La redondance a beau généralement être de la partie, chez Nintendo Town, nous avons sans cesse envie de découvrir de nouveaux jeux de ferme. Jamais lassés de faire pousser nos carottes et nos patates, l’espoir d’être enchantés par une nouvelle simulation de vie agricole nous pousse à vous proposer régulièrement le test des nouveaux titres du domaine. Et si Sugardew Island parvenait à nous surprendre… ? Ou bien sera-t-il le siège d’une nouvelle déception… ?
Commençons par le commencement. Classique et traditionnel. La création du personnage est relativement sommaire : quelques coupes de cheveux colorées, une poignée de vêtements, le sexe reste sous entendu, la couleur des yeux, et ce sera tout s’il vous plaît. Deux voix sont disponibles, et nous vous conseillons de tendre l’oreille pour bien les distinguer.
Les humains, ces brigands !
Jadis, humains et animaux vivaient en harmonie dans une nature hospitalière. Cette atmosphère paisible où tous vivaient en paix a permis la création d’une graine, elle-même à l’origine de l’immense arbre de l’harmonie. La soif de destruction humaine a finalement refait surface et les Hommes ont souhaité abattre ce végétal magique. Une entité solitaire s’est alors mise en travers de leur chemin, et d’immenses ronces ont surgi afin de protéger l’arbre. Vaincus et apeurés, les Hommes ont pris la fuite, laissant la créature solitaire au creux de l’arbre, dans l’attente du retour de la paix.
Et nous voilà, petit Homme, un peu maladroit, dans une embarcation tout aussi instable. Bousculés par une tempête impromptue, nous atterrissons sur l’île de Sugardew. Tiens, il est un peu long ce temps de chargement… l’implantation de l’île probablement !
Tomte, le marchand itinérant, nous accueille (nous ne sommes pas seuls finalement !), surplombé par son large sac à dos, qu’il traîne derrière lui. Sous son escorte, nous effectuons un petit tour de l’île afin d’en découvrir toutes les surprises. La balade est assez courte : l’île n’est pas bien grande. Mince…
L’île en attente d’harmonie
Sugardew Island se résume très rapidement par ses activités très répétitives et sommaires. Nous étions enthousiastes à l’idée de découvrir l’île : malheureusement, cette dernière a très rapidement montré ses limites, avec une superficie ridicule et une diversité de récoltes plutôt faible. Le passage sur la plage est décevant, avec des coquillages qui ne servent qu’à décorer l’environnement. Il en est de même pour quelques bâtisses. Certains bâtiments sont en revanche non occupés pour le moment, mais pourraient bien être l’antre de quelques bestioles à venir. Nous y reviendrons.
Notre première tâche consiste, sans surprise et avec un brin d’agacement après toutes ces années à refaire les mêmes activités, à déblayer la zone. Cailloux, rochers, arbres, mauvaises herbes… Il va falloir faire place nette afin de pouvoir travailler le terrain. Dès à présent, nous n’avons pas d’autres choix que de nous plier aux exigences de la barre d’énergie qui trône au sommet de l’écran. Celle-ci se vide à vive allure, et bientôt, nous n’avons plus assez de carburant dans notre petit corps (qui ressemble pourtant à celui d’un ado) pour faire quoique ce soit. Notre seule solution consiste dès lors à rejoindre notre couche jusqu’au lendemain matin. Cette énergie est amenée à grandir au fil de l’aventure grâce à une progression de notre petit personnage. Mais elle restera, encore et toujours, pénible et frustrante.
Nos premières plantations sont sommaires et classiques : quelques carottes et épis de maïs qui viendront bientôt s’engouffrer dans notre petit sac. Petit, voire minuscule, puisqu’il n’est possible de porter que six objets, en plus des outils de base (houe, hache, arrosoir et pioche). Il est envisageable d’agrandir le sac mais pour cela, il va falloir débourser un grand nombre de sugardews, la monnaie locale.
