À la grande époque des consoles 16 bits, il y avait des éditeurs que nous chérissions plus que d’autres car nous savions qu’ils allaient nous régaler à chaque nouvelle sortie. Pour exemples, Konami, Capcom, Squaresoft, Enix, Namco etc… Certains ont perduré, d’autres fusionné ou disparu. Et bien la Nintendo Switch peut se réjouir de profiter du même phénomène, car lorsque nous entendons parler d’une nouvelle sortie de l’éditeur Nicalis, un sourire se fige sur notre visage et l’impatience naît ! Nous avions donc hâte de tester Ittle Dew 2+, dernière sortie de l’éditeur (14 novembre) sur Nintendo Switch. Développé par le studio suédois Ludosity, le jeu a déjà eu son petit succès sur Steam et fait suite à Ittle Dew premier du nom, lui aussi édité en novembre (2014), sur WiiU. Prenez votre radeau et partons ensemble à la découverte de ce nouveau jeu, rempli d’action et d’aventures.
En démarrant la première fois Ittle Dew 2+, vous aurez le choix de lancer une nouvelle partie, accéder aux options (réglages audio uniquement) ou vous rendre dans la section « extras » pour afficher vos records.
Pour commencer, le scénario est d’une extrême simplicité: Comme dans l’opus précédent, vous vous retrouvez dans la peau d’Ittle, une jeune aventurière accompagnée de Tippsie son renard et fidèle compagnon d’aventures. Vous êtes tous deux échoués sur une île où vous êtes coincés mais dès votre réveil vous rencontrez un vieil habitant de l’île, quelque peu farfelu (comme tout le reste de ses congénères), qui vous parle d’un radeau qui serait divisé en 8 morceaux et que vous pourriez reconstituer pour repartir d’ici. La condition pour que vous y arriviez, est de réussir à trouver ces morceaux de bois qui se trouvent dans différents donjons éparpillés un peu partout sur l’île. Grâce à la malice de votre renard qui subtilise une carte magique à l’autochtone, vous voilà parti pour une folle aventure à travers la dizaine de zones qui constituent cette île. Tippsie vous propose bien de couper un arbre pour construire un radeau pour tout simplement quitter l’île, mais votre esprit aventurier préfère partir en quête de sensations fortes et de trésors cachés.
Ce qui nous frappe immédiatement en commençant le jeu, c’est son aspect Cartoon Network. Si vous n’êtes pas fan du genre, vous risquez d’être rebuté par ce style graphique mais ce serait franchement dommage car le jeu en vaut la chandelle. Dans une vue 3D à la Link to the Past, vous évoluerez à travers les différentes zones de l’île afin de trouver et venir à bout des donjons, en résolvant divers casse-têtes et tuant quelques ennemis et autres boss. En plus de votre mission initiale, beaucoup de grottes et autres sous-donjons, abritant des trésors, sont à découvrir, dissimulés dans le décor et chaque fois que vous en visiterez un, une coche de validation verte apparaîtra sur votre carte. D’ailleurs en parlant de la fameuse map magique, le jeu vous proposera toujours de vous rendre à l’endroit du prochain donjon conseillé, même si vous n’avez pas encore découvert la zone où il se trouve, mais vous pourrez n’en faire qu’à votre tête et vous rendre où vous voulez, quand vous voulez. Et c’est là qu’est vraiment le fun dans Itlle Dew 2+, un peu à la manière de The Breath of the Wild vous êtes libre de visiter les donjons (du moins les 7 premiers) et de tuer les boss qui s’y trouvent dans l’ordre qui vous fait plaisir. Aucun puzzle ou casse-tête majeur pour votre progression n’est irréalisable avec votre matériel de base, un bâton. Même si par la suite vous disposerez d’armes supplémentaires, aux pouvoirs spécifiques tels qu’une baguette qui renvoie les projectiles, de la dynamite, une épée enflammée et d’autres que je vous laisserai découvrir, cela ne vous sera réellement utile que pour débloquer des raccourcis (dans les donjons ou entre les mondes).
Les donjons paraîtront classiques et familiers aux joueurs de vieux RPG. Ils sont remplis d’ennemis à tuer, de clés dorées à récupérer pour ouvrir des portes, d’énigmes et de salles dissimulées renfermant parfois des trésors.
Vous commencez l’aventure avec 5 cœurs et pourrez augmenter votre total de points de vie en découvrant des boîtes de crayons de couleur qui ajoutent un quart de cœur à chaque fois que vous en récupérez une et au total, c’est une réserve de 10 cœurs que vous pourrez atteindre. Le jeu est fluide dans les déplacements du personnage et c’est très agréable. Les actions sont limitées mais suffisantes ; vous pouvez frapper, pousser des objets (mais pas les tirer) ou effectuer une roulade. Nous noterons tout de même un petit point noir ; les temps de chargement lorsque l’on sort d’une grotte sont d’environ 10 secondes, ce qui est long et ennuyeux, surtout si vous re-rentrez dans une grotte par mégarde.
Côté graphismes, que ce soit en mode TV ou en nomade, c’est beau et très coloré dans une ambiance cartoon, grâce à l’utilisation de la technique 3D d’ombrage de celluloïd, à laquelle Ludosity est très attaché. Lorsque vous tuez des ennemis ils explosent en confettis, vous laissant parfois un cœur, afin de regonfler votre énergie. L’humour est au rendez-vous dans Ittle Dew 2+ que ce soit dans les rencontres de personnages plus fous les uns que les autres, les dialogues complétement décalés ou certaines situations cocasses. Même les donjons paraissent une farce, quand par exemple vous vous retrouvez à chercher votre morceau de futur radeau dans la cave d’une maison, une décharge publique, un château-matelas ou encore une galerie d’art dans laquelle vous pourrez admirer des œuvres et en lire le titre et la description avant de la détruire, si vous le souhaitez, comme tout le reste du mobilier du jeu!
Méfiez-vous des apparences, comme à l’accoutumée dans les choix d’édition de Nicalis, derrière ce côté kawaï et farceur se cache un jeu difficile où vous enchainerez les morts de bien différentes manières. Il faudra toujours être prudent dans vos déplacements et ne pas attaquer les ennemis de front comme un bourrin, sinon vous y laisserez des cheveux blancs. La quête en elle-même n’est pas très difficile si vous vous cantonnez à l’objectif de la mission principale, c’est-à-dire de rentrer chez vous. Mais soyons clairs, le plaisir du jeu ne sera pas limité à cette (très) simple mission qui ne vous prendra que quelques heures de votre temps. Vous vous éclaterez vraiment si vous partez en quête de la masse d’objets et secrets disséminés sur l’ensemble de la map.
En parlant de map, l’ile est découpée en une dizaine de mondes (ou zones) ayant chacun sa propre identité graphique et musicale qui ne vous laisseront pas indifférents. Dans un esprit bande dessinée avec des musiques orientées jazzy, la bande son est belle, joyeuse ou apaisante suivant les situations.