Après de longues attentes, Falcom a finalement décidé de déployer son dernier opus de l’arc Calvard pour la série Trails sur Nintendo Switch en Europe. Après avoir fait ses preuves sur le marché japonais, où la version Switch de Trails through Daybreak II est déjà sortie en 2024, ce second titre débarque en Occident en 2025. Nous avons ainsi pu explorer en détail cette version européenne basée sur la version japonaise, et voici notre test complet.
Une transition narrative vers l’écarlate
Trails through Daybreak II nous transporte en 1209 du calendrier Septian, quelques mois après les événements de son prédécesseur se déroulant en 1208. Alors que le premier jeu nous avait introduit la République de Calvard dans toute sa grandeur et ses enjeux géopolitiques, ce second opus poursuit l’exploration de cette superpuissance. La politique menée par le président Graham a permis à Calvard de s’imposer comme le modèle à suivre sur le continent de Zemuria. La croissance économique du pays, soutenue par des fonds de compensation issus des conflits passés, crée le décor d’un récit riche en intrigues politiques et en tension sociale.
Le protagoniste, Van Arkride, Spriggan à la tête de l’« Arkride – Solutions Office », continue de mener des missions à la manière d’un Bracer ou d’un agent de la police de Calvard. Entre journées passées à procrastiner, savourer de délicieuses pâtisseries et parcourir divers quartiers pour récolter des informations, Van voit sa routine bouleversée par une requête énigmatique qui déclenche une série d’événements chaotiques. Ce second opus introduit de nouveaux mystères tout en reprenant des personnages clés du premier jeu, tels Agniès Claudel, Feri Al-Fayed ou encore Elaine Auclair, et offre un pont narratif vers le prochain jeu, Kai no Kiseki, déjà annoncé au Japon.
Un gameplay en deux temps : action et tour par tour
Le cœur du gameplay de Trails through Daybreak II repose sur un savant mélange entre phases d’action en temps réel et séquences stratégiques en tour par tour. En phase d’action, vous contrôlez vos personnages pour enchaîner attaques et esquives dans un style proche des Action-RPG modernes. Les ennemis disposent d’une jauge de bouclier, que vous devez réduire avant de pouvoir passer en mode tour par tour pour finaliser l’élimination. L’originalité de ce système réside dans la possibilité d’interrompre le flux du combat avec le fameux « Shard » qui offre un avantage tactique déterminant.
Parmi les nouveautés, le système de combat intègre désormais le Cross Charge qui permet d’échanger rapidement de personnage en déclenchant une attaque puissante après une esquive. Le “Quick Art”, assigné à une touche dédiée, vient également enrichir la panoplie d’options en combat, offrant des moments de stratégie intenses. Malgré ces ajouts, certains passages en temps réel peuvent paraître répétitifs une fois les mécaniques apprises, mais le passage au tour par tour compense largement en apportant profondeur et variété tactique.
L’un des points forts de Trails through Daybreak II est la densité de son récit et la richesse de ses interactions avec les PNJ. Les villes, notamment la capitale de Calvard, regorgent de personnages dont chaque dialogue enrichit le lore déjà foisonnant de l’univers Trails. L’exploration urbaine n’est pas seulement un prétexte pour progresser dans l’histoire, elle permet également d’améliorer l’équipement de vos personnages et d’optimiser vos compétences grâce au nouveau système orbital. En parlant de personnalisation, le système orbal, pilier de la série, revient avec son ensemble d’orbes et de “Hollow Core” qui influent sur les statistiques et les capacités de combat. Ce système, bien que complexe, est d’une richesse inégalée et récompense les joueurs curieux qui prendront le temps de maîtriser ses subtilités.
Une voie du JRPG toujours sûre à emprunter
Le système de liens SCLM, qui permet de former des paires d’unités pour bénéficier de bonus en combat, demeure également présent. Cette mécanique, reprise et simplifiée par rapport à Trails of Cold Steel, offre des combinaisons stratégiques qui peuvent faire la différence lors des affrontements les plus intenses. Par ailleurs, la gestion des Quartz, indispensables pour activer des bonus passifs ou lancer des Arts puissants, ajoute une couche supplémentaire de stratégie, nécessitant une bonne gestion des ressources et une planification minutieuse de l’ordre des tours.