Sur l’île, il ne suffit pas de déposer les articles à vendre dans un coffre pour alimenter rapidement votre porte-monnaie. Il convient ici de les proposer sur un stand, dans une petite boutique non loin de votre demeure. Quatre cases sont disponibles à l’ouverture de la boutique, d’autres viendront s’y ajouter plus tard dans l’aventure. Le joueur peut ainsi sélectionner les articles de son choix et les petits lutins de passages vont rapidement s’arracher tous les articles (y compris les mauvaises herbes). Vous ? Vous devez rester vissé derrière la caisse, et cela pendant toute la durée de l’ouverture de la boutique. Soulignons qu’une seule ouverture par jour est possible. La fermeture signe par ailleurs la tombée de la nuit, et cela même si vous n’avez vendu qu’un simple oignon en moins d’une minute.
En tant que vendeur/se, deux options s’offrent à vous : soit le client souhaite acquérir l’article sans se poser de question, soit il hésite. Dans cette dernière option, vous revient alors le choix de le conseiller, de négocier l’article ou de le promouvoir. Soyons honnête, tout cela n’a pas grande conséquence, si ce n’est de ralentir toujours plus le rythme du jeu (qui n’est déjà pas bien foufou). Certains clients laisseront malgré tout l’article dans le petit panier prévu à cet effet à l’entrée de la boutique (qui souffre parfois de quelques bugs lorsqu’il est question d’en apercevoir le contenu). Rien n’est jamais vraiment perdu. Précisons que la vente est aussi coûteuse en énergie…
L’argent est assez long à collecter, mais très facile. Tout se vend, il suffit de laisser le temps au temps. Bien entendu, certaines récoltes sont plus rentables que d’autres, avec plusieurs pousses pour une même graine notamment. Quelques engrais sont disponibles afin d’accélérer la croissance de vos cultures, ou pour limiter l’apport en eau. Ce facteur hydrique, redondant dans les jeux de gestion agricole (à juste titre), ne cherche pas à vous faciliter la tâche. Il va falloir arroser chaque jour le moindre petit carré planté. Plusieurs améliorations de l’arrosoir existent, mais encore faut t-il qu’elles fonctionnent…
L’île aux bugs
Au-delà de mécaniques cruellement connues et d’une grande redondance, le principal défaut de Sugardew Island réside dans ses nombreux bugs qui vont jusqu’à totalement bloquer le jeu.
La seule petite, toute petite, originalité du titre repose sur l’harmonie de l’île. Afin de retrouver la confiance de la créature solitaire de l’arbre magique, de nombreuses quêtes sont présentes, mais elles se résument toutes à une seule et même activité : vendre des articles. L’objectif est posé sur le nombre et non sur la qualité même des objets vendus. Que ce soit une mauvaise herbe arrachée du terrain en friche ou bien la meilleure culture du potager, peu importe. Une vente est une vente. Le challenge est donc très limité, si ce n’est sur la répétitivité des tâches qu’il va falloir encaisser.
Ainsi, chaque petite mission offre la possibilité (moyennant plus ou moins de ventes) d’obtenir de nouvelles graines, d’acheter des animaux, d’agrandir son magasin, etc. En parallèle, chaque mission validée fait revenir un petit animal dans un espace dédié. Ainsi, lapins, furets, cerfs vont peu à peu revenir sur l’île. La gestion de cette faune est inexistante, elle se suffit à elle-même. En revanche, la majorité de ces animaux vous donnera un peu de graines quotidiennes. Enfin, sauf lors de bugs où il devient impossible de récupérer vos cadeaux…
Les animaux de la ferme, eux, requièrent le strict minimum d’attention. Prenons pour exemple les poules : hop, un peu de blé et vous obtiendrez un œuf dès le lendemain. Vous pouvez leur faire une petite caresse si vous le voulez… Anecdotique, mais les enfants apprécieront peut-être. En revanche, prenez garde à bien vider votre sac dans l’un des coffres de l’île avant de récolter vos œufs. Nous les avons vu se volatiliser alors que nous étions simplement partis au magasin pour stocker nos récoltes et faire de la place dans notre sac…
Voilà qui est assez incongru : les œufs disparaissent alors qu’il est impossible de jeter des objets de notre inventaire pour faire un peu de place. Il est bien précisé à l’écran « Jeter » mais malgré nos tentatives (nous avons même essayé le tactile, non fonctionnel), impossible de se débarrasser de quoique ce soit de notre inventaire à moins de le vendre dans la boutique à des lutins pas très futés.
