La série de jeux de rythme déjantés de Nintendo est de retour sur 3DS ! Après avoir conquis le public occidental avec Rhythm Paradise sur DS et après l’avoir invité à vivre une nouvelle expérience rythmée avec Beat the Beat : Rhythm Paradise sur Wii, Rhythm Paradise Megamix tentera de conquérir à nouveau le cœur des fans de la série et des joueurs 3DS. Sorti depuis Juin 2015 au Japon, le jeu est arrivé à la surprise générale le 15 Juin aux USA alors même que l’E3 battait encore son plein. Une sortie en dématérialisé uniquement, preuve peut-être d’une baisse de popularité de la licence en occident ? Nintendo of Europe y croit encore en annonçant tout de même le jeu chez nous pour le 21 octobre à venir, accompagné d’une version physique et même du fameux « dual audio » comme pour le jeu Wii. Nous avons pu tester notre sens du rythme et nous n’avons aucune honte à partager avec vous notre score !
Un voyage rythmique vers le paradis !
En général, lorsque l’on vous parle de jeu de rythme, on imagine soit des simulations de type Guitar Hero parmi d’autres licences du genre, soit des jeux musicaux dans lesquels on tape sur des touches en suivant des icônes apparaissant à l’écran. En soi, les licences type Guitar Hero sont également assez proches de la seconde description que l’on fait des jeux de musique mais l’instrument-manette apporte une dimension simu assez différente de l’expérience décrite. Mais nous nous éloignons du sujet. La série Rhythm Paradise est une série de jeux de rythme totalement unique et délirante développée par Nintendo. Des jeux testant votre sens du rythme comme peu de jeux du genre l’ont fait. Il s’agit dans cette série de jouer à des mini-jeux de rythme avec des animations et des visuels très colorés et décalés. En commençant le jeu, on reconnait déjà la patte graphique et les personnages très singuliers de cette licence. Des visuels rappelant un peu la série Wario Ware, ce qui n’est pas surprenant quand on sait que c’est la même division de Nintendo qui s’occupe des deux licences. Dans Rhythm Paradise, les visuels décalés peuvent nous aider à progresser dans les mini-jeux, mais ils sont surtout là pour nous déconcentrer de diverses façons. Notamment en nous surprenant par des situations absurdes et hilarantes. Dans quels jeux de rythme allez-vous incarner un Karateka donnant des coups de poing sur des cailloux, des pots de fleurs et des ballons de foot ? Ou encore, la pompe à carburant d’une machine remplissant les robots d’une usine ? Le tout à chaque fois en suivant le rythme d’un thème musical. Ces deux exemples sont justement tirés des 2 premières épreuves que nous avions en lançant le jeu.
Après un petit didacticiel comprenant quelques explications sur le mini-jeu à venir et des sessions d’entrainement où l’on vous demandera toujours d’appuyer sur une touche selon un certain timing associé à divers jingles ou animations, le mini-jeu démarre. On doit ainsi par exemple jouer au badminton au volant d’un avion accompagné d’une mélodie au rythme assez unique et en tendant l’oreille afin de saisir les indices sonores qui nous aideront à appuyer en rythme avec le thème. Cela vous permettra de renvoyer le volant que vous envoie votre compagnon de jeu au badminton dirigé par l’I.A et saisir les éventuelles balles hautes qu’il vous fait ! Les épreuves du jeu seront toujours accompagnées d’un thème musical et de jingles sonores aussi décalés que le visuel en face de nos yeux. Pourtant, et les fans de la série seront les premiers à s’en rendre compte, on saisit rapidement qu’en tendant bien l’oreille on pourrait très bien venir à bout des mini-jeux en fermant les yeux. Et c’est un peu cela la subtilité de la série Rhythm Paradise. Il s’agit de s’imprégner des thèmes de chaque mini-jeu et de saisir ces fameux indices sonores qui nous permettront d’appuyer sur les touches au bon moment. Ces indices sonores, comme nous l’évoquions, peuvent être associés à une animation particulière d’un personnage ou d’un élément visuel du jeu. Cependant, en progressant dans chaque mini-jeu, les animations peuvent devenir tellement absurdes qu’elles prêtent plus à rire qu’à se concentrer sur le rythme en question. Par exemple, jouer les traducteurs de langage extra-terrestre (oui nous parlons toujours d’un jeu de rythme) et accorder plus d’importance à lire ce que racontent vos personnages plutôt qu’aux notes sonores que vous envoie l’épreuve. Ce ne sont que quelques exemples qui sont vraiment des mini-jeux présents dans le jeu, pourtant juste en nous lisant vous saisissez déjà certainement le caractère décalé et très délirant du jeu. Citez-nous donc une autre série de jeu de rythme vous présentant ce genre de situations ?
