Plus ou moins connu pour ces productions sur NES durant ces lointaines années, le studio japonais Kemco est aujourd’hui plutôt assimilé à de nombreux RPG sortis sur IOS et Android. Toujours est-il que de temps à autres ils pensent de nouveau aux jeux vidéo sur console et à Nintendo, bien que ce soit plus une envie de proposer un portage d’une de leur œuvre smartphone sur eShop. Chronus Arc est dans ce schéma-là, initialement sorti sur IOS et Android, Kemco a jugé que les joueurs de RPG 3DS pouvaient être intéressés par leur jeu. Ils ont même fait l’effort de le sortir jusque dans notre eShop européen. Cet effort en vaut-elle la chandelle ? On va répondre à cette question en ayant pu mettre la main cette version 3DS de Chronus Arc.
Une aventure old-school légèrement modernisée
Ils sont nombreux les studios qui décident de s’inspirer du old-school pour proposer quelque chose de plus ou moins fidèle à l’ancienne époque et/ou différent en même temps. Chronus Arc va dans ce sens, c’est un JRPG s’inspirant vraiment de ces œuvres du début des années 90. En terme visuel et sonore déjà, le jeu nous propose des sprites, des images, une carte du monde et des mélodies qui sont très proches de cette époque. Puis on évolue sur un monde de fantaisie avec des villes et villages d’une époque moyenâgeuse. Chose classique à ces œuvres, dans ces villes et villages on peut : parler aux gens, faire des achats d’objets, fouiller les pots pour y trouver des petits trésors, aller à l’auberge pour se reposer, entrer en contact avec la guilde pour effectuer des missions ou encore demander à un forgeron d’optimiser son équipement parmi quelques autres options possibles. En sortant, on progresse sur une carte du monde que l’on doit explorer pour accéder à de nouveaux lieux et donjons du jeu. Un monde rempli de monstres hostiles à affronter pour gagner en expérience afin de devenir plus fort puis débloquer de nouvelles magies et techniques. La gestion d’équipement et de gemme de technique passive est également de la partie. Une fois certaines conditions requises, on peut même changer la classe de ses personnages pour acquérir encore plus de puissance. Les combats sont aléatoires sur la carte du monde mais les monstres sont visibles en donjon. Toucher les monstres en donjon vous envoie sur une autre scène dédiée aux combats.
Dans tous les cas, les affrontements se déroulent sur un classique tour par tour avec un système de commande à saisir. Le tout est proposé avec une durée de vie d’une quinzaine d’heures, ce qui est convenable pour un RPG eShop. Du coup, on tient là un petit JRPG old-school sympathique sur 3DS. Quelques fonctionnalités sympathiques sont présentes et tendent à moderniser un peu l’expérience, comme la possibilité de voir sur l’écran tactile la carte des villes et donjons. Ou encore sur la carte du monde, de toucher un endroit de la carte pour voir votre personnage se déplacer vers le lieu touché sans que vous ne le contrôliez. Rien de bien transcendant vous me direz pour commencer. Mais la carte, en ville, vous indique où sont cachés les bonus. Puis dans les donjons, elle vous indique les coffres et les emplacements de matériaux. Enfin, pour terminer sur quelque chose de plus moderne, sur ce même écran tactile vous verrez également de manière constante, l’icône de sauvegarde. Des fois que changer de menu demande pour vous un certain effort, une simple pression sur le bouton L ou la simple pression sur cet icône vous enverra directement sur le menu de sauvegarde. Vous pouvez sauvegarder sur 3 slots différents. C’est tout ? C’est ça la nouveauté ? Non on y vient justement. Sachez qu’en donjon une icône « sortie » est également disponible sur l’écran tactile et sur la carte du monde une icône « carte » est aussi disponible, leurs raccourcis « touche » étant toujours R. En sélectionnant « sortie » dans un donjon, peu importe où vous vous trouvez dans un donjon vous serez directement téléporter à l’extérieur. L’icône « carte » vous permettra d’afficher des points sur votre carte du monde représentant les villes et donjons que vous avez visité, un simple touché et vous serez directement envoyé sur le lieu que vous avez demandé. C’est différent de ce qu’on vous présentait précédemment car il s’agit d’abord de toucher l’icône « carte » pour vous téléporter directement devant une ville ou un donjon. La précédente fonctionnalité vous permettait de toucher un endroit de la carte du monde sans passer par aucun menu pour voir votre personnage se déplacer automatiquement sur la carte, ce qui vous laisse à la merci des combats aléatoires. Dans tous les cas, les dernières fonctionnalités présentées rendent l’expérience relativement plus moderne. Si faire de longs allers-retours entre un point A et B de la carte vous ennuie, choisissez de simplement vous téléporter. Même chose si vous vous retrouver dans un endroit reculé d’un donjon et que le chemin du retour vous lasse d’avance. Des fonctionnalités forts sympathiques pour un JRPG old-school !
