C’est l’été dernier que le studio espagnol OXiAB Game Studio a sorti son premier jeu Canvaleon, en exclusivité sur l’eShop de la Wii U et nous n’avions pas eu l’occasion de revenir plus en détails sur ce titre. Il s’agit d’un jeu d’aventure / plateforme 2D avec de l’infiltration et vous incarnez un caméléon blanc qui n’arrive pas à changer de couleur tout seul. Heureusement son ami Doodle, un artiste-peintre, l’aidera à interagir avec les environnements et décors pour ne pas se faire repérer par les ennemis…
Canvaleon nous propose ainsi d’incarner un caméléon blanc qui se nomme Canvas, rejeté par son village et ses propres parents dès sa naissance, contraint alors de grandir dans un endroit isolé. Mais Doodle, un artiste voit les choses autrement, il lui trouve le nom de Canvas et fait de lui son chef-d’œuvre. Il donne de la couleur à Canvas grâce à la magie des papillons qui habitent des ruines à proximité. Mais un matin, lors de leurs recherches quotidiennes, le village de notre caméléon blanc est attaqué par des extraterrestres et il devra venir en aide aux habitants qui l’ont rejeté depuis tout petit. L’histoire n’est clairement pas l’intérêt du titre, elle sert simplement à définir un contexte, mais reste tout de même touchante.
Nous sommes donc en présence d’un genre plus que représenté depuis des années, un « platformer », mélangé à de l’infiltration. Aujourd’hui, il faut se démarquer des autres titres en apportant de l’originalité dans les mécaniques de gameplay, ce que Canvaleon ne parvient pas réellement à faire. Pour se déplacer, rien de plus simple, Gamepad en main les joysticks sont là pour avancer, A/Y pour sauter, B/X pour courir, la gâchette R pour que notre caméléon se serve de sa langue puis R pour être dos au mur et passer en mode camouflage. Progresser à travers les niveaux est assez rude, la difficulté étant bien présente et les développeurs l’assument totalement. Il va donc falloir connaitre les niveaux, s’y reprendre à plusieurs fois car il n’y a pas de checkpoint. Le level-design est assez traitre et offre peu de visibilité sur ce qui se passe sur les côtés ou en bas et surtout l’inertie du personnage est mal fichue, ce qui devient vite frustrant car il faut être précis entre les diverses plateformes pour ne pas tomber dans le vide. Canvas n’a pas non plus de santé matérialisée en barre de vie donc au moindre contact avec un ennemi ou obstacle, il faut recommencer, ce qui s’avère vite pénible lorsque l’on a pris soin de récolter tous les papillons dans les moindres recoins.
Le camouflage étant la fonction principale du jeu, il y a deux moyens d’en obtenir : les acheter dans la boutique de Doodle ou les peindre en utilisant un outil de peinture. Vous aurez besoin de rassembler beaucoup de papillons de couleur si vous voulez acheter un camouflage précis comme pour en créer un soit même. Il faut donc se préparer correctement c’est-à-dire aller faire des repérages dans les niveaux afin de choisir le bon camouflage en fonction des décors puis revenir dans la boutique pour en acheter des préfabriqués. Ces derniers disposent d’une utilisation plus courte que si vous les fabriquez vous-même. Nous avons ensuite la possibilité d’en garder seulement quatre avec nous, ce qui est peu, surtout que ces camouflages ont une durée de vie, d’où l’importance de partir à la chasse aux papillons. Vous disposez de plus de 60 couleurs, vous pouvez ainsi modifier leur épaisseur ou forme grâce aux différents outils, les développeurs ont plutôt bien conçus cette interface, elle propose de belles possibilités.
Si Canvas ne dispose pas d’arme pour affronter ces ennemis, il débloquera des compétences au fur et à mesure pour varier un peu le gameplay. A chaque fois que vous battez un boss dans l’un des mondes, vous recevrez une écaille de la couleur de ce monde, elles sont importantes car elles permettent de compléter l’aventure mais aussi d’obtenir différents pouvoirs qui faciliteront un peu celle-ci. On débloque ainsi le double saut, la langue crochet pour s’accrocher aux anneaux et atteindre de nouveaux endroits, la langue étourdissante pour étourdir certains ennemis pendant quelques instants ou encore la roulade pour faire plus de dégâts aux bestiaires. Il faut dire que côté gameplay, le patch reçu a grandement amélioré les choses comme la caméra qui était juste catastrophique mais quelques bugs et traductions font tâches.
Cependant, si le camouflage est important et que ces compétences aident à avancer, on ne peut pas s’empêcher d’en vouloir au jeu. En plus de la difficulté accrue mais dont les vies sont illimitées, vous avez un pourcentage qui indique si l’ennemi est plus ou moins proche de vous démasquer. Même avec un faible pourcentage à 40%, on peut très vite être découvert, ce qui est plutôt déconcertant car même camouflé, il faut seulement bouger lorsque l’adversaire est de dos pour ne pas être repéré. Les développeurs expliquent cela par la distance de vision différente pour chaque ennemi, ce n’était pas vraiment la peine d’en arriver jusqu’à ces caractéristiques, cela déséquilibre encore plus la difficulté du jeu mal dosée. Dès le début on est lâché sans aucune explication dans des niveaux aussi tranchants que meurtriers.
Voilà de quoi définitivement rebuter un bon nombre de joueurs qui ne sont pas faits pour les jeux exigeants ou à la moindre erreur il faut tout recommencer. Heureusement, la carte du monde faisant penser à Super Mario World, laisse le choix entre plusieurs niveaux, ce qui permet de varier si l’on reste coincé sur un stage en particulier. Les développeurs le répètent souvent, c’est un jeu basé sur la réflexion plutôt que sur un rush des niveaux. Il y a désormais depuis la dernière mise à jour la possibilité de régler la difficulté dans les options allant d’original, radar mode à hard mode. Les missions SP ont également été ajoutées, ce sont des missions plus courtes dont l’objectif est de maîtriser toutes les compétences de Canvas, elles sont divisées en trois catégories : basique en utilisant le gameplay de base, les pouvoirs apportés par les écailles et camouflages pour apprendre à connaitre un peu mieux les ennemis, c’est appréciable d’assurer un suivi et de rendre le titre plus ouvert.