Titre surprenant sur GBA, Mario & Luigi : Superstar Saga marquait le retour de Mario au RPG grâce au studio Alphadream. Près de 15 ans après ce premier épisode qui avait fait très bonne impression à l’époque, la série des Mario & Luigi compte aujourd’hui 5 épisodes. Au lieu d’en sortir un nouveau, Nintendo s’est plutôt décidé à sortir un remake de ce premier épisode qui avait tant plu aux joueurs. Cette nouvelle version sur 3DS n’arrive pas seule, elle est accompagnée d’un contenu inédit et bien différent.
Dans ce Superstar Saga, la Princesse Peach s’est faite volée sa voix par des « grands méchants » venus du Royaume de Végésia. Pour le coup même Bowser semble vouloir s’allier à Mario pour arranger la situation mais les choses vont se compliquer pour lui. Le jeu est bourré d’humour et on suit le scénario avec plaisir grâce à ça. Il y a un vrai déroulement avec plusieurs explications sur l’enlèvement de la voix de Peach, ce n’est pas toujours à prendre au sérieux mais on reste tout de même dans quelque chose de plus développé que les scénarios des jeux de plateforme Mario. Les connaisseurs de la série reconnaîtront au premier coup d’oeil que le jeu adopte le style graphique des deux derniers épisodes, ceux sortis sur 3DS. On reste dans de la 2D vue du dessus mais avec un style plus coloré, plus rond, et avec des éléments donnant presque une illusion de 3D. Ce style était l’un des points forts des derniers épisodes, qu’on les aime ou non ils étaient vraiment jolis. En revanche il est dommage de constater que la 3D stéréoscopique n’est pas utilisée, c’est malheureusement de plus en plus le cas sur 3DS, même parmi les jeux Nintendo… Cela aurait ajouté une autre nouveauté à ce remake, surtout dans les combats pour les esquives. On remarque aussi que l’appréciation des distances dans le jeu est parfois approximative et trompeuse sur les rebords des plateformes, assez bizarre mais rien de bien grave.
On retrouve la base de cette série de RPG Mario. Les Paper Mario avaient aussi permis à Mario de s’adonner aux combats au tour dans une série bien à part de par son style tout fait de papier. Dans les Mario & Luigi on retrouve nos héros sous une forme plus classique mais surtout on a droit à des phases d’exploration assez sympathiques car on contrôle Mario et Luigi simultanément. Dans d’autres épisodes, cela allait même plus loin mais vu qu’on parle du premier épisode, on va rester sur la base de cette série et cela fonctionne toujours aussi bien. Mario saute avec le bouton A et Luigi saute avec le bouton B, les deux héros se suivent la plupart du temps. Avec L et R on va vite apprendre de nouvelles actions qui feront qu’on sera obligé de jouer l’entraide entre les deux frères. L’un va pouvoir aider l’autre à sauter pour faire un super saut, et après quelques heures de jeu ils seront aussi équipés, entre autres, de marteaux.
Ces techniques que l’on découvre permettent de pimenter les phases d’exploration. Ce n’est pas un RPG où l’action se déroule uniquement en combat. Il faut parfois trouver comment progresser quand le chemin semble bloqué. Un mur trop haut ? On utilise le super saut. Un objet enterré ? On frappe Luigi avec le marteau de Mario pour l’enterrer et le récupérer. Les aptitudes classiques des plombiers, comme la boule de feu, reviennent sous forme de techniques plus ou moins proches de leur utilisation habituelle. On découvre aussi de nouveaux talents encore jamais vu pour les frères italiens. Il y a plusieurs possibilités et si le changement de techniques se fait toujours avec L et R, on peut aussi utiliser le tactile (si on choisit de ne pas afficher la carte de la région, on peut passer d’un écran à l’autre). La difficulté est loin d’être élevée mais les phases de semi plateforme permettent d’apporter quelque chose de frais au genre, il ne me semble toujours pas avoir vu d’autres séries de RPG faire la même chose. D’ailleurs les derniers épisodes semblaient mettre moins en avant ces phases d’exploration. Ce premier Mario & Luigi présente très bien toutes les qualités de cette série. Et même si les épisodes au gameplay encore plus complets sont sortis un peu plus tard, la base est déjà bien là et les suites sont surtout des approfondissements du gameplay que l’on a découvert ici. Au final ce Superstar Saga reste l’un des épisodes les mieux équilibrés de la série, aucune facette du jeu n’est délaissée, c’est l’un des plus agréables à jouer.