D’autres bugs viennent régulièrement ponctuer l’aventure. Nous sommes parvenus à obtenir la première amélioration de l’arrosoir, avec plusieurs cases imprégnées d’eau après avoir chargé l’outil (par contre, l’endurance décroît tout aussi vite !), mais la seconde a mystérieusement disparu. Malgré la validation de la quête, nous avons aperçu une seule et unique fois l’amélioration disponible au sein de notre établi. Lors de notre retour, avec un peu plus de sugardews en poche (l’amélioration coûte très très cher !), impossible de la retrouver… Perdue pour toujours dans les méandres du jeu.
Mais là n’est pas le plus gros bug de Sugardew Island. Lors de la validation d’une mission, la petite créature est venue nous faire un court laïus sur la situation de l’île. Après son discours, impossible de relancer la partie malgré toutes nos tentatives… Nous avons donc été contraints de reprendre une précédente sauvegarde, pour retrouver le même bug. Sans trop comprendre ce qu’il s’est passé et en choisissant une autre mission à venir, la petite créature a terminé son discours sans encombres… jusqu’à la fois suivante où cette fois-ci, quelques soient nos choix, la partie refuse obstinément de reprendre. Nous rendons nos outils, las de tous ces bugs…
Quelques mots sur la réalisation du jeu. Aux premiers abords, les graphismes de Sugardew Island semblent mignons et très colorés. Ils le sont. Mais impossible de ne pas percevoir toute cette brillance (notamment sur votre petit personnage et sur son visage pixelisé) et ces formes finalement assez grossières tandis que la Nintendo Switch est capable de bien mieux.
Le jeu est totalement traduit en français mais la jouabilité reste assez discutable : lors des premiers instants sur le titre, nous avons consommé plusieurs barres énergétiques inutilement, recherchant simplement comment atteindre nos outils dans le menu dédié. Aussi, le défilement des dialogues est rapide, ce qui peut occasionner quelques erreurs notamment dans le choix des actions auprès des lutins de la boutique : néanmoins, dans la mesure où ces choix restent globalement sans grandes conséquences, voilà qui n’est pas bien grave.
Sugardew Island est disponible sur l’eShop de la Nintendo switch au prix de 17 euros environ.
Le saviez-vous ?
Le gâteau à la carotte, célèbre sous l’appellation carrot cake, puise son origine à l’époque médiévale où le sucre était rare et coûteux. La carotte est l’un des légumes les plus riches en sucre, elle est donc rapidement devenue une alternative intéressante pour tous les gourmands…
Conclusion
Quelle déception, quelle déception, mais quelle déception ! Sugardew Island vient s'engouffrer dans la brèche des jeux de ferme sans y ajouter de véritable originalité. Le titre se veut d'une grande redondance, avec peu de challenges et une attractivité très limitée malgré des environnements un peu mignons. Le jeu souffre de nombreux bugs, allant jusqu'à bloquer l'aventure, obligeant le joueur à relancer ses précédentes sauvegardes dans l'espoir de trouver des stratégies pour pallier aux blocages du titre. Sugardew Island partait pourtant sur de belles idées, avec cette image de l'harmonie à ramener sur une île dévastée par l'Homme... mais il est fort probable qu’elle ne revienne jamais, faute de joueurs assez dévoués pour passer outre tous les défauts du titre.
LES PLUS
- Un peu mignon et coloré
- Un tutoriel disponible à tout moment
- Traduction française disponible
LES MOINS
- Beaucoup trop de bugs
- Des graphismes en dessous des capacités de la Nintendo Switch
- Temps de chargements nombreux, un retour sur la partie assez long
- Une jouabilité discutable, avec une prise en main qui peut dérouter les premiers instants
- Une très très grande répétitivité des tâches
- Un contenu très faible
- Challenge inexistant (si ce n'est de la patience...)
- Cette fichue barre d'énergie qui freine, frustre, et agace les joueurs !
- Nous vous avons parlé des bugs ?
personnellement j’aime beaucoup le jeu c’est vrai très répétitif… mes niveau beug j’en n’est pas énormément quelque un mes franchement ya eu bien pire sur d’autre jeu de plus grande entreprise qui aujourd’hui ne font rien du tout !! donc à voir pour les prochaines mise a jours a voir aussi pourvoir pêché… car vrai qu’il n’y a pas bcp d’animaux.