La version européenne de Trails through Daybreak II reprend les bases posées par son prédécesseur en termes de graphismes et de performance sur Nintendo Switch. Le nouveau moteur, également utilisé sur YS X, permet d’obtenir des modèles de personnages et des décors plus détaillés. Les cinématiques, véritables temps forts du récit, sont magnifiquement réalisées, et les illustrations de style Visual Novel apportent une touche esthétique supplémentaire aux écrans titres et aux séquences narratives. Cependant, comme souvent sur Switch, quelques baisses de régime peuvent être ressenties dans des scènes d’action particulièrement chargées ou en exploration de ville, et quelques bugs graphiques mineurs sont à déplorer. Néanmoins, le rendu global reste très satisfaisant et fidèle à l’esprit de la série.
Une bande-son et un doublage à la hauteur
L’OST de Trails through Daybreak II respecte les standards de qualité attendus de Falcom, offrant une ambiance sonore immersive qui accompagne parfaitement les diverses phases du jeu. Les musiques, tantôt épiques lors des combats, tantôt plus atmosphériques en exploration, s’adaptent à chaque situation. Le travail des doubleurs japonais est également remarquable, conférant aux moments clés du scénario une intensité émotionnelle qui ne manquera pas de toucher les fans de la série.
Trails through Daybreak II propose une expérience de jeu dense, avec une durée de vie d’environ soixante heures, voire plus pour les joueurs désireux de découvrir chaque recoin du vaste univers de Calvard. Entre l’exploration minutieuse des villes, les quêtes secondaires, les mini-jeux récemment réintroduits et les combats stratégiques, le jeu offre une grande rejouabilité. De plus, pour les fans inconditionnels de la saga, la possibilité de relancer une partie sur une difficulté différente et de découvrir des fins alternatives grâce aux choix effectués lors des requêtes est un atout indéniable.
Si Trails through Daybreak II regorge de qualités, il présente néanmoins quelques défauts. Le rythme narratif, en tant que transition entre deux opus, peut paraître lent et ponctué de longs intermèdes qui ralentissent la progression du lore global. Certains joueurs trouveront que les réponses aux questions soulevées dans le premier jeu restent incomplètes, préparant le terrain pour le prochain opus. De plus, la taille de la police des sous-titres reste un point négatif, surtout en mode portable, ce qui peut compliquer la lecture pour les amateurs de longues lignes de texte.
Ce test est une version adaptée de notre test import vers la version européenne.
Conclusion
The Legend of Heroes: Trails through Daybreak II est un JRPG ambitieux et riche en contenu, qui ravira les fans de la série tout en offrant une immersion totale dans l’univers de Calvard. Malgré quelques longueurs et un rythme qui peut sembler inégal, le jeu parvient à tenir le spectateur en haleine grâce à un récit profond, un gameplay stratégique et une réalisation technique soignée. Nous recommandons vivement cet opus aux joueurs expérimentés de Trails, bien qu’il soit préférable de commencer par le premier Daybreak pour une compréhension complète de l’histoire. La sortie européenne en 2025 promet ainsi de redonner vie à un univers déjà bien établi, tout en posant les jalons d’un futur riche en aventures.
LES PLUS
- Une réalisation en 3D cel-shading légèrement améliorée
- Les cinématiques toujours folles
- Les belles illustrations clés
- Amélioration de l’interface et de sa lisibilité
- Rééquilibrage du système de combat
- Un gameplay bien plus maîtrisé et riche
- Retour des mini-jeux pour un peu de variété
- Et une durée de vie bien plus grande
- Un focus sur les personnages
- Des retours de visages connus et du développement
- Un découpage de scénario en plusieurs voies liées
- Les résumés détaillés pour rattraper le retard
- OST toujours de qualité accompagnant bien le jeu
- Doublage de bonne qualité
- Un portage convenable sur Nintendo Switch
LES MOINS
- Un framerate toujours capricieux
- Ça pop encore pas mal dans les décors
- Des décors et paysages peu variés
- Les phases en temps réel toujours répétitives
- Malgré les voies, progression toujours très hachée et linéaire
- Il faut aimer lire, une police d’écriture très petite
- Le scénario global avance très peu dans cet opus
- Une qualité d’écriture un peu moins soignée
- L’alignement Law, Gray, Chaos encore moins utile
- Pas recommandé de commencer par Daybreak II
- Uniquement en anglais