatch pousse encore plus la rejouabilité. Avec une variété de personnages à débloquer, on est encouragés à expérimenter différentes combinaisons et stratégies. De plus, les niveaux générés procéduralement garantissent que chaque partie est unique, offrant constamment de nouveaux défis. En ligne droite et sans trop forcer, on peut finir le jeu en 7H. Les plus férus iront s’approcher des 30 heures de jeux.
Pour sa sortie sur Nintendo Switch, le jeu est à jours avec tous les contenus ajoutés sur les autres versions du jeu. De plus, on aura droit à l’extension gratuite Nightmares Unleashed. Cette extension gratuite enrichit le jeu avec plusieurs ajouts importants (d’après les informations officielles) :
- Système de clés amélioré : Des ajustements ont été apportés pour faciliter la localisation et le partage des clés entre les joueurs, répondant ainsi aux retours de la communauté.
- Nouveaux schémas d’attaque pour les Cauchemars : Les trois principaux Cauchemars disposent désormais de patterns d’attaque alternatifs, rendant chaque affrontement unique et imprévisible.
- Introduction de mini-bosses : Deux nouveaux mini-boss font leur apparition, offrant des défis supplémentaires et diversifiés aux joueurs.
- Nouvelles activités et événements sur la carte : L’ajout d’événements et d’activités enrichit l’exploration et la rejouabilité du jeu.
- Les Réfugiés : De nouveaux PNJ représentant les derniers humains de Reverie sont introduits. En les aidant, les joueurs peuvent bénéficier de leur soutien précieux.
Ravenswatch est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch comme en boutique. À noter que le jeu sort avec 3 DLCs : Nightmares Skin Pack (4,99€), Ravens Skin Pack (4,99€) et Fairytales Skin Pack (2,99€). Malheureusement, aucun ne propose de contenu supplémentaire, mais uniquement de la cosmétique.
Conclusion
Ravenswatch est un roguelike exigeant et captivant qui brille par son gameplay riche et son ambiance sombre. Si les amateurs de défis et de coopération y trouveront leur compte, les joueurs cherchant une expérience plus accessible pourraient être rebutés par la difficulté initiale.
LES PLUS
- Un concept original
- Gameplay varié
- Difficulté bien dosée et dosable
- Coopération jusqu'à 4 joueurs
- Direction artistique soignée
- Rejouabilité très élevée
LES MOINS
- Courbe d’apprentissage exigeante
- Peu de diversité dans les environnements
- Solo plus punitif
- Progression limitée entre les runs
- Quelques soucis d’équilibrage