Avant même l’existence d’Hyrule Warriors, lorsque nous parlions de collaboration de la licence « Warriors » avec des jeux Nintendo, certains fans imaginaient déjà une collaboration avec Fire Emblem. A l’heure où Fire Emblem gagne toujours plus en popularité, Koei Tecmo s’est finalement décidé à offrir aux fans ce qu’ils demandaient. Annoncé en début d’année durant le Fire Emblem Direct sur Switch et New Nintendo 3DS, la sortie officielle de Fire Emblem Warriors sur nos terres européennes est imminente. Le jeu sort plus précisément ce 20 Octobre ! Nintendo étant toujours occupé à développer le nouvel opus phare de la série prévue exclusivement sur Switch, Koei Tecmo se charge donc d’occuper les fans et d’introduire de nouveaux joueurs à la licence avec ce cross-over. Nous avons pu poser nos mains sur la version finale du jeu dont nous vous livrons nos premières impressions.
Un emblème qui a la patate
Nous lançons le jeu et nous retrouvons rapidement à choisir entre 2 protagonistes: Lianna ou Rowan, 2 jumeaux prétendants au trône du royaume d’Aytoris. Difficile à ce stade de vous dire si des changements majeurs étaient notables en choisissant l’un ou l’autre. Nous pouvons simplement vous dire qu’en choisissant Lianna, la majorité des missions du mode histoire que nous avons fait pour le moment nous proposait souvent de débuter avec Lianna. Il était néanmoins possible de changer très facilement et rapidement en cours de mission d’une simple pression du bas sur la croix directionnel du joy-con ou de la manette pro. Outre cela, il était possible de choisir de jouer en mode « débutant » ou « classique ». Les fans de Fire Emblem connaissent bien le classique, un mode de jeu avec la fameuse « mort permanente » ou encore « Permadeath » pour les intimes. Dans un jeu comme Fire Emblem Warriors, il est tout de même difficile d’introduire une telle mécanique. Nous n’avons pas encore eu l’occasion de perdre une unité en ce début de jeu donc difficile de vous dire sous quelle forme se présente le permadeath de ce Cross-over. Nous pouvons juste vous dire que Koei Tecmo nous surprendrait vraiment si le jeu présentait cette mécanique à l’identique de ce que la série Fire Emblem propose, c’est-à-dire une mort irréversible lorsqu’une de vos unités tombe en combat. Revenons au début du jeu, une fois tout cela validé, nous choisissons un slot de sauvegarde parmi 3 comme dans la série Fire Emblem et nous commençons. Pas de menu principal, pas de menu option, le mode histoire du jeu se lance sans transition. Nous retrouvons Lianna et Rowan jouissant d’un beau jour ensoleillé dans leur château, se chamaillant comme d’habitude devant leur mère sur celui ou celle qui sera sur le trône. L’ironie étant qu’aucun des 2 n’a la prétention d’occuper celui-ci et encourage plutôt l’autre jumeau. L’arrivée de leur ami et prince du Royaume de Gristonne, le Prince Darios, mettra fin à leur querelle quotidienne. Les 2 jumeaux enchaînent leur quotidien en s’entraînant à l’épée avec Darios. Le ciel est bleu, rien à l’horizon pour perturber cette scène paisible. Et pourtant, une fois n’est pas coutume, lorsqu’un joueur pose les yeux sur des évènements paisibles d’un jeu Fire Emblem, c’est pour être témoin du jour où le destin des protagonistes sous nos yeux sombre totalement dans le chaos. Les protagonistes de cette série finiront peut-être un jour par maudire les joueurs du monde entier mais peu importe, le château d’Aytoris est soudainement attaqué par une armée de monstres tombant du ciel par d’étranges portails. Darios réussira à fuir avec les 2 jumeaux mais ces derniers seront contraints de laisser leur unique parent sous les décombres du tunnel de secours avec pour seul héritage une étrange égide que leur mère parviendra à leur céder avant que le passage ne soit encombré. Une égide bien connue des fans de Fire Emblem, sans aucune gemme sertie dessus mais où on y voit 5 emplacements et où l’on devine que l’histoire du jeu nous amènera à aller à la recherche de ces gemmes. Une égide qui aura forcément un rôle à jouer dans le sauvetage du monde par nos deux protagonistes. Outre cela, nous nous apercevrons sans surprise que ces fameux portails par lesquels sont entrés les monstres ne sont autre que des portails multivers. Nous ne pourrons pas encore vous donner la pertinence de l’histoire que nous allons vivre avec Fire Emblem Warriors mais l’utilisation de portail multivers justifie très facilement que la route de nos protagonistes croise celle de certains visages familiers pour les fans de Fire Emblem. Ce qui nous laisse penser que le scénario, comme d’habitude dans ce genre de cross-over, comme pour Hyrule Warriors avant lui, ne sert que de prétexte à unir les univers sous une même bannière et affronter un mal commun (A voir, si surprise il y a plus tard). Reste que nous sommes ravis de voir Lianna et Rowan combattre aux côtés de personnage comme Chrom, Daeren, Fréderic, Lucina ou Lissa de Fire Emblem Awakening (3DS) puis certainement de nombreux personnages dont nous n’avons pas croisé la route à ce jour.