Les techniques viennent ensuite bien sûr se rajouter aux combats. Ceux-ci sont toujours au tour par tour et on les engage en entrant en contact avec les ennemis que l’on rencontre en explorant. Pour ceux qui ne connaissent pas la série, tout est basé sur le rythme des attaques. On choisit les attaques pour chaque frère mais en appuyant au bon moment lorsqu’on frappe (différent selon l’attaque choisie), on fait plus de dégâts. Lorsqu’on se fait attaquer il est possible de se défendre de la même façon, et même contre-attaquer sans prendre de dommages. Connaître les patterns des ennemis reste la clé de la victoire. Lorsqu’on sait comment les contrer, on ne craint plus grand chose. Tout le système de combat au tour par tour est basé sur la pression de touches aux bons moments, les attaques frères font office d’attaques ultimes, elles requièrent d’appuyer sur des séries de touches au bon moment pour des attaques impressionnantes. Ce sont de vraies chorégraphies que l’on réalise au final comme des séries de QTE, sauf que les touches ne sont pas clairement indiquées, les indications sont subtiles. Elles sont un peu plus faciles à réaliser dans ce remake, les touches sont indiquées sur l’écran du bas et pendant les actions à l’écran, des signes lumineux indiquent à peu près quand appuyer, c’est assez bien fait sans que l’on suive simplement des touches qui apparaissent à l’écran comme le ferait une séquence de QTE classique.
Le jeu adopte les éléments classiques d’un JRPG. Les personnages ont des niveaux, des statistiques à augmenter, des équipements à changer quand on en trouve de meilleurs, des badges pour gagner des bonus en combats… etc. La formule classique est là et toujours assez simple pour le néophyte, il n’y a pas de menus compliqués en pagaille. En plus des phases d’exploration et des combats, on a aussi différents mini jeux à faire pour avancer dans l’histoire. Les blocs en eux-mêmes sont parfois des mini jeux, par exemple il y a un bloc que l’on frappe et que les frères se mettent à se renvoyer comme en jouant au ping-pong, mais les échanges s’accélèrent. Il faut tenir le plus longtemps car on gagne des pièces à chaque renvoi du bloc. C’est ce genre de petites choses qui sont éparpillées dans le monde du jeu qui rajoutent un petit plus à ce RPG. Certaines phases font aussi place à des mini-jeux plus élaborés, l’un des premiers consiste par exemple à traverser une mine en chariot et en dirigeant la lampe de Mario. Le jeu étant déjà assez varié, les mini-jeux renforcent cette impression et ont le mérite de ne pas se répéter. Le jeu aurait déjà été assez bon sans ces phases à part dans l’aventure mais le fait de voir souvent de nouvelles choses de ce genre témoigne d’une vraie envie de proposer des choses variées et bien finies.
Le royaume de Végésia est une bonne alternative au Royaume Champignon. En soit les deux mondes ne sont pas bien différents mais en plus de retrouver des ennemis classiques, on a le droit à des monstres et des peuples inédits. Les environnements visités sont assez variés, on passe par un décor tropical, ou même par une usine de fabrication de blocs ! Parmi les monstres on croisera même les virus de Dr. Mario. Le bestiaire et les situations sont variés et complets, un bon point pour un RPG pourtant pas si long. Les compositions sont toujours aussi bonnes, la bande son a été entièrement refaite à l’occasion de ce remake. Les thèmes ont plus d’ampleur et sont forcément plus doux pour l’oreille en comparaison de la version GBA. On reste dans le ton de l’univers Mario pour les thèmes de base mais quand l’action s’emballe on a le droit à des mélodies un peu plus originales. Parfois plus sérieux, parfois plus fous, les thèmes sont assez variés et toujours bien en accord avec les situations. Il est même possible de les réécouter en collectionnant des cassettes dans le monde de Végésia.
