Steredenn est un jeu connu des amateurs de shoot‘em up et il a déjà bénéficié d’un gros succès sur Steam et autres plateformes. Les développeurs de Pixelnest Studio (Cocorico) nous gratifient non seulement d’une version Nintendo Switch, que l’on pourra donc emporter partout avec nous, mais en plus de cela, dans une version jusqu’à aujourd’hui inédite : Steredenn Binary Stars. Embarquez avec nous à bord du vaisseau Tempest et partons explorer ce nouveau Shmup Rogue-like !
Le menu d’accueil propose plusieurs sous-menus ; commençons par lancer directement une partie. En choisissant jouer pour la toute première fois, un court tutoriel est proposé, avant d’entrer dans le vif du sujet. Se déplacer, utiliser le canon et le sabre (oui vous avez bien lu, un sabre !), comprendre les informations affichées à l’écran, comme le niveau de vie qui est en fait l’armure de notre vaisseau et que nous ne pourrons réparer qu’en tuant un boss, le score et le combo pour les bonus. Ensuite, on nous explique le code couleur lorsqu’un ennemi reçoit une boulette : rouge, il est atteint, orange il est protégé par un bouclier et violet il reçoit des dégâts supplémentaires. Enfin, pour les néophytes, le système de vagues est expliqué ainsi que les armes secondaires. L’histoire peut enfin commencer. Le scénario, simple prétexte pour blaster tout azimut, s’illustre dans une intro montrant un vaisseau de transport dont nous nous échappons lorsqu’il est attaqué par des pirates de l’espace. À partir de là, nous voilà livré à notre destin, tentant de survivre en éliminant tout ce qui pourrait barrer notre passage.
Steredenn Binary Stars n’est pas un simple shoot’em up puisqu’il est construit sur la base d’un rogue-like. Chaque fois que vous jouerez, les niveaux seront différents. Chaque fois que vous mourrez, vous devrez recommencer du début. Pour survivre, il n’y a pas trente-six solutions, vous devrez retenir les différents pattern de vos ennemis afin de vous faire toucher le moins possible, pour arriver au boss dans les meilleures conditions et l’éliminer pour récupérer du niveau de vie pour le tableau suivant. Du côté des boss, rares sont ceux que vous éradiquerez dès la première rencontre, ce qui vous permettra d’apprécier la petite touche d’humour des programmeurs. Avant chaque affrontement avec un boss, son nom apparaît à l’écran avec un petit commentaire en dessous, qui varie à chaque rencontre. Vous pourrez ainsi lire des choses comme « lecteur de Canard PC », « en manque de chocolat », « made in France », « princesse des frags », « pourriture communiste », « fan de meuporgue » et beaucoup d’autres que vous pourrez découvrir au fil de vos parties. Vous aurez également droit à un petit message d’encouragement (ou pas) au démarrage de chaque vague comme « la fin du monde », « l’art de vivre », « la sortie est là-bas ». Comme les stages, ces petits mots doux sont affichés aléatoirement.
Parmi les autres choix du menu, le défi quotidien. Il s’agit d’un mode où tous les joueurs du monde entier auront droit au même tableau, avec le même engin, les mêmes armes et le même boss. Ce mode est jouable qu’une seule fois par jour et le score de tous ceux qui auront tenté leur chance est affiché, avec un classement. Votre but sera d’arriver au boss sans périr et le renvoyer de là où il vient en ayant géré au mieux votre score. Le mode arène propose d’affronter directement des boss que vous aurez débloqués en les ayant déjà éliminés. Une bonne façon de s’entrainer pour découvrir leurs différents patterns et points faibles mais aussi de choisir d’utiliser les armes que vous aurez pu ramasser dans vos parties habituelles, car chaque fois que vous en trouverez une nouvelle, elle sera débloquée pour l’utiliser dans le mode arène. Au total c’est un quarantaine d’armes que vous pourrez associer à une trentaine d’améliorations. Tout ce que nous venons de citer fait partie des nouveautés de la version Binary Stars de Steredenn.