Une aventure juste convenable
On aurait souhaité passer à la conclusion et vous garantir que Chronus Arc est un bon JRPG old-school et un must à faire sur 3DS. Cependant, il y a également de nombreux défauts à souligner. Le clin d’œil visuel et sonore à la bonne vieille époque du JRPG est sympathique mais tout juste convenable. Les mélodies sont simplement là pour l’ambiance et une fois votre session de jeu terminée vous aurez vite oublié ce que le jeu vous aura fait écouter. Visuellement, on reste globalement dans un rendu simple sans gros détails. D’ailleurs comme pour refléter cette simplicité, les dialogues entre les quelques personnages importants du jeu vous sont présentés avec une image de ceux-ci arborant quelques expressions différentes. Toutefois, ces expressions sont peu nombreuses. Du coup, bien que les personnages soient agréables à voir, même si on n’avait eu aucune image les choses n’auraient pas eu moins de charme dans leur présentation. La transition est parfaite car justement en évoquant les dialogues, nous nous devions de parler du scénario du jeu dont on n’a rien dit depuis le début. Tout d’abord, le jeu est uniquement en anglais. Pas d’inquiétude toutefois, une compréhension basique est suffisante, le jeu ne vous demandera pas d’avoir un dictionnaire ou un traducteur à vos côtés. Puis surtout en voyant le titre « Chronus Arc », vous pensez directement à une histoire impliquant des choses en rapport avec le voyage temporel. Rassurez-vous, vous n’avez pas forcément faux et nous étions également intéressés par la trame au début. Vous démarrez le jeu et assistez à ce qui semble être un drame passé que le héros revoit dans ses rêves. La veille d’un rituel très important sur les Terres de votre royaume, votre héros et son mentor décident de se rendre dans un donjon afin de compléter la formation du jeune homme et en faire un véritable chevalier-mage du royaume. Le rituel est important car il permet de réécrire et réparer certaines choses grâce à une sauvegarde du monde effectuée durant la décennie passé puis de sauvegarder le tout à nouveau par-dessus.
Toutefois, vous savez bien que tout n’est jamais rose dans le JRPG et un individu défie votre mentor afin de dérober le « Fragment de Chronus » de votre Royaume. Ce Fragment est nécessaire à l’accomplissement du rituel, votre mentor vous somme d’aller chercher des renforts. Le temps de l’aller-retour et votre mentor, l’individu ainsi que le « Fragment de Chronus » ont disparu. Votre quête est donc de partir enquêter sur cette affaire et ramener le fragment. Votre amie d’enfance et princesse du royaume, Sarna, choisit également de vous accompagner en ignorant les recommandations de son père. Vous serez rejoints plus tard par une idole et chanteuse populaire mais c’est à peu près tout ce qu’il y a à dire. Les 5 minutes du début sont sûrement les plus palpitantes du jeu. La suite est assez prévisible et malgré une intrigue impliquant des notions liées au temps, on se rend compte qu’on a déjà pu rencontrer ce genre d’histoires dans d’autres œuvres auparavant et en mieux. Ce n’est pas tant le scénario qui fâche, le jeu aurait pu proposer un scénario déjà vu mais se montrer plus vivant avec des personnages plus intéressants et ce petit quelque chose qui nous captive. Mais non, après les 5 minutes du début, on vit une aventure linéaire et plate servie avec des dialogues plats. A l’image de cette plate aventure, l’exploration et les donjons n’ont pas forcément plus de volume. On a des quêtes secondaires, données par une guilde, qui se résument à récupérer des matériaux précis ou combattre des monstres. Il aurait été fort sympathique d’avoir un bestiaire et d’avoir une indication pour ce qui est du lieu où certains matériaux se récupèrent. Matériaux qui par ailleurs sont essentielles pour renforcer votre équipement car l’équipement en boutique est basique du début à la fin. Du coup, on se retrouve à trouver au petit bonheur la chance un certain matériau pour son équipement mais d’oublier où l’on a pu le trouver pour renforcer d’autres pièces d’équipements requérant la même chose. Notez que pour renforcer son équipement, il faut d’abord trouver dans chaque ville et donjon le même type qui après un long dialogue plus ou moins intéressant vous remettra de nombreux livres dédiés à la forge et au renforcement de votre arsenal. Le bonhomme n’est indiqué par aucun point sur la carte mais il n’est généralement pas dur à trouver. Une chose plutôt rassurante après tout ce désordre que nous venons de vous présenter. Terminons sur les fonctionnalités plus modernes du jeu qu’on vous a présenté plus haut. Pourquoi en parler dans ce qui semble être un paragraphe dédié au point négatif du jeu ? En fait, ce sera surtout à l’attention de ceux qui recherchent une expérience old-school plus pure si l’on peut dire. En effet, ces possibilités de sortie immédiate d’un donjon et de téléportation en ville permettent de simplifier grandement l’expérience. C’est une bonne chose, cela rend l’expérience assez accessible mais cela peut être un moins pour les vétérans qui veulent de la difficulté. Ceci dit, c’est un point négatif assez délicat à traiter car ces gens-là peuvent simplement jouer sans jamais cliquer sur les icônes en question. Puis au final, le jeu n’est pas forcément difficile. Il arrivera peut-être que le besoin de farmer se fera sentir mais c’est un peu comme les JRPG old-school justement. Augmentez votre niveau, renforcez votre équipement et tout devrait bien se passer.