Après un premier opus convaincant, nous avons repris nos troupes de guerriers géants pour poursuivre notre aventure là où nous nous étions arrêtés. Forcément, nous évoquerons la suite de l’histoire donc pour ceux qui n’ont pas encore fait le premier jeu, il y a un léger risque de spoil, du moins pour le postulat de départ. The Banner Saga 2 est sorti assez rapidement après le premier afin de préparer le terrain pour le troisième et ultime opus prévu le 24 juillet prochain. La trilogie sortira également en boîte cet été comme nous l’évoquions dans cet article.
Toujours développée par Stoic Studio et sortie en avril 2016, la suite de The Banner Saga est le deuxième épisode de la trilogie se déroulant dans le même univers fantastique, inspiré de la mythologie nordique. Autant le dire tout de suite, les équipes ont repris exactement la même formule en peaufinant certains détails. Si vous aussi vous avez apprécié le premier jeu comme nous, alors vous serez conquis. Pour les autres, cela sera plus compliqué à recommander. Le premier opus narrait le voyage des hommes s’unissant avec les Varl, des géants cornus autrefois créés par les Dieux, forcés de s’entraider pour faire face à la menace des dredges, ces créatures de pierre qui tentent d’envahir le monde.
Si vous n’avez pas fait le premier opus, les développeurs proposent un résumé vidéo des événements. On peut également importer sa sauvegarde pour continuer avec son équipe et ses ressources. Ou alors, choisir entre le personnage du roi Rook et sa fille Alette. Ce choix fait suite direct à la fin tragique du premier opus mais on évitera le spoil. Le chaos règne encore sur le monde malgré les victoires passées. Nos troupes sont toujours en mouvement sous peine d’être encerclées rapidement par les dredges. Cette fois-ci, il faudra conduire la caravane (vos troupes) à Arberrang, la capitale des hommes. Il reste de moins en moins de Varls mais Rook peut compter sur son ami Iver pour les conduire au bout de leur voyage.
L’histoire est toujours aussi prenante, bien que dirigiste tout du long. Les choix sont extrêmement difficiles à faire et les conséquences sont souvent terribles comme on en avait l’habitude dans le premier chapitre. Vous aurez à chaque fois plusieurs choix de réponse possibles, qui pèseront sur le moral des troupes. Vous serez amené à rencontrer d’autres groupes qui demanderont à se joindre à vous. Ce sera à vous de décider de les intégrer dans vos rangs. On ne sait pas trop s’il faut leur faire confiance mais ils apportent des vivres supplémentaires et des hommes en plus pour le combat. Si le premier opus posait les bases en prenant le temps de présenter chaque personnage, ici le rythme est un peu plus lent mais l’écriture sauve le tout.
Si on pouvait reprocher un manque de diversité dans le premier jeu, le casting s’est étoffé côté ennemis et personnages et malheureusement certains d’entre eux sont mis de côté. Quoiqu’il en soit, le chemin que vous choisissez est aussi important que le combat que vous menez. Pendant le voyage, votre rôle de décideur est crucial au sein de votre caravane. Petite déception sur les dialogues qui reprennent le même système que l’original, on alterne entre les personnages dont les animations faciales sont très rares, avec parfois juste une mèche de cheveux qui bouge, ce qui rend le jeu un peu froid et le joueur ne fait rien d’autre que lire. Le jeu est bel et bien traduit en français, comme le premier et on apprécie car l’histoire étant le cœur du jeu, au-delà de son gameplay, ses musiques, ses graphismes et animations.
Bien entendu, The Banner Saga conserve son côté tactical-RPG avec des combats au tour par tour. Davantage de dialogues et ennemis viendront s’insérer dans les combats, rendant le jeu encore plus vivant. On conserve le même système de déplacement de ses unités, sur une zone quadrillée pour effectuer des actions comme attaquer, briser l’amure d’un adversaire, utiliser sa capacité spéciale, etc. Les unités contrôlables sont des guerriers humains (lanciers, archers, massacreurs, gardiens, magniens…) et Varls (Maître Protecteur, Maître de Guerre, Rapace, etc.). Si les Varls sont très forts et résistants, ils prennent deux fois plus de place sur la carte tandis que les humains peuvent attaquer à distance avec les archers par exemple. Les centaures font également leur entrée dans notre équipe en milieu d’aventure, capables de se déplacer sur de plus grandes distances.
Chaque personnage comporte deux jauges, l’une pour son armure, l’autre pour sa santé. Lors des combats, on peut choisir quelle partie attaquer : attaquer son bouclier et le tuer plus rapidement ou s’en prendre à sa santé pour qu’il nous inflige moins de dégâts par la suite. Les points de volonté sont toujours présents pour donner plus de puissance à un coup mais limités. Le système de jeu est toujours aussi bien pensé, il faudra tuer un certain nombre d’ennemis pour voir votre personnage gagner un rang supplémentaire. L’unité dispose de points de renommée, acquis en combat, à dépenser pour améliorer les statistiques et les talents et donc augmenter les rangs de vos héros. Une nouvelle compétence active viendra s’ajouter à partir du cinquième niveau et le niveau maximum des personnages est passé de cinq à dix.
N’oublions pas le côté gestion toujours aussi présent avec la caravane. Plusieurs escales dans des villes, villages, forts et campements se feront. Le moment idéal pour permettre à son unité de se reposer, gagner un peu de moral supplémentaire et de la santé mais pas trop longtemps car vous consommez aussi des vivres. On peut également, lors de ces moments, s’entraîner avec son équipe et tester de nouveaux héros, faire le marché pour acheter des vivres et artéfacts et consulter les statistiques de nos héros, leur attribuer des objets et augmenter leurs niveaux. Un homme ou Varl vaincu en combat n’est pas forcément mort mais peut-être blessé et demandera un certain nombre de jours de récupération.
Enfin, nous terminerons sur la réalisation générale du titre, toujours de très haute volée avec plus de dialogues, de cinématiques, de choix importants. L’ambiance froide et pesante est là, la direction artistique est encore à tomber par terre et le niveau de détail est fou. La bande-son proposée par Austin Wintory (Journey) est convaincante mais reste toujours aussi discrète tout comme les doublages. Comptez une quinzaine d’heures pour en venir à bout, dans la lignée du premier Banner Saga, avec une certaine rejouabilité si vous souhaitez faire des choix différents et sauver certains personnages, ce que s’avère être assez intéressant dans ce genre de jeu. La difficulté est modulable à tout moment mais pour les habitués, le jeu offre déjà un beau challenge et un rapport qualité/prix très bon.
Conclusion
The Banner Saga 2 reste fidèle à sa première partie en s’appuyant sur un scénario maîtrisé, des choix difficiles et des combats tactiques. Le titre introduit de petites nouveautés sans dénaturer son prédécesseur et offre ainsi une aventure qui s’inscrit dans la continuité des événements passés. A travers une ambiance froide, une direction artistique de haute volée, de superbes cinématiques et un univers passionnant, on en redemande encore. Cela tombe bien puisque The Banner Saga 3 arrive et viendra donner des réponses et clore cette belle trilogie.
LES PLUS
- Une écriture soignée
- Les combats tactiques
- Des choix lourds de conséquence
- Quelques ajouts appréciables
- Toujours aussi beau
- Sous-titré en français
LES MOINS
- Bande-son toujours discrète
- Trop peu de doublages
- Les dialogues toujours figés
- Certains personnages mis de côté