Assez tôt dans les paramètres du jeu, nous avions le choix entre un gameplay aux touches ou un gameplay au stylet comme sur DS. Le gameplay au stylet semblait simplifier certains mini-jeux. En effet, par exemple dans celui où l’on attrapait des fruits et des légumes rebondissant sur des marches d’escaliers. Nous incarnions avec la croix directionnelle un premier personnage positionné en bas des marches de gauche, tandis que le bouton A faisait agir le second personnage situé à droite cette fois-ci. Quand des légumes tombaient à gauche, il s’agissait d’appuyer sur une des directions de la croix directionnelle afin d’attraper celui-ci. Quand quelque chose tombait à droite, il fallait appuyer sur A. On devait ainsi faire preuve d’attention et parfois faire preuve d’un peu plus d’adresse pour réussir le mini-jeu. Au stylet, les personnages agissaient simplement lorsque vous touchiez l’écran, il n’y avait aucune distinction entre la droite et la gauche, ce qui simplifiait grandement l’expérience. Une façon de garder un certain challenge pour les vétérans et de faire preuve d’accessibilité pour les nouveaux venus. En parlant d’accessibilité, le jeu se permet cette fois-ci de nous servir un grand didacticiel qui, pour les fans de la série, semblera un tantinet long avant de passer aux choses sérieuses. Chose assez différente des autres jeux de la série, on suit cette fois-ci une histoire, celle d’un petit être humanoïde à la chevelure touffue tombé du ciel et nommé Tibby. Celui-ci souhaiterait retourner au paradis et réclame votre aide. Il rencontrera des personnages comme une espèce de grosse abeille ou un mécanicien ayant tous besoin d’aide. La solution à leur problème étant toujours de participer et remporter des épreuves de rythme. L’ambiance du jeu est assez décalée pour que vous compreniez qu’il ne faille pas nécessairement essayer donc de chercher de cohérence dans cette histoire qui se veut simple et totalement caricaturale. Cela pouvait partir d’une bonne intention, de nous proposer un semblant d’histoire et un semblant de nouveauté dans la progression. Toutefois dans les faits, l’histoire n’est déjà pas intéressante mais si en plus les personnages ne sont également pas plus attachants et que les longs dialogues du jeu passent à deux à l’heure sans que l’on puisse les passer, autant vous dire qu’en fan de la série, nous avons trouvé cela plutôt ennuyant et selon nous cela ne fait que servir de prétexte à un grand didacticiel dont on se serait bien passé.