Vous êtes certainement plus nombreux à lire nos impressions en connaissance d’Hyrule Warriors plutôt que de la série Dynasty Warriors. Bien que Hyrule Warriors et Fire Emblem Warriors ne soient que des cross-over avec la série Dynasty Warriors de Koei Tecmo, nous prendrons plus Hyrule Warriors comme comparatif pour que soyez moins perdu en nous lisant. Expliquer le gameplay de Fire Emblem Warriors devient ainsi infiniment plus simple si vous connaissez la série Warriors ou justement Hyrule Warriors. Ne vous attendez pas à un classique Tactical-RPG sous prétexte que le nom Fire Emblem est écrit sur la boite. Vous serez certainement déçu de ce que vous aurez entre les mains en imaginant cela. Pour comprendre Fire Emblem Warriors, il s’agit de prendre Hyrule Warriors, retenir les éléments rappelant l’univers de Zelda et les remplacer par des éléments de Fire Emblem. Vous obtenez environ 90% de ce qu’est Fire Emblem Warriors. Un gros beat-em all où nous nous retrouvons sur un champ de bataille occupé par des milliers d’ennemis à vaincre. Il s’agit ainsi de venir à bout de chaque champ de bataille en capturant des forts et en faisant bêtement des milliers de KO sous le coup des combos dévastateurs de vos personnages face à une I.A. ennemie aussi réactive que du beurre fondant sur une poêle. Du beurre qui pourra tout de même vous sauter à l’œil et vous faire très mal à certains niveaux de difficulté à défaut de vraiment plus réagir. Nous aurons tout de même parfois quelques sous-objectif et évènements qui interviendront au cours des combats comme « Aller défendre le pauvre villageois situé à 10km de votre position et qui se déplace à 1m/h » mais surtout des messages de renforts ennemis qui afflueront toujours et toujours jusqu’à la mort du commandant qui fera mine d’être un peu plus résistant que ces acolytes voire peut-être plus coriace sur d’autres niveaux de difficulté. Dans tous les cas, nous sommes là face à un jeu orienté très action et différent de la stratégie pure de la série Fire Emblem. On presse simplement les touches X et Y afin d’enchainer différents combos aux animations aussi diverses que loufoques et rarement vu dans Fire Emblem. Prenons un exemple, Frederick (Paladin de Fire Emblem Awakening) vêtu de son imposante armure et assis sur son cheval en train de traîner ses ennemis empalé sur sa hache au sol avant de les envoyer valser au loin d’un simple mouvement de bras comme on lance un vulgaire déchet. On peut activer des attaques spéciales via le bouton A lorsqu’une jauge est remplie, se défendre avec ZL, verrouiller une cible importante via L, appuyer sur B pour esquiver ou appuyer sur R pour entrer en stade d’éveil lorsque la jauge d’éveil est remplie. Ce dernier stade est bref et il augmente temporairement les stats de votre personnage et se conclue toujours par une attaque dévastatrice. Vous le devinez mais les mécaniques Warriors se veulent à la longue répétitifs et ce Cross- Over n’échappera certainement pas à la règle.
