The Stone of Madness est un jeu un peu particulier, à mi-chemin entre l’infiltration et la réflexion, développé par The Game Kitchen et édité par Tripwire Presents. Sorti initialement sur PC avant d’arriver le 28 janvier 2025 sur Nintendo Switch, ce jeu plonge les joueurs dans une atmosphère sombre et oppressante d’un monastère espagnol du XVIIIe siècle, qui sert de pénitencier morbide.
Inspiré par des œuvres cinématographiques comme le cultisime Shutter Island ou The Shawshank Redemption (Les Evadés), il propose une expérience unique où la folie et la survie se côtoient dans un environnement carcéral cru et brutal. Mais est-ce une pépite indé ou une expérience à éviter ? Plongeons dans les détails.
The Game Kitchen est un studio de développement espagnol reconnu pour son approche artistique distinctive et ses récits captivants. Ils se sont notamment fait connaître avec Blasphemous (voir le test du premier jeu et de de sa suite, un jeu d’action-aventure acclamé pour sa direction artistique sombre et sa narration profonde. Avec The Stone of Madness, le studio continue d’explorer des thèmes sombres et complexes. Pour les plus curieux, ils sont aussi au développement de NINJA GAIDEN: Ragebound (édité par DotEmu) qui arrivera en 2025.
Et c’est là que je finirai ma vie ; comme d’autres gars l’ont finie
Dans The Stone of Madness, vous incarnez un prisonnier enfermé dans un pénitencier médiéval. Votre objectif principal est de survivre tout en planifiant votre évasion. Pour cela, vous devrez gérer vos ressources (nourriture, outils, armes), interagir avec les autres détenus et gardes, et accomplir des tâches quotidiennes tout en évitant de sombrer dans la folie. La folie est un mécanisme central : plus votre personnage perd la raison, plus il devient difficile de prendre des décisions rationnelles, ajoutant une couche de complexité à la gestion.
L’intrigue de The Stone of Madness se déroule au XVIIIe siècle, dans un ancien monastère isolé des Pyrénées espagnoles. Ce lieu, autrefois sacré, a été transformé en une prison psychiatrique où sont enfermés des individus considérés comme fous ou dangereux. Cependant, l’asile cache de nombreux secrets macabres, et les détenus ne sont pas simplement des malades : beaucoup d’entre eux ont été injustement emprisonnés.
Les joueurs prennent le contrôle d’un groupe de cinq prisonniers qui, pour des raisons diverses, ont été enfermés dans cet endroit sinistre. Chacun de ces personnages possède une histoire personnelle unique, mais un objectif commun : s’échapper du monastère avant que la folie ne les consume complètement.
Le monastère n’est pas qu’une simple prison : c’est un endroit imprégné de secrets occultes, de rituels interdits et de forces malveillantes. À mesure que l’on explore les lieux, des visions et des hallucinations viennent troubler l’esprit des personnages, remettant en question ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Les joueurs devront découvrir la vérité sur cet endroit, comprendre les expériences qui y ont été menées et lever le voile sur la mystérieuse « Pierre de la Folie », un artefact aux propriétés surnaturelles qui semble influencer les esprits des captifs.
L’univers du jeu s’inspire de légendes historiques autour de la « pierre de folie » (Stone of Madness), un concept issu du folklore européen. Selon ces croyances, cette pierre maudite était censée être la source de la folie humaine, et il fallait l’extraire du cerveau pour guérir.
Chacun des cinq personnages jouables possède une psychologie unique, des compétences particulières, mais aussi des traumatismes qui affectent leur comportement et leur perception du monde. Certains peuvent être sujets à des crises de panique, d’autres souffrent d’hallucinations qui altèrent la réalité et rendent leur progression plus difficile.
Leur passé reste flou au début du jeu, mais à travers des fragments de souvenirs et des indices disséminés dans le monastère, les joueurs peuvent reconstituer l’histoire de chacun et comprendre comment et pourquoi ils se sont retrouvés dans cet enfer.
Comme dit plus haut, l‘objectif principal du jeu est d’élaborer un plan d’évasion en utilisant les forces de chaque personnage tout en contournant les nombreux gardes, prêtres et surveillants qui patrouillent le monastère. Mais la tâche est loin d’être simple : la Pierre de la Folie influence l’esprit des prisonniers, les rendant de plus en plus vulnérables aux crises et aux pertes de contrôle.