Dans tous les cas, on suit l’histoire de ce petit Tibby et dans une longue première partie, on ne faisait que progresser dans des mini-jeux assez différents des anciens de la série. Non pas dans la réalisation ou dans le game-design, mais dans le sens où ces mini-jeux sont beaucoup plus brefs que les épreuves que nous avions dès le début dans les anciens jeux de la série. Des petites épreuves qui seront frustrantes pour les fans qui enchainent de simples aperçus de futures épreuves à venir. Pendant toute la première partie du jeu, on ne fait que souhaiter que Tibby ne puisse plus parler et revenir à la progression des anciens jeux. À titre de consolation dans cette première partie, on croisait tout de même un trio de personnages, des frères canins que l’on pouvait considérer comme « des boss » du jeu. Chacun d’eux vous proposait une épreuve similaire, mais avec une difficulté et un coût relativement différents. On parle de coût car chaque fin de mini-jeu amène une évaluation de votre sens du rythme avec une note et une récompense en pièces selon votre performance. Ainsi, la première épreuve intéressante des trois frères est un mini-jeu dans lequel vous appuyez sur A pour envoyer une pièce de monnaie dans les airs et que vous deviez compter pile 3 secondes avant d’appuyer à nouveau sur A afin d’attraper la pièce. Il fallait ainsi enchainer un certain nombre de lancers afin de remporter l’épreuve complète selon le frère que vous aviez choisi et le niveau de difficulté qu’il incarnait. En choisissant la facilité, vous deviez enchainer 10 lancers et vous aviez 3 vies alors qu’en choisissant le plus difficile vous n’aviez qu’une chance et plus de 15 lancers à enchainer. Le mini-jeu acceptait une marge d’environ 0,10 secondes. L’épreuve est accompagnée d’un thème musical et d’un chrono au début qui nous aide relativement. Puis plus on avance et moins on a de repères, ce qui nous déconcentre. On a le chrono qui disparait, puis la musique qui ralentit et devient de moins en moins claire à l’oreille. Des épreuves plus corsées et intéressantes que l’on ne retrouvait que lorsque Tibby croisait la route de ces trois frères canins. Autant dire que nous étions bien contents d’avoir enfin un semblant de challenge quand nous les rencontrions. Et pourtant, pour bien rester dans le caractère didacticiel et garder un semblant d’accessibilité du jeu, ces épreuves majeures de cette première partie ne sont pas nécessaires à la progression dans l’histoire et dans le jeu. En enchainant des défaites, le jeu vous permettra de sauter cette épreuve et ainsi de voir Tibby continuer à progresser. Un bon point pour les plus mauvais d’entre vous qui n’arriveraient déjà pas à progresser durant ces premières épreuves très simples, mais on vous recommande tout de même de bien vous préparer pour le plat principal du jeu ! En effet, si le jeu vous parait dur pour ce qui compose ce grand didacticiel, alors vous n’êtes définitivement pas prêts pour la suite !
En arrivant à la fin de la première partie, Tibby découvre qu’il lui faut restaurer le pouvoir de 6 tours afin de pouvoir atteindre le Paradis. Chaque tour propose 5 mini-jeux de rythme, dont le dernier est toujours un remix des 4 premières épreuves accomplies. À partir de là, le schéma de progression se révèlera familier pour les fans. Nous avons enfin des mini-jeux de rythme complets et proposant enfin plus de challenge que les petites épreuves de la première partie. D’ailleurs, au-delà de cette progression familière, ce sont les mini-jeux eux-mêmes qui ont un air de déjà-vu, bien qu’il n’y aura pas fallu attendre jusque-là pour le remarquer. Les épreuves du trio de frères, et même un certain nombre de mini-épreuves vous donneront cette impression de déjà-vu, et pour cause. Prenons par exemple le mini-jeu du ping-pong, il est directement tiré du jeu DS ou encore l’interview de catcher qui provient du jeu Wii. Si vous aviez suivi l’actualité autour de Rhythm Paradise Megamix, vous n’êtes pas sans savoir que ce nouvel opus 3DS remet au goût du jour des mini-jeux provenant des anciens opus de la série. Comme notre sous-titre le mentionne, c’est un Megamix de thème délirant. Selon les informations données, il y aurait environ 80 mini-jeux provenant des anciens jeux de la série. Le tout est accompagné d’une vingtaine de nouvelles épreuves totalement inédites à ce jeu 3DS, soit une centaine de mini-jeux de rythme délirants. Toutefois, il faut savoir que l’occident n’a accueilli la série qu’à partir du second jeu japonais, l’opus DS. Ainsi, pour nous, les épreuves GBA seront également dans la liste des « inédits ». Cette remise au goût du jour nous permet même de voir certains anciens mini-jeux