Outre ce topo rapide sur les mécaniques de la série Warriors, nous proposons de vous introduire ce que nous avons pu noter de Fire Emblem. Alors pour commencer, c’est une bonne partie du roster jouable mais vous n’avez certainement pas eu besoin de nous pour le constater. Notons que certains personnages semblaient faire doublon comme Lucina et Chrom qui n’avait comme différence que quelques points de stats comme dans leur jeu d’origine, bien que dans un Warriors il soit difficile de percevoir ce genre de différence. Ainsi, Lucina et Chrom ont le même moveset et les mêmes animations. Nous espérons que le reste du casting sera composé de personnages originaux mais nous attendons d’avoir complété le jeu pour vous en dire plus. Au-delà des personnages, le gameplay veut donner un semblant de subtilité et de stratégie directement emprunté à la licence Fire Emblem. D’ailleurs, exploiter ces éléments tactiques issue de Fire Emblem facilitera peut-être l’obtention de certaines récompenses ou certaines batailles. Mais le joueur bourrin peut voir le bout du jeu en appuyant uniquement sur X. Citons tout de même un de ces éléments issus de Fire Emblem : le triangle d’arme en fait partie, vos adversaires ont des classes et du coup un équipement associé à leur classe. Les fans de Fire Emblem connaissent la musique : L’épée bat la hache, la hache bat la lance et la lance bat l’épée. Cela n’empêche pas votre épéiste de venir à bout d’un lancier, seulement vous prendrez infiniment plus de temps à en venir à bout si votre bouton X n’a pas rendu l’âme avant votre ennemi. Nous exagérons, bien entendu, mais cela vous donne une image plus précise du gameplay de ce cross over. Utiliser à votre avantage le triangle d’arme vous permettra d’étourdir plus facilement vos ennemis, d’infliger plus de coups critiques et d’en venir plus rapidement à bout. Un autre élément est la possibilité de mettre en pause afin d’avoir une vue « tactique » du champ de bataille. Nous avons ainsi une carte quadrillée avec les sprites 2D de nos personnages directement repris des jeux d’origines de chaque personnage. Nous pouvons, à ce moment, sélectionner les personnages participant au combat et leur ordonner de se rendre à X endroit, protéger X unité, ou d’attaquer X ennemi ou encore de soutenir X unité. Si vous n’avez pas confiance en l’I.A., vous pouvez, comme nous l’avons dit dès le début, switcher de personnage d’une simple pression sur la croix directionnelle et le jouer directement en laissant l’I.A. s’occuper de votre précédent personnage. Autre élément emprunté aux récents opus de la série Fire Emblem, la possibilité de former des duos de personnage, de bénéficier de divers bonus et d’augmenter leur niveau de lien. En duo, vous pouvez alternez de l’un à l’autre en appuyant sur ZR + B, une pression sur ZR + A permettait à votre partenaire d’apparaitre brièvement afin de – pourquoi pas – briser la garde ennemie et vous permettre d’enchaîner un nouveau combo. Puis lorsque la jauge de défense en duo est pleine, votre allié peut, comme dans les jeux Fire Emblem Awakening ou Fire Emblem Fates, apparaître pour parer et invalider totalement une attaque ennemie. Voilà de bons clins d’œil aux fans de la série parmi bien d’autres qui composent les pièces d’équipements de ce Fire Emblem Warriors. Nous avons des épées Bronze ou des Epées Acier parmi d’autres armes. Les Techniques des personnages sont également de la partie et chaque personnage pouvait en équiper 3. Leurs effets semblent en revanche un peu plus adaptés aux mécaniques d’un Warriors. Il semblait même possible pour les personnages de changer de classe au niveau 15 avec un Magister même si nous n’avons pas encore eu l’occasion d’en voir la pertinence. D’ailleurs, clin d’œil très facile également, chaque montée de niveau s’accompagne d’un petit arrêt de l’action avec l’artwork du personnage, son tableau de stats et les changements qui s’y opèrent avec le fameux jingle de montée de niveau de la série Fire Emblem.