La durée de vie était le talon d’Achille de ce Superstar Saga, c’est toujours le cas. Malgré quelques nouveautés ici et là le jeu reste globalement le même. Vous pouvez miser sur une durée de vie allant de 10 à 15 heures pour l’aventure principale, selon ce que vous déciderez de compléter dans les à-côtés (ils ne sont pas très nombreux). On peut alors toujours reprocher au jeu d’être court pour un JRPG mais ce n’est pas non plus un jeu qui dure 5 heures. Il reste supérieur à d’autres jeux vendus au même prix en magasin. Il faut dire que l’on peut accélérer les cut-scène avec un des boutons de tranche, ce qui peut faire passer les scènes de dialogue assez rapidement. Ce Superstar Saga n’est donc pas un JRPG de grande envergure au niveau de son contenu mais la variété des situations, les nombreux combats de boss et les moments d’exploration rattrapent ce défaut et font presque oublier la durée de vie. Le jeu est bien rythmé et c’est ce qui compte, on ne s’ennuie pas.
Ce remake inclus un nouveau mode (Nintendo semble même le considérer comme un jeu en plus), on peut alterner à tout moment entre le remake et cette nouvelle histoire qui est exclusive à cette version du jeu. Super Sbires Saga est un mode totalement différent du jeu de base. On lorgne du côté tactical mais avec une grosse place faite à l’aléatoire. L’histoire se déroule en parallèle du jeu principal. On y incarne les sbires de Bowser comme son nom l’indique, tout commence avec un Goomba qui veut retrouver Bowser après que ce dernier disparaisse peu après le début du jeu. Au fil des combats on recrute des unités, on peut même ensuite changer de capitaine et il y a ici aussi des boss à affronter. Ce mode exclut toute exploration, on enchaîne des combats en composant une équipe qui part affronter les équipes qui se mettent sur leur chemin. Pour composer l’équipe on choisit les unités avant la bataille et chacune d’entre elles est présentée comme un niveau. Chaque unité a ses faiblesses, il faut étudier les ennemis de chaque niveau avant de foncer tête baissée. Les monstres qui tirent ont l’avantage sur les ennemis volants, qui ont, eux, l’avantage sur les ennemis qui foncent à terre.
Une fois qu’on a composé notre équipe, tout se déroule automatiquement, les troupes de chaque camp se foncent dessus et on regarde la bataille se dérouler. Des unités entament parfois une attaque plus puissante, il suffit alors d’appuyer sur A au bon moment pour la réussir. Il est aussi possible d’utiliser des compétences d’esquives ou même appeler des renforts avec la croix directionnelle mais cela consomme des points, ils sont très limités à chaque bataille. Si on ne combat pas vraiment, le choix des bonnes unités est crucial, il faut étudier les types d’ennemis à venir pour placer les bonnes unités. On progresse de batailles en batailles pour laisser l’histoire se développer. Il est dommage de ne pas avoir eu un mode dans la même veine que le jeu principal, façon RPG mais l’approche est originale. C’est un peu frustrant de ne pas contrôler ses unités, les laisser se battre sous nos yeux, et ne pas avoir de phases d’exploration. Super Sbires Saga ne plaira pas à tous mais on ne peut pas dire que ce soit une redite du jeu de base tant tout le système (et même le genre) de jeu est différent. C’est un bonus appréciable mais qui ne vaut peut-être pas à lui seul l’achat du jeu si on ne désire pas jouer ou rejouer à Superstar Saga.
La New 3DS n’est pas exploitée au niveau technique, le jeu offre une très belle 2D. Le stick C permet de regarder dans tous les sens sur la carte, quand on l’affiche sur l’écran du bas. Les boutons ZR et ZL ne sont pas utilisés, dommage ils auraient pu servir de raccourcis car une fois qu’on possède pas mal de techniques, changer avec L et R devient un peu long. Heureusement le tactile permet certains raccourcis qui n’étaient pas là sur GBA mais le tout reste timide, c’est juste ce qu’il faut, rien de plus. Les amiibo sont aussi présents en tant que nouveautés de ce remake, on peut utiliser Boo, Goomba ou Koopa pour stocker la partie du mode bonus sur les figurines. Dans le jeu principal les amiibo des personnages de l’univers Mario permettent de débloquer des objets, on reste dans quelque chose de très optionnel heureusement.
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