retravaillés graphiquement afin que le jeu soit équilibré visuellement et dans ses couleurs, tout en proposant un effet 3D renforçant plus ou moins la gêne visuelle de certaines épreuves. Il est vrai que dans ce style la 3DS pouvait certainement proposer plus beau mais Rhythm Paradise n’a jamais cherché à être dans le haut du panier technique. C’est une licence qui vise à amener le sourire par ses différents décalages, et ses caricatures visuelles restent donc toujours réussies. Autre chose sympathique que nous avions relevé c’est qu’en choisissant de jouer en mode tactile, les mini-jeux inspirés des épreuves de l’opus DS pouvaient être joués avec exactement les mêmes mécaniques tactiles que sur DS. Alors que ce mode pouvait faciliter les autres épreuves du jeu 3DS, il reste plaisant de pouvoir rejouer aux épreuves DS avec le même feeling que par le passé. Par ailleurs, nous mentionnions au tout début la présence du « dual audio » dans cette édition Mégamix mais cela va en fait un peu plus loin et fera certainement sourire les fans. Certaines épreuves sont accompagnées de chansons sur des rythmes très nippons. Alors que sur les épreuves reprises du jeu Wii, nous pouvions retrouver les chansons japonaises ou anglaises via le « dual audio », les épreuves DS nous permettaient même de jouer les chansons en japonais ou les versions françaises de celles-ci ! En effet, à l’époque du jeu DS, Nintendo s’était même permis le luxe de la localisation du jeu dans les langues principales du territoire européen ! Ainsi, vous pourrez retrouver par exemple, la chanson « C’est Certain ! » pour la reprise de l’épreuve du fan club où vous incarnez un singe applaudissant une jeune idole japonaise (encore une fois, nous parlons bien d’un jeu de rythme). C’est quelque chose qui ne parlera qu’aux fans de la série mais qui reste plaisant à tous ! Pour le reste, l’écran tactile vous permettait surtout de savoir en pleine épreuve à chaque toucher ou pression de touche si votre timing était parfait, trop anticipé ou trop lent selon un petit indice visuel apparaissant à gauche, au milieu ou à droite de l’écran inférieur. Ainsi l’évaluation à la fin de chaque épreuve n’a jamais été aussi précise que dans le jeu 3DS. Elle est effectuée sur un total de 100 points, et avant d’arriver à atteindre cette perfection, vous aurez certainement des heures et des heures à jouer.
Dans les annexes, nous avions très tôt accès aux fonctions de Street Pass tellement anecdotiques que l’on n’en a pas très bien saisi l’intérêt. Il s’agit surtout d’échange de données avec d’autres éventuels joueurs. On avait également accès à une petite étable avec une chèvre que l’on pouvait nourrir avec des oignons qu’on lui envoyait via un mini-jeu un peu « arcade/flipper ». La chèvre pouvait monter de niveaux et nous offrir quelques récompenses inédites. On pouvait également se rendre dans une boutique pour acheter des souvenirs, des mini-jeux et des pistes sonores du jeu via les pièces que nous remportions dans les différents mini-jeux. Le musée nous permettait ainsi de consulter tout cela. Enfin, nous avions également la possibilité de prendre part à des épreuves en multijoueur assez limitées à notre stade du jeu. Mais notez que Rhythm Paradise vous autorise le multijoueur en « mode téléchargement » ! C’est-à-dire qu’un seul joueur ayant le jeu est suffisant pour jouer jusqu’à 4 ! Il s’agit ensuite pour cela que vos amis apportent leur propre console. Aussi, de temps à autres, un challenge « parfait » nous était proposé. Il s’agissait de jouer à un mini-jeu bien défini et ne faire aucune erreur. Il ne s’agissait pas de faire 100 points mais de ne pas manquer d’appuyer à temps sur la touche demandée, que cela soit légèrement anticipé ou retardé par rapport au timing parfait. La récompense de ces challenges « parfait » était des orbes utilisables dans la boutique. Avant de tout débloquer et remporter tous ces challenges en comptant éventuellement la fierté d’atteindre les 100 points pour toutes les épreuves (si cela est même possible pour une seule), on l’a déjà dit mais la durée de vie du jeu peut être estimée à des dizaines et des dizaines d’heures de jeu bien délirantes. D’ailleurs, comme d’habitude dans la série, alors que l’on pense voir défiler le staff crédit et se contenter des annexes pour gonfler la durée de vie, il y a toujours un petit post-game sympathique avec des épreuves toujours un poil plus difficiles. Vous n’aurez pour ainsi dire pas l’occasion de vous ennuyer avec Rhythm Paradise Megamix, du moins après avoir passé la torture de la première partie du jeu et d’autant plus si vous ne connaissez pas du tout la série car tout sera ainsi inédit à vos yeux !