L’ambiance de The Stone of Madness est oppressante, avec une narration morcelée, où les éléments de l’histoire se dévoilent progressivement à travers des dialogues, des visions et des documents trouvés dans le monastère. Inspiré par les œuvres sombres de Francisco de Goya, le jeu met en scène une descente progressive dans la folie, où chaque découverte apporte son lot de révélations inquiétantes.
Les personnages réussiront-ils à s’échapper de l’asile… ou deviendront-ils eux-mêmes victimes de la Pierre de la Folie ?
Les blessures créent les monstres. Et vous êtes blessé.
Le gameplay de The Stone of Madness est un mélange d’infiltration et de survie.
Vous devez constamment surveiller votre faim, votre fatigue et votre santé mentale. La nourriture est rare, et les outils nécessaires pour creuser un tunnel ou fabriquer des armes doivent être récupérés avec parcimonie. Les autres prisonniers et les gardes ont leurs propres agendas. Certains détenus peuvent devenir des alliés, tandis que d’autres chercheront à vous trahir. Les gardes, quant à eux, sont imprévisibles et violents.
Planifier une évasion demande du temps et des ressources. Vous devrez creuser des tunnels, distraire les gardes et éviter les pièges. Au fil du temps, votre personnage peut perdre la raison, ce qui affecte ses actions. Par exemple, il pourrait commencer à halluciner ou à agir de manière irrationnelle, rendant la gestion plus difficile.
Le jeu propose également des événements aléatoires, comme des émeutes ou des inspections, qui ajoutent une dose d’imprévisibilité et de tension.
Sur Nintendo Switch, la maniabilité est globalement fluide, bien que l’interface conçue pour PC puisse parfois sembler un peu maladroite sur console. Les menus sont accessibles via des raccourcis, mais il faut un peu de temps pour s’habituer à la navigation. La jouabilité est simple et intuitive, avec des commandes basiques pour interagir avec l’environnement et gérer les ressources. Par contre, en 2025, on sent quand même qu’on est sur un gameplay d’un autre temps. Après quelques minutes de jeu, on se rend compte qu’on est quand même dans l’acceptation de ce qui se faisait de pire dans le gameplay des années 90 : une rigidité voulue mais désagréable, des pics de difficulté abusifs et inexplicable, de l’infiltration isométrique banal.
La bande-son de The Stone of Madness est l’un des points forts du jeu. Les bruits ambiants, comme les cris des prisonniers, les pas des gardes dans les couloirs ou le grattement des rats, contribuent à créer une atmosphère angoissante. La musique, minimaliste et inquiétante, renforce le sentiment de paranoïa et de folie. Les effets sonores sont bien réalisés et ajoutent une immersion supplémentaire.
Les graphismes sont volontairement simples, avec un style dessiné à la main qui rappelle les jeux PS1. Cela peut sembler daté pour certains, mais cela ajoute au charme rétro et à l’atmosphère oppressante du jeu. Les environnements sont sombres et détaillés, avec des cellules lugubres, des couloirs étroits et des zones extérieures désolées. Les animations sont très basiques, des fois même absente, à de rares exceptions belles, mais elles font le travail.
La durée de vie de The Stone of Madness dépend de votre style de jeu. Une partie typique est proche des 10 heures, mais le jeu encourage la rejouabilité grâce à ses événements aléatoires et surtout ses multiples fins. Ce qui promet des dizaines d’heures pour explorer toutes les possibilités et découvrir tous les secrets de ce pénitencier.
The Stone of Madness est disponible sur l’eShop au prix de trente euros.
Conclusion
The Stone of Madness est une expérience assez peu conventionnelle qui mélange infiltration et horreur psychologique avec brio. Bien que ses graphismes simples et sa difficulté élevée puissent rebuter certains joueurs, ceux qui apprécient les jeux exigeants et immersifs y trouveront leur compte. Si vous êtes fan d'histoires sombres et d'ambiances oppressantes, ce jeu est fait pour vous.
LES PLUS
- Une atmosphère horrifique immersive et bien réalisée
- Une bande-son et des effets sonores de qualité
- Une rejouabilité intéressante grâce aux événements aléatoires et aux multiples fins
LES MOINS
- Les graphismes peuvent ne pas plaire à tout le monde
- L'interface sur console est parfois maladroite
- Un gameplay propre mais resté bloqué dans les 90’s
- La difficulté peut être frustrante pour les joueurs occasionnels