Nous n’y avons pas encore bien joué mais en terminant quelques chapitres du mode histoire, nous débloquons le mode « Chronique » sur le menu principal du jeu. De là, nous avons lancé le premier tableau et découvrons la carte du prologue de Fire Emblem : Awakening, le moment opposant Daeren et Chrom face à Valldar. Il semble que le mode Chronique nous fasse revivre des moments clés de certains personnages du roster de ce Cross Over. Pour ceux ayant fait Hyrule Warriors, ce mode s’apparente au mode Aventure de celui-ci. La carte nous présentait un champ de bataille « à la Fire Emblem » avec le sprite de Chrom et des ennemis à défaire. Chaque ennemi représentait uniquement une mission Warriors avec ses conditions de victoire, ses récompenses, ses handicaps et ses restrictions. Nous n’avons pas encore suffisamment exploré ce mode pour vous en dire plus mais c’est ce que nous avons entrevu. Autant dire qu’entre le mode histoire et le mode Chronique, et sachant qu’une mission Warriors prend plusieurs minutes à accomplir, attendez-vous à de longues heures de jeux. De plus le jeu est également jouable à 2, il est plus praticable avec un combo joycon et une manette pro qu’avec un seul joycon mais c’est à vous de trancher selon votre équipement. L’écran est splitté à l’horizontale et les mêmes mécaniques de gameplay sont exploitables pour les 2 joueurs. Pas de crainte donc que le second joueur ait moins de possibilités. Cependant, Fire Emblem Warriors ne se présente pas comme un foudre de guerre technique pour la Nintendo Switch bien qu’il reste joli pour ce que propose Koei Tecmo pour la série Warriors. Le développeur a d’ailleurs eu la bonne idée de laisser les joueurs choisir pour un affichage « Qualité » ou « Performance ». L’un permet de jouer en 1080p et 30 fps tandis que l’autre sacrifiera la résolution à 720p pour du 60 fps. Une bonne alternative que nous propose Koei Tecmo et nous permettra à tous de profiter techniquement du jeu selon les priorités techniques de chacun. Nous arrivons à voir la différence d’un affichage à l’autre en solo. Le jeu se veut légèrement plus propre, plus détaillé et donc plus important en « Qualité » mais beaucoup plus fluide et relativement moyen visuellement en « Performance ». De notre expérience en multijoueur à 2, même en mode « Performance » vous n’échapperez pas aux chutes de FPS. Le jeu sera tout de même beaucoup plus fluide à 2 en « Performance » qu’en « Qualité ». Nous n’avions joué qu’une ou deux parties à 2 donc difficile encore de vous dire s’il s’agit des missions en elle-même ou de soucis techniques en général. Nous nous laissons le temps de creuser cela pour le bilan final. D’ailleurs d’ici là, peut-être que d’autres modes de jeux se révèleront à nous en temps et en heure, sans forcément évoquer les DLC payants déjà annoncé par Nintendo. En restant sur les petites notes amères de ce cross over, malgré les dires de quelques média, relayant des propos tenus à certains évènements, le jeu propose uniquement les voix anglaises. Pas de dual audio à l’horizon, il ne nous reste plus qu’à prier pour une future mise à jour du jeu. Reste que les thèmes du jeu en revanche sont plutôt bons, les originaux comme les arrangements un peu rock et « Warriors » de thèmes que les fans de la série connaissent déjà.
Impression :
En attendant le prochain grand Fire Emblem à venir sur Switch dans un avenir plus ou moins proche, Koei Tecmo saisit cette opportunité pour proposer aux joueurs Fire Emblem Warriors. De ce que nous avons pu expérimenter, il s’agit certainement du Fire Emblem le plus dynamique qu’il nous ait été donné de voir à ce jour et les fans pourront peut-être se contenter de voir leurs personnages favoris s’adonner à des acrobaties qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Pourtant, c’est aussi un Cross Over qui nous semble loin d’être parfait mais nous lui laissons une chance de nous surprendre d’ici le verdict final.
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