Les autres nouveautés offertes aux possesseurs de Nintendo Switch par rapport aux anciennes versions du jeu sont un rééquilibrage général de la difficulté, de nouvelles armes, de nouveaux boss, un ajout de pistes à l’OST et un nouveau système de score. Nous sommes vraiment gâtés. En parlant de scores, toujours dans le menu principal, vous pourrez consulter votre positionnement par rapport à l’ensemble des joueurs qui ont été connectés, en solo ou en coop, mais aussi par rapport à vos amis qui possèdent le jeu. Cela ne vous aura sûrement pas échappé, il y a bien un mode coop où vous partagez avec un ami la même barre de vie. Déjà que beaucoup d’amitiés se sont brisées dans d’autres jeux où chacun avait son niveau de vie, imaginez la complicité qu’il faut avoir avec son partenaire pour ne pas le finir en IRL. Un sacré défi, vraiment excellent, quand le duo fonctionne. Pour en finir avec le menu principal, vous pourrez trouver dans Paramètres les options habituelles pour le réglage sonore mais aussi la possibilité d’activer/désactiver les vibrations et le mode cinéma. Enfin, le réglage de langues parmi six, dont le français, une des langues maternelles des développeurs qui, pour information, sont bretons.
Les graphismes de Steredenn Binary Stars peuvent être largement qualifiés de pixel art. Dans son style, le jeu est vraiment magnifique rappelant les plus belles pièces de shmup de l’ère 16-bit. Du bon old school 2D qui rejoint les Gradius et autres jeux de tirs épiques à scrolling horizontal. Les détails et les jeux d’ombre et de lumière sont vraiment bien soignés ; il y a un grand nombre d’animations différentes, et les explosions sont vraiment belles. Pour finir, les décors d’arrière-plan sont superbes et on notera un clin d’œil à Albator. Du côté de la bande son, le travail est également excellent. Dans les menus, vous aurez droit à une sorte de « trance industrielle » limite chill-out mais lorsque vous vous lancez dans la bataille, c’est à du heavy metal que vous aurez affaire. Tout y est, riff enivrants, lignes de basse bien lourdes et accords diaboliques. Cela aurait vraiment mérité d’avoir un sound test dans les options, dommage. Bref côté direction artistique, comme c’est le cas sur pas mal de jeu indés, les développeurs ont mis le paquet et ça fait vraiment plaisir.
Du côté du niveau de difficulté, le jeu est carrément hardcore. Steredenn Binary Stars cible clairement les afficionados des jeux shump à l’ancienne. Il n’y a aucune pitié de la part des boss, il n’est pas possible de trouver des capsules de recharge de vie, les ennemis sont tenaces, les pluies d’astéroïdes ne cessent pas et lorsqu’on a pas de bol, des lasers fusent à travers tout l’écran pour ne laisser aucune place au hasard dans vos déplacements. En coop cela aurait pu être plus facile, si l’armure de vos vaisseaux n’avait pas été mutualisée.
Pour la maniabilité, les joysticks analogiques répondent parfaitement, vous pouvez diriger votre engin avec le gauche ou le droit et les boutons sont bien placés même si il n’est pas possible de régler la configuration de la manette. Petit fait étrange, si vous voulez jouer avec la croix directionnelle c’est possible, mais la maniabilité change complétement, le vaisseau se déplace plus vite et à moins de se déplacer par petits à-coups, on pourra penser que le pilote a abusé de l’hydromel…
Conclusion
Steredenn était déjà un excellent titre. Bonifié dans son édition Binary Stars, le titre devient une perle du genre sur Nintendo Switch. Son haut niveau de difficulté ainsi que son style rogue-like en rebutera certainement plus d’un, mais pour tous les amoureux du genre, Steredenn Binary Stars deviendra culte. Les graphismes et la musique nous ramènent à cette époque où les pratiquants du shmup étaient considérés parmi les joueurs les plus habiles et il est donc naturel que la maniabilité soit au rendez-vous. Son large panel de modes de jeu, sa multitude d’armes à débloquer et son mode coop vous occupera pendant un long moment. Enfin, si le die & retry ne vous fait pas peur et que vous voulez mesurer votre score aux joueurs du monde entier, alors foncez car ce jeu est fait pour vous.
LES PLUS
- Pixel art 16-bit
- Bande son
- Mode Coop
- Shoot’em up en rogue-like
LES MOINS
- Difficulté trop élevée pour les débutants
- Maniabilité étrange au D-Pad